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Par Chroniques philanthropiques par Francis Charhon - Publié le 19 novembre 2020 - 09:29 - Mise à jour le 19 novembre 2020 - 09:29
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[Interview] Jean-Jacques Goron, directeur général de la Fondation BNP Paribas

Parmi les acteurs de la philanthropie, les entreprises occupent une part importante. Le blog Chroniques philanthropiques  a voulu explorer les motivations qui sous-tendent ces engagements. Comment l’entreprise devient-elle un acteur social qui sort de son périmètre métier et pourquoi ? Aujourd’hui, nous présentons la Fondation BNP Paribas  à travers les propos de son directeur Jean-Jacques Goron.

[Interview] Jean-Jacques Goron, directeur général de la Fondation BNP Paribas
[Interview] Jean-Jacques Goron, directeur général de la Fondation BNP Paribas

La fondation : un projet stratégique

  • Jean-Jacques Goron, vous dirigez la Fondation BNP Paribas qui est une fondation très ancienne et aujourd’hui une fondation très importante. Peut-être pourriez-vous faire un point d’histoire pour nous montrer comment cette inscription dans le mécénat s’est faite à travers le temps et conservée après la fusion entre deux grandes banques ?

Oui il est exact que la Fondation BNP Paribas est le fruit d’une fusion entre deux entreprises. La Fondation Paribas, l’une des plus anciennes fondations d’entreprise dans le paysage du mécénat en France, a été créée en 1984 sous l’égide de la Fondation de France. Elle a, dès le départ, exercé son activité dans trois grands domaines : la culture, la santé du côté de la recherche et la solidarité. Puis arrive la fusion entre les deux entreprises BNP et Paribas en 2000. Ce qui est intéressant, c’est qu’il y avait une culture du mécénat de chaque côté, mais une structuration différente.  D’un côté, des projets portés par une fondation, de l’autre, des programmes suivis par différentes équipes en régie directe. Le point de convergence a été l‘engagement philanthropique des deux entreprises sur des thématiques qui étaient sensiblement les mêmes. 

  • Lorsque les deux entreprises ont fusionné, vous n’avez donc pas abandonné le mécénat, alors que ce n’était évidemment pas la préoccupation majeure de la fusion. 

Il y a eu une démarche très respectueuse de la part des dirigeants de la BNP. Michel Pébereau, Président Directeur Général a conservé le modèle de la Fondation Paribas pour la transformer en Fondation BNP Paribas et en retenir les principes de gouvernance. Pour lui, la fondation permet de s’engager avec une vision à long-terme. Le mécénat a par ailleurs été considéré dès le départ, comme un moyen d’unir des personnes parce qu’il a vocation à servir l’intérêt général. Cela a contribué à faire ciment entre des salariés venant de mondes différents. 

  • Vous voulez dire que c’était en même temps un projet de mécénat d’une part, mais aussi un projet RH dans l’entreprise. 

Absolument, d’une certaine façon, c’est un projet RH de créer un ciment autour des salariés issus de cultures bancaires différentes.

Une philanthropie inscrite dans la durée

  • Cette Fondation BNP Paribas est maintenant très ancienne : 36 ans. Qu’est ce qui fait l’originalité de votre engagement philanthropique par rapport éventuellement à d’autres fondations ? Quelles sont ses caractéristiques propres ?

Son ancienneté est une caractéristique car elle va de pair avec la fidélité à ses engagements d’origine et à ses valeurs. Parmi ces dernières, la capacité à prendre des risques en allant sur des chemins peu prisés par d’autres entreprises, à réagir rapidement et à répondre à des problématiques sociétales –changement climatique ou crise des réfugiés à titre d’exemple – ou encore à monter des programmes de toute pièce.  Mais aussi à accompagner nos partenaires dans la durée et à ouvrir des passerelles entre des mondes qui souvent s’ignorent et méritent de mieux se connaître pour faire société. Au nombre de ses caractéristiques, la fondation soutient depuis toujours les artistes et les créateurs alors que ce secteur est moins aidé aujourd’hui par le mécénat d’entreprise. Beaucoup de fondations accompagnent des programmes d’accès à la culture, ce qui est naturellement important et nous le faisons aussi, mais la pérennité de cet engagement auprès des artistes fait partie de ce que l’on peut appeler l’ADN de la Fondation. 

  • Vous parlez de création dans quels domaines ?

La danse contemporaine est une discipline que nous soutenons depuis l’origine, mais je parlerais plutôt des arts du mouvement qui comprennent le cirque contemporain et toutes formes hybrides entre ces deux arts que certains ont joliment nommées les formes indisciplinées, car elles ne rentrent pas dans les cases habituelles. Il est amusant de noter qu’au moment de la fusion que nous évoquions plus tôt, la danse était d’ailleurs un territoire commun à BNP et Paribas, avec l’appui à cette magnifique institution qu’est la Maison de la Danse à Lyon d’un côté, et le soutien à des chorégraphes de l’autre. Ce mécénat n’a fait que se renforcer au fil du temps tout comme l’aide depuis 25 ans aux musiciens de jazz et à quelques festivals, lesquels sont souvent des terres d’accueil pour des résidences de création. Notre engagement auprès d’artistes pendant une longue période, en moyenne neuf à dix ans est singulier, il permet de créer une vraie relation de confiance. Aujourd’hui nous accompagnons une trentaine d’artistes et une quinzaine d’institutions culturelles. 

Le soutien à la création

  • Vous avez fait émerger un certain nombre de talents, Olivier Py par exemple. 

Oui, Olivier Py et sa compagnie « L’inconvénient des Boutures » et quelques-autres que nous avons contribué à faire grandir. Angelin Preljocaj, Aurélien Bory, Johann Le Guillerm, Mourad Merzouki, Phia Menard, Kaori Ito, Jann Gallois et Yoann Bourgeois ; il faudrait tous les citer quel que soit leur degré de notoriété. Sans oublier les nouveaux venus, comme Alexander Vantournhout, Yann Frisch ou Camille Boitel.  Il en est de même avec les musiciens de jazz et de leurs instruments, aussi divers que leur personnalité musicale, tous réunis autour d’une musique qui ne connaît pas de frontières et ne cesse de se renouveler : Manuel Rocheman, Tigran Hamasyan, Pierrick Pedron, Airelle Besson, Anne Paceo sans oublier Laurent Coulondre et Paul Lay qui viennent de recevoir une Victoire du Jazz.... La liste est longue.

  • Vous avez choisi de donner à ces artistes un coup de main non pas pendant trois ou quatre ans, comme le font beaucoup, mais de vous inscrire dans une relation complète. Vous l’avez fait en soutenant leur structure, leur fonctionnement, dans tout ce qui fait le squelette de l’organisation…C’est assez innovant.

Oui c’est exact. Vous savez, une compagnie c’est comme une petite entreprise, pour développer ses projets, elle a besoin de se structurer. Les artistes ont besoin d’être accompagnés par des personnes qui vont prendre en charge la production, l’administration, la diffusion… et cela ne vient pas tout seul. Notre aide, mais c’est du sur-mesure, va leur permettre de « souffler » un peu, de dégager du temps pour la création, ce qui est essentiel. 

Mais ce temps long est aussi indispensable pour établir une véritable relation avec nos partenaires. Cet accompagnement sur le long-terme et ce compagnonnage est sans doute quelque chose de singulier : notre relation ne se traduit pas simplement par le versement d’un soutien financier. Ce n’est pas une relation de tutelle ni celle qu’un bailleur de fonds entretien avec celui qu’il finance. Nous développons des relations personnelles avec nos partenaires, nous cheminons à leurs côtés, réfléchissons ensemble, leur faisons rencontrer des personnes utiles, leur apportons nos conseils, sans jamais être intrusifs. Et nous leur faisons aussi découvrir notre univers, l’entreprise, ses salariés, ses dirigeants, ce qui permet d’établir de vraies passerelles entre des milieux qui se méconnaissent souvent.

Recherche et environnement

Mais nos interventions vont au-delà de la culture puisque nous consacrons près de 50 % de nos efforts à des programmes de solidarité et 30 % à nos programmes environnementaux. Dans ce cadre, nous avons lancé il y a dix ans un programme international de soutien à la recherche sur le changement climatique et l’érosion de la biodiversité, ce qui nous a conduit à soutenir 27 projets sélectionnés par un comité scientifique via un appel à projets.  Et à travers ces projets, ce qui nous importe également c’est de sensibiliser le plus grand nombre – et nos collaborateurs en premier lieu –  aux grands enjeux environnementaux et sociétaux, notamment en soutenant et accompagnant cette jeune génération de chercheurs avec lesquels là encore nous développons des relations de qualité.

Le mécénat environnemental, et celui de la recherche en particulier, est un domaine encore peu investi par les entreprises, même si quelques signes nous laissent entrevoir un frémissement. Je ne peux en tout cas que l’encourager, d’autant que notre expérience nous prouve à quel point en interne comme à l’externe, et bien sûr dans la communauté des chercheurs, cet engagement est apprécié et reconnu. Il s’inscrit pleinement dans la politique de responsabilité sociale de BNP Paribas, laquelle affiche parmi ses priorités d’être un accélérateur de la transition écologique. 

  • Est-ce que sur ce type de programmes, vous avez mis en place des politiques d’alliances ?

Nous avons passé une alliance avec la Fondation Bill et Melinda Gates et la Fondation Agropolis pour le programme « One Planet Fellowship » qui vise à former la génération de jeunes chercheurs sur le continent africain. Quant aux programmes de recherche, ils bénéficient parfois d’autres soutiens sans qu’on puisse à proprement parler d’alliance. 

Des engagements sociaux forts en France et à l’international

  • Vous avez également investi le domaine social de façon active ?

Dans le domaine social, nous avons souvent bâti des projets répondant à des enjeux sociétaux. Ainsi, lors de la crise des banlieues en 2005, nous avons souhaité aider les petites associations qui font un travail de terrain souvent exemplaire en faveur de l’insertion, du vivre ensemble, de l’éducation.  Des associations qui n’auraient sans doute jamais à l’idée de venir nous chercher. C’est ainsi qu’est né le « Projet Banlieues », qui, avec l’appui de nos réseaux dans les territoires, soutient des associations qui inscrivent leur action dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).  Ce programme qui passe par un appel à projets n’a cessé de grandir et d’évoluer : il nous permet de couvrir environ 70 % de ces quartiers. Par ailleurs et en complément de cet appui dans les quartiers, nous soutenons depuis de très longues années l’Adie qui permet à de nombreuses personnes en situation d’exclusion de retrouver le chemin de l’emploi, en particulier par la création d’entreprises, tout comme nous soutenons l’Afev, qui avec ses nombreux étudiants bénévoles et ses volontaires, accompagne les plus jeunes dans leur scolarité comme dans leur citoyenneté.

Nous avons également créé il y a six ans le programme « Dream Up », qui est un peu notre « flagship » à l’international et qui allie le social et le culturel. C’est un programme d’éducation par la pratique artistique que nous déployons dans une trentaine de pays où la banque est présente. Pratique de la danse, de la musique, du théâtre ou des arts visuels, Dream Up est porté localement par des associations choisies par nos pairs en fonction d’un certain nombre de critères. De Singapour à Montréal, de Varsovie à Saint-Louis du Sénégal, tous s’accordent à témoigner du bénéfice que tirent de ces ateliers, conduits au long de l’année scolaire, les jeunes exclus de telles pratiques. Confiance en soi, meilleure concentration et résultats scolaires en progression sont souvent cités. Mais la réussite de ce programme passe aussi par l’implication de nombreux collaborateurs auprès des associations qui animent ces ateliers.   

Le programme que nous avons lancé en faveur des réfugiés fin 2015 est un autre exemple de réponse à une crise. C’est un programme lancé d’emblée à l’échelle de l’Europe, avec dix pays impliqués, et qui n’aurait pu voir le jour sans la volonté de la direction générale et du comité exécutif de BNP Paribas.

  • Est-ce que le programme des réfugiés que vous avez monté est une chose évidente à faire pour une banque ? 

C’était une évidence pour BNP Paribas que de répondre à cette crise très rapidement car au cœur de notre engagement, se trouvent une ambition et une exigence fortes en matière de responsabilité sociale et environnementale, d’éthique, de diversité et de promotion des droits humains. Alors, bien sûr, la question des réfugiés ne nous était pas familière. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes appuyés sur certains de nos partenaires comme le Samusocial de Paris, Apprentis d’Auteuil ou ceux qui allaient le devenir comme l’UNHCR, mais aussi l’IFRI qui nous apporte son expertise en la matière.

  • Que faites-vous dans le cadre de ce programme autour des réfugiés ? 

Ce qui était au départ une réponse à une urgence est rapidement devenu un programme. L’Allemagne, la Belgique, l’Italie, la Pologne … les pays se sont mobilisés et avec le temps nous avons défini les contours de cette action, en favorisant l’insertion et l’intégration, ce qui passe notamment par l’apprentissage des langues. Chacun des pays accompagne une ou plusieurs association(s) qui travaille(nt) sur ce sujet. Les actions se déclinent différemment d’un pays à l’autre et dans nombre d’entre eux, là encore, des collaborateurs de la banque s’impliquent auprès des associations. 

  • Pensez-vous que les difficultés économiques provoquées par la COVID donnent une perspective de réduction des capacités d’interventions ?

Je ne le pense pas car en la matière, là encore BNP Paribas a mis en place très rapidement en mars et à l’échelle internationale un plan d’action doté d’un budget de près de 55 millions d’euros en faveur des hôpitaux, des populations fragiles et des jeunes privés de moyens pour suivre leur scolarité.  Et comme on l’a vu, de nombreuses entreprises ont participé à cet effort.

Ce plan c’est la banque ou la fondation ?

C’est un plan à l’échelle du Groupe BNP Paribas, à la suite d'une décision prise par la direction générale avec la direction de l’Engagement. Il se concrétise par des actions identifiées par les équipes de BNP Paribas dans les différents territoires et adaptées aux spécificités locales pour aider les hôpitaux et les populations fragiles dans 30 pays. La fondation a pris sa part en France dans cette action internationale en soutenant une quinzaine de grandes associations en mesure d’apporter une réponse à la crise, avec un volet important concernant l’aide alimentaire. Mais nous avons également entrepris avec l’équipe de la fondation d’apporter un soutien complémentaire à tous les artistes que nous soutenons, au-delà des engagements que nous avons maintenus et même renouvelés. Connaissant les difficultés qui sont les leurs puisque privés de présence sur les scènes depuis des mois, ce geste nous a valu de nombreux témoignages de reconnaissance. Enfin nous venons de mettre en place un nouveau plan de soutien centré sur l’aide alimentaire et l’hygiène féminine.

La fondation et l’entreprise

  • Alors nous allons tenter d’être plus structurel. Quelle est la relation entre la fondation et l’entreprise. Est-ce un bras armé de l’entreprise ? Est-ce le président qui décide tout ? Ou avez-vous des capacités de propositions qui sont adoptées par un comité... ?

La fondation, qui par définition est au service du bien commun, est en quelque sorte le bras armé de la direction de l’Engagement sur le volet philanthropique. Nous entretenons donc des liens étroits avec elle comme avec la direction de la RSE ou avec les équipes Diversité au sein des Ressources humaines. Et comme toute fondation, nous sommes soumis à des règles de gouvernance, ce qui garantit la bonne conduite des projets. Nous nous appuyons sur le comité exécutif que préside Michel Pébereau et sur des comités spécialisés qui ont des délégations de pouvoir pour décider de certains engagements, ce qui donne de la souplesse à notre fonctionnement. Le comité exécutif comprend des membres du comité exécutif de BNP Paribas ainsi que des personnalités qualifiées. Ces dernières, indépendantes de l’entreprise, sont précieuses puisque nous les avons choisies en fonction de leur expertise sur nos sujets et que nous pouvons les consulter régulièrement. Ce comité décide de l’orientation des actions à mener et des financements à apporter aux projets qui lui sont présentés. Quant à nos capacités de propositions, elles sont larges puisque notre équipe a su prouver avec le temps son expertise dans ses domaines. Cependant, le mécénat déborde du simple cadre de la Fondation, notamment par sa dimension internationale puisque la plupart des pays où nous sommes présents s’engagent localement. 

  • Et est-ce vous qui mettez le projet en pratique pour l’ensemble du budget France ?

Nous y sommes associés mais nous ne sommes pas seuls si vous faites allusion à notre action pour lutter contre la Covid. Dans ce cas, la direction de l’Engagement a mis en place ce programme en s’appuyant sur nos relais dans les pays. Et pour répondre rapidement aux besoins de l’ensemble du territoire en France, notre réseau de la banque de détail a pris sa part en engageant des actions de terrain, notamment auprès des hôpitaux. 

  • Vous avez une singularité chez BNP Paribas. Vous avez une direction de l’Engagement. Est-ce que cela signifie qu’elle couvre tout ce qui est mécénat, RSE, dans l’ensemble des domaines ? 

Cette direction couvre en effet à la fois le mécénat, la RSE et les sujets de diversité au sein des Ressources Humaines. Cette direction a pour objectifs de développer collectivement une culture de l’impact positif, de la diversité et de l’écoute de la société mais aussi d’intégrer toujours mieux la responsabilité sociale et environnementale dans les processus opérationnels et les grands projets du groupe. Elle vise enfin à mettre en œuvre de nouvelles solutions et partenariats, combinant accompagnement des clients et bénéfices pour le monde qui nous entoure. Tout cela en dotant chaque grande entité du groupe d’objectifs propres en matière d’engagement, intégrant leur contribution aux objectifs RSE et diversité du groupe. Ce qui se traduit par des réalisations concrètes et par la transformation de l’ensemble des métiers de la banque pour construire un monde plus durable et contribuer à une croissance mieux partagée. 

  • Aujourd’hui, dans les entreprises il y a la responsabilité sociale, l’engagement, le mécénat… d’autres veulent devenir des entreprises à mission. Cela signifie-t-il que l’entreprise est en train d’évoluer pour devenir un acteur de la transformation sociale ?

Oui, je le pense…et c’est clairement un enjeu pour BNP Paribas. 

  • En corollaire, l’entreprise devient-elle un acteur de la philanthropie ? Et finalement avec la croissance de toutes les entreprises, les entreprises deviendront-elles des ordonnateurs d’actions de philanthropie et donc des donneurs d’ordre pour faire travailler des associations qui ne seront alors plus que des exécutants ?

Non, je ne pense pas ; ce que vous énoncez me paraît contraire à l’esprit du mécénat fait d’écoute et de respect, tel que nous le pratiquons. La relation avec nos partenaires ne peut être conçue comme celle d’un donneur d’ordre, bien au contraire puisque nous avons autant à apprendre d’eux qu’ils peuvent apprendre de nous. Échange et co-construction font la richesse de nos partenariats.

  • Vous êtes-vous alignés sur les ODD ?

L’engagement d’entreprise prend pour cadre les 17 Objectifs de Développement Durable et un grand nombre de nos actions de mécénat rejoignent les ODD. C’est d’ailleurs un des critères d’évaluation que l’on retrouve dans les questionnaires très élaborés des agences de notation extra financières auxquels nous répondons annuellement pour la partie Corporate Philanthropy and Citizenship. Je m’interroge cependant sur la manière de traduire en ODD notre soutien aux artistes et à la création qui ne trouve d’autre réponse que l’objectif n° 4 ayant trait à une éducation de qualité… 

Bénéficier de compétences externes

  • Lorsque vous avez été créé, vous avez choisi d’être abrité par la Fondation de France et 36 ans plus tard, vous l’êtes toujours alors que vous pourriez être une fondation d’entreprise de belle taille, la plus grosse d’ailleurs probablement. Pourquoi avoir fait ce choix ?

Il y avait peu de solutions autres en 1984 mais il est vrai qu’au moment de la fusion, nous avons maintenu ce statut et nous nous en réjouissons. Être abrités par la Fondation de France nous garantit une bonne gouvernance, une forme de protection. En atteste la présences d’Axelle Davezac à notre comité exécutif ou de Claire Broussal, qui suit nos projets, à d’autres comités : elles sont en quelque sorte garantes du respect des règles qui s’appliquent au mécénat, notamment en matière d’éthique et de responsabilité.  Un autre intérêt que j’y vois est de bénéficier de l’expertise de nombre des personnes qui y travaillent. Sur le plan juridique et fiscal bien sûr, mais aussi dans les domaines d’intervention qui sont les nôtres, en particulier le champ social et environnemental. Cette connaissance fine des acteurs de l’intérêt général peut nous aider à orienter nos choix en toute indépendance. Autre avantage, le fait de pouvoir compter sur cette expertise pour nous aider dans le gestion et l’instruction de nos appels à projets. Enfin, c’est un aspect pratique mais très important, la bonne gestion et administration de nos financements. Mais au-delà de toutes ces raisons, cette relation au long cours nous aura permis de tisser des liens de confiance et de grande qualités avec celles et ceux qui nous ont accompagnés et continuent de le faire. Sans remettre en cause tous les cinq ans stratégie, objectifs, organisation !  

  • Avez-vous quelques chiffres ? 

La fondation a pour mission de coordonner le mécénat du Groupe, raison pour laquelle depuis plus de dix ans, nous consolidons les chiffres du mécénat à l’échelle monde, ce qui n’est pas si fréquent. Ainsi en 2019, le budget de mécénat BNP Paribas s’est élevé à 44,5 millions d’euros, auquel il faut ajouter un don exceptionnel de 20 millions d’euros pour la restauration de Notre-Dame de Paris.  Sur ce montant, 9,5 millions d'euros sont consacrés à la culture, 4,7 millions d'euros à l’environnement, 30,3 millions d'euros à la solidarité. Le détail est donné dans le rapport annuel.

 

Propos recueillis par Francis Charhon 

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