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Par Carenews PRO - Publié le 22 mars 2018 - 09:36 - Mise à jour le 27 mars 2018 - 07:35
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[ENTRETIEN] Philippe Legrez, délégué général de la Fondation Michelin

Philippe Legrez est depuis la création de la Fondation d’Entreprise Michelin, en 2014, son délégué général. Une mission que l’ancien directeur juridique du groupe, ravi de consacrer désormais son temps à l’intérêt général, remplit avec joie. Dotée de 15 millions d'euros et oeuvrant partout dans le monde dans des domaines aussi variés que la culture, l’éducation, la protection de l’environnement ou encore le sport et la mobilité durable, axe identitaire du groupe; la toute jeune structure, qui se hisse déjà en seconde place des fondations les plus généreuses en France (source : classement CarenewsGroup), a déjà tout d’une grande.

[ENTRETIEN] Philippe Legrez, délégué général de la Fondation Michelin
[ENTRETIEN] Philippe Legrez, délégué général de la Fondation Michelin

 

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

 

Je le résumerais en trois étapes : j’ai d’abord été avocat d’affaires, puis directeur juridique de différentes entreprises - dont Michelin durant 15 ans - et je dirige depuis quatre ans la Fondation d’Entreprise Michelin. C’est un grand bonheur de travailler uniquement pour les enjeux et les intérêts sociétaux d’une entreprise, et de pouvoir aider dans de multiples domaines des personnes et des structures souvent en marge dans la société.

 

La Fondation Michelin a été fondée en 2014, alors que la philanthropie est dans l’ADN du groupe depuis sa création. Pourquoi avoir voulu lui créer une structure dédiée ?

 

Notre président a jugé utile de la créer il y a quatre ans, car il voulait donner un nouveau souffle au mécénat de Michelin, déjà pratiqué depuis de nombreuses années par le groupe et ses filiales à l’étranger. Notre fondation offre un soutien financier complémentaire. Quant à notre aire d’activité mécénale, elle couvre potentiellement tous les pays dans lesquels Michelin est implanté, actuellement, de fait, dans plus de vingt pays du monde en Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Afrique et Asie.

 

Comment s’articulent les projets de la fondation autour du mécénat déjà en place de Michelin ?

 

De deux manières. Soit nous finançons des actions philanthropiques isolées des sites de nos filiales, comme c’est le cas à Versailles (ie : la Fondation d’Entreprise Michelin a mécéné la galerie des Carrosses), soit notre mécénat s’additionne à un mécénat local, situé à proximité de nos sites. Nous avons par exemple soutenu financièrement la création du musée Victoria & Albert Museum à Dundee en Ecosse, car nous avons une filiale à proximité, qui ne pouvait pas investir autant. Notre mécénat est principalement financier, même si nous essayons d’inciter les salariés de Michelin à s’investir à travers du mécénat de compétences.

 

Le mécénat de compétences est très développé au sein du groupe Michelin. Quels en sont selon vous les bienfaits  ?

 

C’est une seconde forme de mécénat qui complète le volet financier. Globalement, il permet d’augmenter l’engagement de l’entreprise Michelin, de mieux porter notre responsabilité sociétale. C’est également un facteur de motivation et de fierté pour nos employés. Nous aimerions pratiquer davantage de mécénat de compétences avec la fondation, en impliquant les salariés du groupe, mais cela demande du temps et de l’organisation entre la fondation et les filiales.   

 

Contrairement à la majorité des fondations, les champs d’intervention de la Fondation Michelin concernent de nombreux secteurs : la mobilité durable, le sport et la santé, l’éducation et la solidarité, la protection de l’environnement, mais aussi la culture et le patrimoine. Pouvez-vous nous éclairer sur ce choix ?

 

Les raisons sont tout d’abord historiques : depuis de très nombreuses années, Michelin pratique un mécénat diversifié, nous nous inscrivons donc dans ce sillage. Cette diversité nous donne une portance sociétale beaucoup plus active et profonde. Il faut savoir que lorsque vous êtes une entreprise aussi “historique” que Michelin, les collectivités locales vous sollicitent souvent, et dans certains cas, justement parce que y vous êtes implanté historiquement, il est difficile de ne pas leur venir en aide. Il nous paraissait également souhaitable, par “patriotisme économique”, de soutenir l’Exposition Universelle (ie : la Fondation d’Entreprise Michelin est partenaire officiel de la candidature de la France pour l’accueil de l’Exposition Universelle de 2025). À travers la diversité de notre mécénat, nous voulons assumer pleinement notre responsabilité sociétale auprès des communautés. Nous essayons néanmoins de développer un mécénat qui s’aligne davantage avec la stratégie et la raison d’être de Michelin, qui est de promouvoir une mobilité durable; et donc de mécéner des actions de mobilités respectueuses de l’environnement. C’est un axe que nous souhaitons développer au cours des prochaines années.

 

Quel est, plus largement, votre regard sur le mécénat en France ?

 

Tout le secteur de la générosité croît en valeur; les dons et legs augmentent. Il est porté par une vraie vitalité et une réelle générosité, avec des acteurs qui se professionnalisent, en occupant souvent les friches délaissées par les pouvoirs publics ou les collectivités. Et ces acteurs sont de gens de grande valeur et de grand talent. Le mécénat sert aujourd’hui bien souvent d’incubateur pour faire naître des concepts ou des solutions nouvelles, qui seront parfois repris par le secteur marchand. C’est un monde plein de possibilités, très dynamique. Pour ma part, j’y ai pris goût et je ne me vois pas quitter le secteur demain.

 

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