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Par Carenews INFO - Publié le 13 novembre 2020 - 17:00 - Mise à jour le 19 novembre 2020 - 17:41
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#PrenezSoinDeVous : le confinement de Sylvaine Parriaux

Face à la deuxième vague du Covid-19, la France est de nouveau confinée afin de protéger les plus fragiles et notre système de soin. Lors du premier confinement, Carenews avait lancé la série « Prenez soin de vous », dans le but de créer une rencontre inspirante, depuis leur canapé, avec les acteurs de l’engagement. Le reconfinement est l’occasion de poursuivre ces discussions quotidiennes entre confinés. Aujourd’hui, on se rend chez Sylvaine Parriaux, déléguée générale d’Admical, une association œuvrant au développement du mécénat en France.

#PrenezSoinDeVous : le confinement de Sylvaine Parriaux.
#PrenezSoinDeVous : le confinement de Sylvaine Parriaux.
  • À quoi ressemble votre confinement ? 

Je suis super bien entourée, par mon mari et mes deux adolescents, de 16 et 14 ans. Nous habitons dans un appartement en rez-de-jardin. Nous n’avons jamais autant profité de nos 50 m² de verdure pendant le premier confinement ! J’en ai fait des réunions à faire les mille pas dans mon petit jardin.

Avec l’automne, forcément, je suis à l’intérieur. Nous avons une grande pièce à vivre, devenue un open space depuis que j’y travaille. Mon mari profite malgré lui de mes tunnels de réunion. Comme j’utilise la commande vocale de mon iPhone pour passer mes appels, il connaît désormais par cœur tous les prénoms des personnes de mon équipe.

 

  • Le principal enseignement que vous tirez du premier confinement 

Savoir pleinement profiter des instants ordinaires ! Nous ne connaissions pas notre chance avant. Être privé de notre liberté quotidienne était juste inconcevable. Aujourd’hui, cela donne une saveur plus riche au moment présent, à des choses banales, auxquelles nous n’accordions finalement pas assez d’importance. Comme quoi, rien n’est acquis.

 

  • Qu’est-ce que vous faites pour vous changer les idées ? 

Moi qui aime faire beaucoup de sport, entre le confinement et des problèmes de dos, je suis comme un lion en cage. L’association d’arts martiaux dont je fais partie nous a partagé un proverbe chinois qui m’a laissé pensive : « pour faire du "kung-fu", on a seulement besoin de la place où un bœuf peut se coucher ». À défaut d’y arriver, je me suis mise à la marche nordique. Je vais bientôt connaître tous les chemins de la petite portion du bois de Vincennes à laquelle j’ai droit. Les soirées ciné en famille sont également des moments précieux. Et pour m’évader autrement, je ferme les yeux et je revis ma première course d’alpinisme de cet été où nous sommes montés à 4200 m d’altitude. Ça décoiffe au sens propre et figuré !

 

  • Une lecture / un film / une série / un podcast / un compte à suivre / une musique/ qui vous a redonné le sourire ? Ou plusieurs !  

Dans tous les derniers livres que j’ai lus, l’un m’a fait beaucoup rire, « Dans la combi de Thomas Pesquet » de Marion Montaigne, l’autre m’a permis de voir le confinement différemment « Dans les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson. Quand il écrit « Usage de la fenêtre : inviter la beauté à entrer et laisser l’inspiration sortir », cela parle, non ? 

J’ai découvert récemment sur YouTube une émission d’une télé suisse, qui s’appelle PaJu, pour Passe-moi les Jumelles. Des portraits touchants, des images magnifiques, des découvertes insolites et un rythme d’émission qui fait l’éloge de la lenteur, ça fait tellement de bien. Leur reportage sur le photographe Vincent Munier, un amoureux de la nature au talent immense, est d’une beauté qui donne les larmes aux yeux. La dernière chanson de Gaël Faye, Seuls et vaincus, elle aussi m’a profondément émue. Les paroles, écrites par Christiane Taubira, sont magnifiques et pleines d’espoir. 

 

  • Une idée pour continuer à s’engager depuis son canapé ? 

Quand on travaille comme nous dans l’ESS, nous découvrons, tous les jours, des projets qui fonctionnent, voyons des personnes qui retrouvent un toit, un emploi, confiance en elles grâce à l’action collective de professionnels et bénévoles. Les problèmes existent mais on sait que les solutions aussi. 

Des « militants de l’intérêt général » se mobilisent, s’engagent pour rendre ce monde plus beau. Des médias tels que Carenews jouent un rôle essentiel dans la diffusion de ces énergies positives. À l’inverse, je trouve certains médias mainstream déprimants. Ne parler que des dysfonctionnements, ne donner la parole qu’aux contestataires et râleurs stériles (j’entends par là ceux qui considèrent que tout leur est dû), est contre-productif, voire dangereux dans notre société qui se divise de plus en plus. 

C’est pour cela que je pense qu’il est essentiel de garder son sens critique, de relativiser, savoir faire la part des choses pour prendre soi-même les choses en mains et donner envie d’agir autour de soi. 

 

  • Une bonne nouvelle repérée pendant cette crise (et qui serait passée sous les radars)? 

La recherche est depuis toujours un domaine malheureusement peu investi par les mécènes, seulement 2 % du budget selon notre Baromètre Admical (qui va être publié le 17 décembre), et pourtant ô combien essentielle pour faire avancer le monde. La crise pousse naturellement les entreprises à soutenir la recherche médicale, et c’est une excellente nouvelle. 

Autre transformation à l’œuvre du côté des mécènes : la prise de conscience de l’importance de soutenir le projet associatif plutôt que les programmes de l’association. C’est ce qu’on appelle de la venture philanthropy. Nous travaillons à sa promotion depuis longtemps, la crise accélère cette prise de conscience des mécènes, et c’est tant mieux.

 

  • Un projet coup de cœur à mettre en lumière ? 

En étant membre du conseil d’administration de la Fondation Crédit Agricole Solidarité Développement, j’ai la chance de découvrir mille et un projets locaux et innovants qui mériteraient d’être connus. Mais pour répondre à votre question, je fais un choix plus personnel car il réunit des sujets et des valeurs qui me sont chers, l’éducation par le sport, la lutte contre les violences faites aux femmes, une approche globale (physique et mentale), un sport de combat, un mix d’action et de recherche et la volonté de fer de sa créatrice, Laurence Fischer.

Elle a créé en 2017 Fight for dignity, qui vient de recevoir le Prix spécial du jury des Trophées Sport et Management, auquel j’ai participé. 

 

  • La bonne résolution à mettre en œuvre dès le déconfinement ? 

Leonard Cohen nous donne une belle leçon de vie quand il dit « Jouez avec vos armes. Oubliez la perfection. Il y a une fissure en chaque chose, c'est ainsi que la lumière peut rentrer. »  Il nous invite à accepter l’imperfection, les contradictions pour aller vers plus de bienveillance, de tolérance envers soi-même et envers l’autre. N’attendons pas, mettons à l’œuvre cette devise si inspirante tout de suite !

 


Découvrir le parcours de Sylvaine Parriaux.

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