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Par Carenews INFO - Publié le 18 novembre 2020 - 17:00 - Mise à jour le 19 novembre 2020 - 17:40
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#PrenezSoinDeVous : le confinement de Céline Puff Ardichvili

Face à la deuxième vague de la Covid-19, la France est de nouveau confinée afin de protéger les plus fragiles et notre système de soin. Lors du premier confinement, Carenews avait lancé la série « Prenez soin de vous », dans le but de créer une rencontre inspirante, depuis leur canapé, avec les acteurs de l’engagement. Le reconfinement est l’occasion de poursuivre ces discussions quotidiennes entre confinés. Aujourd’hui, on se rend chez Céline Puff Ardichvili, directrice générale de Look Sharp et cofondatrice du blog Entreprise Contributive.

#PrenezSoinDeVous : le confinement de Céline Puff Ardichvili.
#PrenezSoinDeVous : le confinement de Céline Puff Ardichvili.
  • À quoi ressemble votre confinement ?

Un confinement privilégié. En famille, avec de l'espace et entouré de vert, en région parisienne. Je réalise évidemment à quel point c'est une chance. Les enfants sont à l'école, c'est une chance aussi ! Je travaille donc au calme, et je vois toute l'équipe Look Sharp au minimum une fois par jour. Nous avons un rituel : notre visioconférence #LoveQuoi. Ce hashtag est une allusion à notre expression-maison favorite, quand un projet tourne bien : « mais love, quoi ! » ;-) 

Déjà expérimentée en mars, voici le retour de cette mini réunion quotidienne, 30 minutes chrono, tous ensemble, pour parcourir l'actualité des clients, s'aider les uns les autres, partager notre stress ET nos bons moments. Salvateur, pour trouver et garder l'énergie nécessaire dont nous avons besoin au quotidien pour les causes que nous défendons et nos clients ! Eux-mêmes ont des enjeux liés à l'impact. C'est ce qui nous anime, nous avons donc vraiment à cœur de participer, à notre échelle, à leur succès.  

 

  • Quel est le principal enseignement que vous tirez du premier confinement ?

Le premier confinement a été très dur pour les victimes et leurs familles, pour tous ceux qui ont été en première ligne - les soignants, les aidants, les indispensables derrière ce que l'on appelle communément les « services à la personne » qui prennent soin des fragiles, mais aussi les commerçants, les éboueurs, les policiers, celles et ceux qui opèrent nos services, nos transports... 

Et puis on a presque cru à un sursaut, que « tout le monde » comprendrait que « abîmer la terre » abîme forcément l'homme et que, collectivement, on verrait le petit pois changer de case, les actions s'imbriquer les unes aux autres, vite... Mais non. La pandémie n'est pas terminée et notre illusion de « relance par la croissance » non plus. Et en plus, on applaudit plus, comme résignés, collectivement. 

Ce deuxième confinement, c'est vraiment l'étau qui se resserre, au propre comme au figuré. La précarité, la maladie et les violences faites à la terre touchent de plus en plus de personnes. Mais je reste positive. Il faut apprendre des élans de solidarité que nous n’imaginions même pas auparavant. Apprendre des liens qui se sont tissés, des ruées d'indignation qui ont émergé de partout et aussi des milliards de petites et grandes actions de solidarité. 

L'ensemble tisse doucement un changement en profondeur. Et c'est cela qu'il faut continuer à nourrir - et de cela qu'il faut continuer à se nourrir, d'ailleurs. Je suis convaincue qu'il ne tient qu'à nous, citoyens, associations et entreprises, justement, de travailler nos résiliences personnelles et notre changement de logiciel collectif.

 

  • Qu’est-ce que vous faites pour vous changer les idées ?

Lors du premier confinement, j'ai regardé le printemps dans les yeux. Littéralement, j'ai observé chaque bouton de feuille éclore à ma fenêtre ! Et puis j’ai bricolé, fait deux vrais repas par jour pour tout le monde, tiré le portrait de mes filles en terre rouge, participé au #gettychallenge... 

Ce deuxième confinement est un peu moins créatif, beaucoup moins dans la contemplation ! Mais j'essaie de continuer à mettre à contribution le temps non passé dans les transports pour un peu plus de footing et beaucoup plus de lecture. Toujours dans mes sujets de prédilection, pour le plaisir de comprendre, essayer de prendre de la hauteur et élargir mes horizons. 

On repassera pour se changer les idées car mon dernier grand coup de cœur et de cerveau, c'est « Les gardiens de la raison : enquête sur la désinformation scientifique » de Stéphanie Foucart, Stéphane Horel et Sylvain Laurens. Aussi édifiant qu'instructif, c'est un vrai ouvrage de décryptage de l'envers de l'influence derrière l'argument « science ». Sans filtre. Et je m'attaque à « L'urgence du vivant : vers une nouvelle économie », de Dorothée Browaeys, et à « Quand l'improbable surgit, un autre futur revient dans la partie » de Yannick Roudaut.

 

  • Une idée pour continuer à s’engager depuis son canapé ? Une bonne nouvelle repérée pendant cette crise (et qui serait passée sous les radars) ?

L’engagement peut prendre différentes formes ! Tout le monde, un jour, a besoin d'un coup de pouce. Un petit quelque chose pour l'un, un possible changement de vie pour l'autre ! Une initiative m'a impressionnée, celle organisée par HelloAsso pour soutenir les aidants : la campagne #20h05JeDonne, pour inciter les gens, après les applaudissements, à faire un don. Ils ont explosé les compteurs, et ont permis à toutes les associations de terrain bénéficiaires de déplacer des montagnes ! La vraie bonne nouvelle, et heureusement je ne suis pas la seule à l'avoir repérée, c'est que la solidarité continue avec ce deuxième confinement. Il ne faut rien lâcher évidemment sur ce front, mais avec le focus de la crise sanitaire sur le social, il ne faut pas oublier l'environnement, car tout est lié ! La campagne de l'association No Plastic In My Sea a bien fonctionné, avec l'impact du #NoPlasticChallenge. Le réseau et l'engagement se nourrissent l'un l'autre. J'ai aussi tout de suite adhéré à la démarche qui vient d'être lancée par Alumni for the Planet, le réseau des diplômés de l'enseignement supérieur français qui s'engagent et agissent pour le climat et l'environnement. Ayant repris des études (M2 Développement Durable, Dauphine) il y a quelques années, je sais à quel point c'est important de "déconstruire" dès les études certains modèles qui nous mènent vers des non-sens une fois sortis de l'école. Et je peux témoigner à quel point utiliser la puissance du réseau est nécessaire et essentiel quand on veut changer de cap ! Tous les alumnis peuvent s'engager à impulser depuis leur entreprise et activité professionnelle

 

  • La bonne résolution à mettre en œuvre dès le déconfinement ?

Pas besoin d'attendre le déconfinement pour mes bonnes résolutions personnelles : terminer le livre que je suis en train de peaufiner avec Fabrice Bonnifet, le président du Collège des Directeurs du Développement Durable, à distance, sur le thème de l'entreprise contributive. J'ai l'honneur - et le stress - de l'illustrer. Une double première pour moi ! Deuxième bonne résolution, engagée en parallèle : offrir des livres ! La poste fonctionne, c'est simple, vous prenez un livre lu qui vous a marqué, vous le rachetez (chez votre libraire préféré en click & collect, ou vous offrez le vôtre, tout corné), vous choisissez le destinataire en pensant à elle ou lui et aux discussions que vous allez pouvoir engager après, et hop ! Partagé ! Et une bonne résolution pour tout le monde, dès maintenant ? Prenez soin de vous... Et merci Flavie pour ton travail engagé !


Retrouvez Céline Puff Ardichvili sur LinkedIn et Twitter.

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