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Par Carenews PRO - Publié le 14 mai 2019 - 07:28 - Mise à jour le 17 mai 2019 - 10:51
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[ÉCLAIRAGE] Déchets (mégots, piles, lampes ou excréments...) : où finissent-ils?

C’est bien connu : on peut recycler le papier, les emballages plastiques ou encore le verre. Mais qu’en est-il des déchets dont on parle moins, mais dont l’impact sur la planète n’en demeure pas moins important? Tour d’horizon des filières et des initiatives pour valoriser mégots, piles, marc de café ou encore excréments.

[ÉCLAIRAGE] Déchets (mégots, piles, lampes ou excréments...) : où finissent-ils?
[ÉCLAIRAGE] Déchets (mégots, piles, lampes ou excréments...) : où finissent-ils?

 

 

Piles

 

Plus de 1,2 milliard de piles et accumulateurs sont mis en vente chaque année en France, et en fin de vie deviennent des déchets potentiellement toxiques qu’il est nécessaire de recycler. Deux éco-organismes, Corepile et Screlec, sont agréés pour leur gestion. Une fois collectées et traités, les différents matériaux que contiennent les piles (zinc, nickel, fer, cobalt, plomb, etc.) sont réutilisés pour en créer des nouvelles ou fabriquer des biens comme des clés, des pièces automobiles, des gouttières, des tuyaux ou des vélos.

 

Mégots

 

Chaque année en France, 30 milliards de mégots se retrouvent dans la nature, représentant entre 30 % et 40 % de tous les déchets ramassés dans les villes ou sur les côtes chaque année. Un seul mégot contient plusieurs milliers d’éléments chimiques et peut polluer 500 litres d’eau, et son filtre en acétate de cellulose prend jusqu’à 12 ans pour se dégrader. Si la filière est encore au stade embryonnaire, des initiatives de valorisation de ces déchets sont en cours de développement. C’est notamment le cas de MéGo!, une entreprise du Finistère qui propose des kits de collecte de mégots aux entreprises, aux associations et aux particuliers. Grâce à un procédé développé en interne, MéGo! dépollue et transforme les filtres en matière plastique pour créer du mobilier urbain. Depuis sa création, l’entreprise a traité 4 tonnes de mégots, soit 8 millions, un chiffre qui demeure malgré tout infime par rapport à ce qui est jeté chaque année.

 

Lampes

 

L’éco-organisme Recylum est chargé de la gestion des lampes, qu’il est possible de déposer dans un des 19 000 points de collecte en France. 90 % du poids d’une ampoule peut être recyclé, dont le verre, utilisé pour la fabrication de nouveaux tubes fluorescents, d’abrasifs comme le papier de verre ou d’isolants. Les métaux servent quant à eux à la fabrication de cadres de vélo ou de pièces automobiles.

 

Urines et excréments

 

Nos urines sont une véritable mine d’or, car elles sont riches en azote et en phosphates, deux éléments parmi les plus utilisés dans les fertilisants agricoles. Alors que le pic de production du phosphate sera atteint vers 2030, l’urine se pose comme une alternative intéressante et moins polluante. Plusieurs start-up, comme Ecodomeo, se mobilisent donc pour populariser les toilettes sèches à travers le pays. Les formats traditionnels permettent de créer un compost, mais il existe aussi des modèles séparatifs qui isolent l’urine afin d’en exploiter les qualités fertilisantes directement. La compagnie Ecosec a d’ailleurs développé un système d’irrigation enterrée goutte à goutte, actuellement étudié dans un vignoble et dont les résultats devraient être publiés d’ici la fin de l’année.

 

Qu’ils proviennent des animaux ou des humains, les fèces offrent de multiples voies de revalorisation. Elles peuvent servir d’engrais, ou encore à la production de biogaz. Depuis 2018, la métropole de Lyon utilise d’ailleurs du biométhane issu d’une station d’épuration pour alimenter le réseau de gaz et faire rouler des bus et des camions-poubelles. Cas similaire au zoo de Thoiry, où le fumier des éléphants est transformé pour chauffer les enclos des animaux tropicaux, le château du parc, et 9 communes environnantes.

 

D’autres avenues sont également possible pour « recycler » les excréments. La compagnie israélienne Applied CleanTech a développé une technologie qui transforme les eaux usées en recyllose, une sorte de pâte de papier. En Chine, une entreprise a eu l’idée de transformer les excréments des pandas, riches en fibres de bambou, en papier toilette et mouchoirs. Plus près de chez nous, l’artiste néerlandaise Jalila Essaïdi a créé Mastic, un projet de vêtements fabriqués avec de la bouse de vache.

 

Déchets du bâtiment

 

En 2012, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) a généré 246 millions de tonnes de déchets, soit près de trois quart de tous les déchets produits en France cette année-là. Alors que la loi sur la transition énergétique vise un objectif de 70 % de valorisation des déchets du BTP d’ici 2020, les filières se développent pour trouver une deuxième vie à ceux-ci. C’est notamment le cas de l’entreprise Placoplatre, qui a lancé en 2008 Placo® Recycling, un service de valorisation des déchets de chantier plâtre, qui peuvent être recyclés à l’infini. Autre exemple: l’éco-organisme Valdelia, en charge de la gestion des déchets d’ameublement professionnel, et l’association Les Canaux ont lancé le programme Booster circulaire, qui accompagne 15 producteurs de mobilier et objets décoratifs dans une démarche d’économie circulaire.

 

Cette démarche s’inscrit également dans le cadre de grands projets, comme celui du Grand Paris Express. En 2017, la Société du Grand Paris (SGP) a lancé un appel à projets innovants pour la gestion des déblais générés par les travaux. 6 projets ont été retenus, dont Valorhiz, qui crée une terre fertile avec les déblais stériles, ou encore le procédé ProVaDBat, qui les revalorise pour faire du béton sans ciment.

 

Marc de café

 

Déjà utilisé par beaucoup dans leur compost, le marc de café regorge de possibilités. Ses qualités fertilisantes sont exploitées par La boîte à champignons, qui récupèrent le marc auprès d’entreprises et brûleries partenaires en Île-de-France pour faire pousser des pleurotes. Le marc de café a également des propriétés énergétiques: des entreprises comme Mister COLLECT le transforme en pellets ou en bûches destinées au chauffage des chaudières biomasse.

 

Ailleurs dans le monde, on trouve des projets innovants pour valoriser ce déchet. En Allemagne, la société Kaffeeform fabrique des tasses et des soucoupes réutilisables et biodégradables à base de marc et de fibres naturelles. À Taïwan, la marque S.Café créé quant à elle des vêtements de sport avec des fibres à base de marc, pour ses propriétés désodorisantes.

Article modifié le 17 mai 2019.  

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