L’éducation aux médias, une compétence clé dès le plus jeune âge : l’action d’Entre les lignes
Dans notre monde où les informations circulent vite et en volumes inédits, l’éducation aux médias est essentielle pour préparer tous les jeunes à comprendre les réalités du monde. C’est pourquoi, dans le cadre de son soutien aux actions d’éducation, la Fondation groupe EDF soutient Entre les lignes. Association fondée en 2010, Entre les lignes mobilise 230 journalistes bénévoles issus des rédactions de l’AFP ou du groupe Le Monde pour intervenir dans des classes et animer des ateliers d’éducation aux médias et à l’information. La fondation a notamment soutenu son Laboratoire EMI, qui propose ces ateliers à des élèves d’école primaire.

Un retour aux sources pour suivre l’évolution du numérique
Même si Entre les lignes s’est concentré ces dernières années sur des interventions au collège et au lycée, ce n’est pas la première fois qu’Entre les lignes est présent au primaire. « Lorsque nous avons créé l’association il y a onze ans, nous avons démarré par des ateliers en école primaire, en CM1 et CM2. Ça fonctionnait très bien, c’était chouette parce que c’est un public très attachant. Mais nous nous sommes petit à petit concentrés sur le collège et le lycée parce qu’à l’époque, les usages numériques étaient là », raconte Olivier Guillemain, le cofondateur et directeur de l'association Entre les lignes. « Depuis un ou deux ans, nous constations dans nos entourages que l’âge de l’usage numérique reculait. À partir de 9 ans, les enfants fréquentent déjà les réseaux sociaux avec comme première porte d’entrée YouTube. Certains enfants ont déjà des comptes actifs sur TikTok, Snapchat, soit via le compte de leurs parents soit à leur insu. »
L’association a donc choisi d’adapter ses supports existants pour rencontrer ce public plus jeune dans cinq classes pilotes : à Paris dans un milieu favorisé et un moins favorisé, à Pantin, en milieu rural et enfin à Marseille. Les journalistes interviennent quatre fois avec des séances d’une heure : les rumeurs, les lignes éditoriales, la publicité, la caricature et la liberté d’expression... Tout y passe. « Nous prenons des exemples du quotidien, nous animons des jeux de rôles et des mises en situation. Par exemple, nous arrivons en séance et disons : ‘ce matin, j’ai vu la boulangère à côté de l’école et elle m’a dit qu’il y avait eu un incendie hier soir dans l’école. Qu’est-ce que vous pensez de cette information ? Est-ce qu’on lui fait confiance ? Qu’est-ce qu’on pourrait faire tous ensemble pour vérifier si tout ça est vrai ?’ », raconte Olivier Guillemain. « À partir de là, on active tous les mécanismes de vérification de l’information : déterminer qui pourrait être une source fiable, en avoir plusieurs, etc. »
Bien sûr, les réseaux sociaux sont abordés, en évitant toute diabolisation. « Notre objectif est de partir de leurs usages, de leurs pratiques et de leur quotidien et d’augmenter leurs pratiques », précise Olivier Guillemain. « Pour les petits, nous essayons de leur expliquer le fonctionnement de YouTube comme ils y sont très exposés, notamment en montrant ce qu’est un influenceur et le modèle économique caché derrière. »
D’un laboratoire à un déploiement à grande échelle
En 2021, 46 ateliers ont eu lieu, touchant 14 classes ou environ 350 élèves. L’idée en 2022 est de doubler les chiffres de 2021, parfaire les contenus… « Nous ne nous interdisons pas de créer une cinquième séance sur un autre sujet, en fonction des besoins, des retours », indique Olivier Guillemain. « Tout est ouvert, nous sommes en mode laboratoire de recherche et nous avons beaucoup d’idées. Nous sommes très fiers d’intervenir dans toutes les académies de France au collège et au lycée et nous souhaitons assurer la même couverture à terme pour les écoles primaires. »
L’année 2022 sera aussi l’occasion pour Entre les lignes d’approfondir ses liens avec la Fondation groupe EDF, qui a notamment monté une exposition sur les Fake news en 2021. « Nous essayons de créer des ponts avec cette exposition qui était très bien construite et assez unique. C’est un peu la première fois que je vois une exposition sur ce sujet-là, qui mêle art contemporain et travail journalistique », explique Olivier Guillemain. « Nous participons tous les ans au festival de journalisme de Couthures-sur-Garonne organisé par Le Monde et ce serait l’occasion de présenter quelques œuvres de Fake news l’an prochain au festival. À suivre ! »