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Par SOS Villages d'Enfants - Publié le 24 octobre 2019 - 07:40 - Mise à jour le 24 octobre 2019 - 07:54
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Le mécénat, une partie intégrante de la RSE ? Aperçus d'une table ronde

Le Press Club de France accueillait ce mercredi 16 octobre trois intervenants: François Debiesse président de l’Admical, Cynthia Illouz, fondatrice du média CHARI-T dédié au mécénat et auteur d’un livre sur le sujet, et François-Xavier Deler, Directeur du Développement et de la Communication de SOS Villages d’Enfants

Le mécénat, une partie intégrante de la RSE ? Aperçus d'une table ronde
Le mécénat, une partie intégrante de la RSE ? Aperçus d'une table ronde

À la suite de l’incendie de Notre-Dame de Paris, le mécénat a été caricaturé comme une niche fiscale pour les grandes entreprises. Quelques mois après, le gouvernement a annoncé son souhait de réformer les dispositifs, notamment en réduisant les avantages fiscaux pour les entreprises. La rencontre d’experts du sujet, parmi lesquels un représentant de SOS Villages d’Enfants, été l’occasion de revenir sur les réalités du mécénat d’entreprise.

Un dispositif remis en question

La polémique de l’été dernier est l’occasion de revenir sur la notion de niche fiscale « Une niche fiscale est un dispositif qui permet aux entreprises de faire des économies. A partir du moment où le mécénat coute de l’argent à l’entreprise, alors ce n’est absolument pas une niche fiscale » François Debiesse a tenu à mettre chacun en garde contre cette formulation erronée. Et de revenir sur les intentions qui motivent les actions de mécénat : « D’ailleurs, à peu près une entreprise sur deux ne défiscalise pas ses dons aux associations, ce qui montre bien que l’avantage fiscal n’est pas, quoi qu’on en dise, la motivation principale des entreprises ».

Les motivations du mécénat, si elles sont multiples, s’ancrent alors sur un constat, souvent porté par la jeune génération de collaborateurs : les entreprises ne peuvent pas être ignorante des changements sociétaux qui s’opèrent autour d’elle.

Pour les trois intervenants, la polémique autour du mécénat n’a alors pas lieu d’être : « Le mécénat est un échange vertueux, et utiliser l’expression de niche fiscale est le meilleur moyen d’éloigner le mécénat de la générosité » appuie François-Xavier Deler pour SOS Villages d’Enfants.

Un outil indispensable pour le secteur associatif

Pour les premiers acteurs concernés, les associations, cet outil s’avère précieux. En effet, sur les 7 milliards d’argent privé collectés par les associations en 2018, 3,5 milliards provenaient des entreprises.

Ce chiffre reflète une réalité vécue par les associations pour qui le mécénat d’entreprises représente un outil indispensable. « Nous ne pourrions pas construire nos actions sans ces soutiens privés » rapporte François-Xavier Deler. C’est particulièrement vrai pour les associations travaillant sur des secteurs peu subventionnés par l’état en France, ou construisant des projets à l’international. « Nos villages d’enfants SOS dans d’autres pays sont entièrement financés par des dons privés, dans des pays où l’Etat ne subventionne pas assez – ou pas du tout - la protection de l’enfance. C’est là que les soutiens des entreprises sont inestimables » explique le représentant de SOS Villages d’Enfants.

Au-delà du soutien financier, les acteurs du mécénat ont également souligné les liens humains qu’il crée. « le mécénat, de compétence notamment, permet un vrai brassage social, très important, même si difficile à quantifier » d’après François-Xavier Deler. Ainsi chez SOS Villages d’Enfants, le mécénat apparait comme une véritable source d’ouverture pour les jeunes accueillis dans les villages SOS « Les apports du mécénat pour nos jeunes peuvent être de l’humain, des retours d’expérience, du dialogue, ou peuvent se traduire en opportunités professionnelles précieuses ».

Et François Debiesse de conclure « le mécénat, ce ne sont que des jolies histoires, des liens qui se créent, dans une société en manque de liens et de dialogue ».

Quel avenir pour le mécénat d’entreprise ?

Les enjeux du mécénat vont en revanche d’avantage se porter sur son efficacité, et sa gouvernance. « L’enjeux des entreprises va être de renforcer leurs dispositifs de contrôle, pour que le mécénat soit le plus impactant possible, et éviter les fonds perdus », explique Cynthia Illouz.  Ce sont par ailleurs des pratiques qui se renforcent au sein des entreprises, qui ont tendance à s’engager de plus en plus dans les projets soutenus, et sur le long terme.   

Autre piste de réflexion portée par la journaliste, la création d’entités permettant une meilleure gouvernance du mécénat, notamment pour juger des cas litigieux, ou aider à mieux répartir les fonds privés.

Pour François Debiesse, le mécénat doit s’étendre au-delà des seules grandes entreprises : « L’avenir du mécénat est local ». En effet avec 9% des entreprises françaises mécènes, cela représente 91% des entreprises françaises – notamment des petites et moyennes entreprises - qui pourraient s’engager. Cette intention semble par ailleurs être partagée par les autorités, avec l’ajout récent d’une mesure dans le projet de loi de finances 2019 : une franchise de 10 000 euros pour les petites entreprises qui souhaitent être mécènes mais atteignent rapidement la limite de versement.

 

Le mécénat peut donc encore avoir de beaux jours devant lui, si on lui en donne les moyens. C’est largement le souhait du secteur associatif, représenté à cette occasion par SOS Villages d’Enfants.

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