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Par Énergie Solidaire - Publié le 11 mars 2021 - 18:28 - Mise à jour le 11 mars 2021 - 18:47
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Moins d'interventions pour impayés d'énergie en 2020 : bonne nouvelle ?

On a appris lundi 8 mars que les interventions pour impayés de factures d'énergie avaient nettement diminué en 2020 : cela concerne les réductions de puissance et les coupures d'électricité et de gaz. Ce bon résultat est dû à la prolongation de la trêve hivernale. Une bonne nouvelle ? Non, une bombe à retardement à cause de l'augmentation des dettes des ménages. Explications.

Image d'une calculatrice sur une facture
Image d'une calculatrice sur une facture

Une baisse des interventions pour impayés…

Le médiateur national de l’énergie, autorité publique indépendante, a publié ce lundi 8 mars des chiffres qui semblent encourageants : les interventions pour impayés de factures d’énergie ont baissé de 18% en 2020. Ces interventions regroupent des réductions de puissance ou des coupures de l’électricité ou de gaz.

Le médiateur national de l’énergie explique cette baisse par la prolongation de la trêve hivernale en 2020 : du 1er novembre au 1er juillet, il n’y a pas eu de coupures ou de réductions de puissance – habituellement cette trêve se termine fin mars. On voit d’ailleurs que la moitié des interventions qui ont eu lieu en 2020 ont été effectuées entre juillet et septembre.

Cette année encore, la trêve hivernale a été prolongée jusqu’au 31 mai. Un répit pour les ménages précaires, mais pas une solution à la précarité énergétique.

La trêve hivernale

Elle a été instaurée suite à l’appel de l’Abbé Pierre en 1956 pour empêcher les expulsions de locataires durant l'hiver. Depuis 2013, elle concerne aussi les coupures d’énergie ou réduction de puissance : chaque année du 1er novembre au 31 mars, on ne peut couper l’électricité à un ménage en difficulté financière.

En savoir plus

Mais pas une baisse des impayés !

Malgré ces chiffres encourageants, le médiateur tout comme la Fondation Abbé Pierre, dans son rapport publié début février, se montrent inquiets. La Fondation Abbé Pierre qualifie même la situation de « bombe à retardement ». La raison en est simple : si les ménages qui font face à des impayés n’ont pas vu de conséquences pour le moment, leur dette ne cesse de s’accroître. Car les impayés ont bien augmenté en 2020. Lorsque les ménages ne seront plus protégés par la trêve hivernale, cela va être dur.

Énergie Solidaire et son partenaire Enercoop alertaient déjà sur cette bombe à retardement en octobre dernier :

" Le risque est fort de voir, dans les prochains mois, une explosion des dettes et des coupures pour impayés car, sans intervention massive pour réduire les besoins à la source dans le logement, nous restons plutôt dans la logique du “reculer pour mieux sauter.”" Marie Moisan, coordinatrice du réseau RAPPEL

La trêve hivernale n’est pas une solution

Vous l’avez compris, la trêve hivernale n’est pas une solution à terme face à l’augmentation des impayés de factures d’énergie, et donc de la précarité énergétique. Elle est bien sûr nécessaire mais pas suffisante.

Des solutions d'urgence

Le médiateur national de l’énergie propose des solutions, à commencer par le doublement du montant du chèque énergie – ce chèque que reçoivent les ménages modestes pour les aider à payer leur facture d’énergie. En savoir plus ici.

Il propose également de créer un fournisseur d’énergie de dernier recours, pour les ménages cumulant trop d’impayés. Car les ménages ayant eu trop d'impayés peuvent se voir refuser l'accès à l'énergie par les fournisseurs. L'objectif est donc que ces ménages puissent tout de même avoir une fourniture d'énergie.

Une solution structurelle : la rénovation énergétique

Cela constitue des solutions d’urgence, et elles sont nécessaires. Mais il s’agit aussi de trouver des solutions durables contre la précarité énergétique, ce fléau qui touche 12 millions de personnes en France.

La rénovation énergétique des logements est une piste, notamment celle des passoires énergétiques. Encore faut-il que la rénovation soit globale - pas de petit pas pour avoir de réels résultats - et performante. Car  pour réaliser des économies d'énergies significatives et des économies financières, les logements doivent viser les classes A et B du diagnostic de performance énergétique.

Des aides publiques existent pour aider les propriétaires à y parvenir, comme Ma Prime Rénov’ - une aide nationale qui a été étendue à tous les propriétaires occupants depuis le début d'année.

Mais pour les ménages modestes et très modestes, cela suffit rarement. C’est pour cette raison qu’Énergie Solidaire finance des programmes aidant les ménages très modestes à rénover de manière très performante leur logement, comme Synergies 53 ou Enerterre.

 

Vous souhaitez participer à la construction de solutions durables contre la précarité énergétique ? Vous pouvez nous soutenir en faisant un don !

 

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