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Par Le RAMEAU - Publié le 2 juin 2020 - 09:45 - Mise à jour le 2 juin 2020 - 10:23
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Mai 2020 : le mois de l’Alliance !

Le 7 mai 2020, le Secrétaire d’Etat Gabriel ATTAL affirmait l’importance de « jouer collectif » non seulement pour réussir une sortie de crise plus résiliente, mais aussi pour faire de la France un éclaireur de l’ODD 17. Un mois après, quel 1er bilan pouvons-nous faire sur cet engagement ?

Le programme de 21 mesures proposé au Ministre est ambitieux. Il vise à passer d’une « preuve de concept » de l’impact des alliances stratégiques à une capacité de déploiement à grande échelle en France. Comme toute innovation, avant de le déployer avec assurance, il faut d’abord pouvoir le qualifier. Le guide « l’investissement sociétal en actions » nous rappelle les 3 conditions pour qu’une solution puisse largement irriguer son écosystème : elle doit être pertinente avec des « effets thérapeutiques » démontrés, elle doit pouvoir se déployer au travers d’ingénieries adaptées, et elle doit reposer sur un modèle socio-économique pérenne. C’est ce que Le RAMEAU a appelé « la triple innovation ». Passons donc la dynamique de co-construction du bien commun au crible de cette analyse.

En premier lieu, valoriser les solutions pertinentes éprouvées

En quoi les alliances innovantes sont un levier stratégique de la transformation systémique actuelle ?

les alliances innovantes, levier stratégiques de transformation

Certes le « faire alliance » est reconnu à la fois institutionnellement au travers de l’ODD 17 des Objectifs de Développement Durable (cf. en replay le webinaire « l’ODD 17 en pratique »), et collectivement par l’attente de 81% des Français (cf. sondage « jouer collectif en sortie de crise » et étude IMPACT-Citoyens), mais qu’est-ce qui nous prouve que le « Collective Impact » à la Française existe vraiment ?

Pour ceux qui en doutaient encore, le webinaire « les exemples inspirants de co-construction territoriale » l’illustre concrètement. Pour ceux qui préfèrent des données chiffrées, l’état des lieux des partenariats en France publié par l’Observatoire des partenariats début mai nous prouve que les exemples évoqués lors du webinaire ne sont plus une exception. Bien au contraire, la base de données IMPACT – Pratiques innovantes est là pour nous en convaincre, illustrant la diversité des modes du « jouer collectif ».

Mieux encore, le rapport IMPACT Hauts-de-France et les témoignages de la Fondation de Lille et du Groupe Malakoff Humanis incarnent la réalité territoriale du mouvement de co-construction du bien commun. Retrouvez ainsi chaque mois sur le site de l’Observatoire des partenariats une région mise en valeur dans ses spécificités à la fois en termes de fragilités, et en termes de capacité d’alliances stratégiques pour y répondre localement.

Deuxième condition, articuler les ingénieries pour des chaines de valeur efficaces

La question majeure dans la capacité de déploiement d’une solution est l’articulation des ingénieries nationales et territoriales. Il s’agit en effet de croiser le « dernier kilomètre des solutions » avec le « premier kilomètre des besoins ». On a longtemps cru que la question était le choix entre une approche « top down » ou « bottom up »… mais la réalité est beaucoup plus complexe que cela, c’est en croisant la « verticalité » des solutions avec « l’horizontalité » des besoins que l’on parvient à résoudre une équation qui semblait jusque là insoluble.

l'équation insoluble

Depuis deux mois, dans le cadre d’une démarche collective d’anticipation de la sortie de crise pour les acteurs / actions d’intérêt général, le groupe de travail « articulation des ingénieries nationales & territoriales » chemine grâce à une diversité de profils des participants (dispositifs d’état, têtes de réseau associatives, catalyseurs territoriaux, acteurs de l’ingénierie privée). La synthèse des travaux est riche d’enseignements. Le 1er confirme l’intuition de la pertinence d’écouter les territoires, et d’en faire les lieux d’expérimentations pour inventer les nouvelles synergies. Telle la paillasse d’un laboratoire de recherche, les territoires sont en effet des espaces à taille humaine où la confrontation des profils d’acteurs riches de leurs différences est possible.

Le Réseau des pionniers des alliances en Territoire (cf. plateforme l’innovation territoriale en actions) démontrera le 8 juillet prochain à l’occasion de la 6ème Rencontre des pionniers des alliances en Territoire que la diversité des solutions possibles ne demande aujourd’hui qu’à être mieux articulée pour accroitre les impacts du « jouer collectif » : l’innovation, la performance et la confiance (cf. rapport du croisement de regards entre praticiens et chercheurs sur l’impact des alliances innovantes, Observatoire des partenariats – mars 2019).

Pour aider les territoires à accélérer leur capacité à co-construire des solutions adaptées à leurs spécificités locales à la suite du Covid-19, le kit « sortie de crise en territoire » leur permet d’accéder à des outils à la fois politiques, stratégiques et opérationnels pour agir collectivement efficacement.

Troisième condition, faire émerger de nouveaux modèles socio-économiques pérennes

Pour être pertinentes, les solutions doivent à la fois être en mesure de réduire les fragilités et de faire émerger de nouveaux moteurs de développement économique durable. Pour y parvenir, nous devons avoir une approche systémique du modèle socio-économique, et non pas seulement une démarche d’hybridation acteur par acteur. Le référentiel « modèles socio-économiques d’intérêt général » nous en donne une vision à 360° (cf. schéma).

vision systémique de l'économie

Il nous faut ainsi apprendre à décentrer le débat pour introduire entre la dimension macro-économique et micro-économique une dimension mezzo-économique qui permet d’appréhender la question de manière pertinente. Là encore, la notion de territoire joue un rôle structurant dans la mesure où – dans un premier temps au moins – l’échelle territoriale peut-être la maille adaptée pour des expérimentations d’hybridation de modèles socio-économiques entre acteurs aux profils complémentaires.

Afin de pouvoir concevoir, capitaliser et modéliser les travaux efficacement, le référentiel « l’évaluation partenariale en pratique » propose une démarche qui permet de valoriser les expérimentations partenariales innovantes. Comme le rappelle la Newsletter de mai du RAMEAU, il nous faut à la fois rapidement nous engager dans des recherche-actions sur l’hybridation des modèles socio-économiques, et poser un cadre juridique aux alliances stratégiques. C’est en cela que le programme de 21 mesures proposé par la députée Cathy RACON-BOUZON et Charles-Benoît HEIDSIECK au Secrétaire d’Etat Gabriel ATTAL est un cadre systémique structurant pour accélérer les alliances stratégiques entre associations, entreprises et collectivités.

Et après ? Comment agir dès aujourd’hui ?

Les 3 dimensions de la « preuve de concept » des alliances stratégiques étant maintenant posées et en cours de démonstration, comment passer à l’action sans plus attendre ?

Au-delà de prouver la nécessité de la co-construction, d’en poser la vision et de l’illustrer par des exemples inspirants, encore fallait-il outiller les organisations, les territoires, les collectivités territoriales, les institutions et les « investisseurs sociétaux ». Pour s’informer, se former et agir efficacement, ils ont chacun besoin de données, d’outils et de compétences d’accompagnement adaptés à leur spécificité propre. Là encore, le mois de mai a été propice à la capitalisation, modélisation et diffusion de résultats issus de plus d’une décennie d’expériences de terrain.

Le tableau ci-dessous en résume les principaux outils, accessibles en « open source » pour permettre à chacun d’apprendre à faire alliance en fonction de son profil, de ses objectifs et de sa maturité.

 Vous pouvez retrouver tous ces outils à la fois sur l’espace « alliances & territoires » du site associations.gouv.fr du Ministère de l’Education Nationale, et sur la plateforme l’innovation territoriale en actions.

Le mois de mai a donc été un mois structurant pour positionner l’ODD 17 non seulement comme une condition d’une sortie de crise plus résiliente et rapide, mais aussi comme un levier stratégique pour réussir les Objectifs de Développement Durable à horizon 2030. Nous n’avons maintenant plus d’excuse en matière d’alliances stratégiques : en juin, accélérons !

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