Guillaume Fourdinier, Agricool : « Le local doit passer de la niche à la norme, il ne doit plus être exclusif »
Réinventer l’alimentation locale en ville grâce à des conteneurs ? C’est le pari d’Agricool. Pour ce troisième épisode du podcast Changer La Norme, Flavie Deprez reçoit Guillaume Fourdinier, l’un des deux cofondateurs.

Deux ans après ma sortie d’école, j’avais envie de créer quelque chose qui ait de l’impact autour de l’agriculture parce que j’avais grandi à la campagne avec des parents agriculteurs. J’avais vraiment ce sentiment qu’il y avait beaucoup de choses à construire pour avoir une meilleure alimentation, surtout en ville.
Après une phase d’essai dans un appartement puis dans un premier conteneur dans la cour de la ferme des parents de Gonzague Gru, l’autre cofondateur, les deux commerciaux en pharmacie se lancent officiellement dans l’aventure d’Agricool en 2015. Le concept ? Une marque de fruits et légumes frais cultivés en ville dans des conteneurs.
De l’agriculture urbaine dans des containers
L’idée d’Agricool est partie d’un constat : de plus en plus de personnes souhaitent se nourrir en local et pourtant, il y a de moins en moins de terres agricoles pour nourrir toute la population, et ce, notamment dans les villes : « Quand on produit dans la ville, il faut être capable de produire de grandes quantités en utilisant le moins d’espace possible. » S’ajoute à cela une variable, la question de l’impact environnemental de la production agricole.
Agricool a donc trouvé la solution : cultiver des fruits et légumes dans des conteneurs en « recréant un paradis sans pesticides, avec 95 % d’eau en moins et en ultra-frais pour ne pas avoir à importer de loin ». Pour l’heure, la marque de fruits et légumes produit des fraises, des herbes aromatiques et des salades.
30 millions d’euros levés
Et le projet, mêlant agriculture et tech, séduit. Depuis 2015, ils ont levé, au total, 30 millions d’euros. Des fonds qu’ils ont principalement investis dans la recherche et développement. « Sur six ans d’existence, on a fait cinq ans de recherche et développement pour rendre les modes de production possibles et viables », confie Guillaume Fourdinier.
Pari réussi ! Agricool est désormais commercialisé dans 80 points de vente, essentiellement dans les magasins Monoprix et Carrefour parisiens.
Le local doit devenir une norme
Leur objectif est désormais de déployer leur modèle pour que les consommateurs aient toujours à leur disposition une alternative locale : « Le local doit passer de la niche à la norme, il ne doit plus être exclusif. » C’est d’ailleurs dans cette volonté de démocratiser l’alimentation locale qu’Agricool commercialise ses produits uniquement en supermarchés.
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*Changer la norme est un podcast soutenu par la Fondation Entreprendre.