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Par Fonds de dotation de l'Institut Henri Poincaré - Publié le 3 juillet 2020 - 10:32 - Mise à jour le 30 octobre 2020 - 11:30
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Derrière l'objectif, "l'optique" de Camille Cier

Entre photojournalisme sur les travaux de la Maison Poincaré et immersion dans le monde des chercheurs hébergés à l'IHP

Camille Cier est photographe, elle compte comme clients aussi bien la presse, que l’IHP, le CNRS et des artistes indépendants... Opticienne, elle vient à la photographie au contact d’amies aux Etats Unis. Au moyen des portraits et des séries documentaires qu’elle réalise, la photographe questionne l’altérité. Ce questionnement peut prendre des allures de jeux, dans lequel « je » est un « autre » ou son propre reflet. 

Mes études ne me destinaient pas à la photographie, je suis entrée dans ce métier grâce aux nombreux voyages que j’ai eu la chance de faire. Après des études d’optique et une école de photographie à Lyon, je suis partie couvrir la campagne présidentielle de Barack Obama pour la presse quotidienne régionale. J’ai poursuivi avec un voyage en Amérique Latine, perfectionnant ma pratique du photo reportage. C’est en rentrant à Paris que j’ai commencé à me diversifier en travaillant pour des artistes et en passant aux portraits.

C’est ainsi que j’ai commencé avec l’Institut Henri Poincaré, en réalisant des portraits. Puis, il m’a été demandé de documenter les changements d’architecture qu’impliquaient les travaux réalisés pour la Maison Poincaré. Ce faisant, j’ai cherché à mettre une touche plus féminine, plus spirituelle, plus colorée des événements qui se déroulaient sous mes yeux à l’IHP.

Avec l’IHP, j’ai pu retranscrire un univers, un micro-monde fait de curiosité et de diversité. Ma première expérience avec l’IHP a relevé du « photojournalisme classique ». Puis, en les côtoyant et en découvrant ces personnes, j’ai donné de la profondeur à mes photos et j’ai pu réaliser un reportage entier. Je suis entrée dans cet univers, je l’ai décortiqué et je l’ai dépeint. Les scientifiques m’ont donné ce dont j’avais besoin pour faire une bonne photo : ils m’ont ouvert leur monde, m’ont permis de connaître leur personnalité sans contrôle de leur image, ce qui nous a permis de travailler ensemble avec créativité et plaisir.

C’est d’abord, mon intérêt pour les maths qui m’a conduit à faire des études d’optique. Aujourd’hui comme hier, les mathématiques sont mon quotidien ! Sans y réfléchir, je fais des choix quant à l’objectif, l’ouverture, l’angle que je vais adopter ou encore la lumière qui va éclairer la scène, et passer par le prisme de l’objectif. Ce sont des choix qui ont un rapport avec l’optique, mon premier métier.

Lorsque l’on nous enseigne la photographie, on nous apprend qu’il faut diviser la photo en 3 parties et la scène doit être dans le tiers inférieur de l’image. Notre regard est d’abord guidé par les mathématiques avant d’apprendre à déstructurer pour trouver son propre regard d’artiste. En science, le processus est très similaire, on part des bases, des théorèmes, des règles existantes avant de déstructurer pour arriver au résultat que l’on cherche. L’Art est l’émotion, la Science est la pratique, ce qui nous sert à créer l’émotion. Art et Science sont liés, ils s’influencent et sont complémentaires. La curiosité pourrait être un fil commun entre les métiers d’artiste et de chercheur. Comprendre ce monde serait un de nos point communs. L’être humain est un médium entre Art et Sciences, entre mathématiques et photographie.

Ce qui est intéressant dans la visite d’un musée est l’émotion, le questionnement et l’apprentissage, trois étapes différentes :  tout d’abord nous faire ressentir une émotion à l’entrée dans l’espace muséal, puis nous conduire à nous questionner sur la démarche du scientifique ou de l’artiste et enfin apprendre quelque chose que nous ignorions, même si cette dernière étape n’est pas forcément nécessaire. Je crois que c’est ce que le public aime ressentir lors du parcours d’une exposition.

La Maison Poincaré se démarque des autres musées : tout d’abord, son nom est atypique et revendique une certaine familiarité, universalité. Ensuite, il y a peu de maison des mathématiques, et peu de lieu qui visent à rassembler autant de publics différents, des chercheurs, des étudiants, des scolaires, des familles etc.. Cette diversité sociale et ce côté intergénérationnel sont à mon sens de grands atouts.

 

Camille Cier

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