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Par Solidarité des producteurs agricoles et des filières alimentaires - SOLAAL - Publié le 23 janvier 2017 - 09:24 - Mise à jour le 2 février 2017 - 10:12
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ESS, comment changer d’échelle, par Hugues Sibille

« Je situe SOLAAL dans la partie innovante, qui invente une nouvelle économie du partage reposant sur les principes de l’ESS : transparence, lien social, proximité, équité, …dans un secteur alimentaire où existe une longue tradition de coopération. Elle peut y jouer un beau rôle. » selon Hugues SIBILLE, Président du labo de l’ESS

ESS, comment changer d’échelle, par Hugues Sibille
ESS, comment changer d’échelle, par Hugues Sibille

Quel panorama dressez-vous de l’ESS en France ?

Hugues Sibille : L’ESS se porte plutôt bien. La société française exprime aujourd’hui un désir d’ESS, pour de nouvelles solutions, ce qui n’était pas le cas il y a dix ans. Sa notoriété a considérablement progressé, en particulier chez les jeunes qui s’intéressent de plus en plus à elle. Le webzine Say YESS (www.say-yess.com) le démontre avec plus de 600 000 visiteurs uniques. Deux jeunes diplômés sur trois sortant de grandes écoles disent être prêts à travailler dans l’ESS. L’ESS dispose également d’une loi cadre, celle du 31 Juillet 2014, de bonne qualité, avec 87 articles qui précisent son périmètre et donnent un cadre institutionnel pertinent pour agir. L’ESS est aussi économiquement puissante dans de nombreux secteurs comme le médico-social, l’économie circulaire, la coopération agricole, la finance solidaire, les banques coopératives, la mutualité santé, … Participant d’une nouvelle économie de proximité, elle est enracinée sur les territoires où elle entreprend beaucoup. On la retrouve dans les circuits courts, les monnaies locales, les coopératives d’activité et d’emploi, l’habitat participatif, les initiatives intergénérationnelles, etc. Elle est à la pointe de l’innovation sociale. De plus en plus, elle sait aussi s’allier avec d’autres, passer des partenariats avec les entreprises conventionnelles, les collectivités locales, les universités. C’est l’exemple des pôles territoriaux de coopération économique (PTCE).

Quelles sont vos préoccupations sur l’évolution de l’ESS en France ?

La première préoccupation est le changement d’échelle. Comment faire pour passer de 10 à 20 % du PNB et surtout, grâce à cela, transformer notre modèle de développement, à bout de souffle. Il faut impulser de véritables stratégies de filières et de territoires, améliorer l’écosystème, coupler financements et accompagnement. Par exemple, je suis soucieux que l’ESS ne se fasse pas distancer par les entreprises de capitaux dans l’économie collaborative, comme on le voit avec les Airbnb ou Blablacar. Il ne faudrait pas se réveiller trop tard. Ma seconde préoccupation est que nous gagnions la bataille des idées auprès des dirigeants. Ce n’est pas encore le cas. Les économistes, les politiques, les syndicalistes, … ne nous prennent pas assez au sérieux. Ma troisième préoccupation vise à ce que les pouvoirs publics, tant français qu’européens, maintiennent dans la durée une politique publique de soutien à l’ESS. Après les présidentielles, quel que soit le résultat, il faudrait maintenir un ministère en charge de l’ESS, faire vivre et actualiser la Loi. De même pour la Commission européenne qui n’est pas assez engagée aujourd’hui sur l’ESS.

Comment situez-vous SOLAAL dans ce panorama?

Je la situe dans la partie innovante, qui invente une nouvelle économie du partage reposant sur les principes de l’ESS : transparence, lien social, proximité, équité, …dans un secteur alimentaire où existe une longue tradition de coopération. L’ESS est largement présente dans ce champ alimentaire avec des réussites comme les Amap, les Jardins de Cocagne, Biocoop, les épiceries solidaires. Il faut poursuivre, mettre en cohérence toutes ces belles initiatives et leur permettre de changer d’échelle. SOLAAL peut y jouer un beau rôle.

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