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Par Carenews PRO - Publié le 2 novembre 2017 - 11:00 - Mise à jour le 22 novembre 2017 - 09:58
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[INFO ENGAGÉE] Patrick Lonchampt

Cet automne, carenews.com vous propose une série d'entretiens avec des journalistes "engagé.e.s". Nous constatons, depuis quelques petites années, l'émergence d'un courant de journalisme engagé. Quel que soit le nom (journalisme d'impact, de solution, positif...) et qu'il soit porté par un média généraliste ou par un média spécialisé, c'est avec plaisir que nous observons la montée en puissance de nos confrères et consoeurs motivés par l'intérêt général, le mécénat, l'économie sociale et solidaire, l'innovation sociale, la Tech for good, le développement durable etc. Aujourd'hui, rencontre avec Patrick Lonchampt, journaliste de solutions sur les radios SUN et RCF et président de la FRAP (fédération des radios associatives des Pays de Loire).

[INFO ENGAGÉE] Patrick Lonchampt
[INFO ENGAGÉE] Patrick Lonchampt

 

Pourquoi êtes-vous devenu journaliste ?

 

Je ne l’ai pas vraiment décidé, mais dans mon parcours atypique, mon fil rouge, c’est la transmission. J’ai commencé par faire du droit. Je me suis ensuite reconverti vers les métiers du tourisme. Finalement, j’ai atterri au Secours Catholique. Puis, partie très atypique par rapport à notre monde contemporain, je suis rentré au séminaire avec le désir de devenir prêtre mais au bout de 4 ans j'ai considéré que je n'étais pas fait pour cette forme de vie jai donc quitté le séminaire et  j’ai fait des études de communication, et puis j’ai dirigé une radio chrétienne. Finalement, tout cela répondait à la même aspiration : transmettre de la joie. Les médias locaux transmettent tout cela, lorsqu’on construit une grille de programme, on a derrière la tête de répondre aux attentes des auditeurs, de leur donner de la joie, du bonheur, de la bonne humeur et du sens.

 

Pourquoi traitez-vous de sujets engagés ?

 

Mes débuts à la radio étaient orientés vers le monde culturel. Ce n’était donc pas très engagé... Un peu plus tard, en changeant de radio, j’ai découvert Sparknews et la vision de Christian de Boisredon sur le journalisme de solutions : aller chercher ceux et celles qui tentent de changer le monde à leur manière. Plus l’échelle est petite, plus c’est intéressant car on devient un porte-voix pour les aider à réussir. Et si le média dans lequel je suis a réussi à les relayer, j’ai le sentiment d’avoir été utile et d’avoir rempli ma mission de journaliste.

 

Comment sensibiliser le public ?

 

Il faut affirmer, sur le média, l’objet même de la démarche. « SUN est que le début » permet de mettre en valeur ceux qui n’en sont qu’au début de leur recherche. « L'eco des solutions », là c’est dit clairement, affirme la vision positive au sein même de son titre. C’est comme ça que j’essaie de sensibiliser les gens. Et en en parlant autour de moi. On sent qu’il y a un vrai désir du public d’avoir en face de lui des sujets positifs, non anxiogènes et inspirants.

 

Quels sont vos rapports avec les médias généralistes, est-ce que vous avez dû vous battre pour imposer votre façon de faire du journalisme ?

 

Quand on en parle à des confrères, particulièrement les localiers ou la presse nationale qui recherchent la petite info croustillante, ils disent que ce n’est pas du journalisme. Ça n'encourage pas à continuer... Un journaliste économique m'a même dit que ce que je faisais, c'était de la communication. Alors que le média dans lequel travaille ce journaliste a sorti, quelques mois après qu'il m'a fait cette remarque, un dossier « Solutions » ! Sur RCF, on n’a pas eu à se battre, car cela fait partie de l’ADN de cette radio chrétienne.

 

Une rencontre marquante ?

 

Il y en a deux, très inspirantes. Christian de Boisredon et sa vision. Il donne à des gens comme moi l’envie de se mettre dans le sillage de sa vision. De sa vision, par dans son sillage, attention, pas de gourou ! L’autre, c’est Frédérique Bedos et son projet Imagine, qui est une autre manière de faire du journalisme de solutions.

 

Le sujet que vous avez préféré traiter ?

 

Il s'agit d'un reportage de 55 minutes au moment du départ du Vendée Globe, « La révolution du don ». C’était sur le projet du bateau « Souffle du Nord » qui finançait le projet Imagine de Frédérique Bedos. J’ai pu, en un seul endroit et en un seul lieu, rencontrer tout le monde : le skipper, Frédérique Bedos, les personnalités engagées, les bénévoles, des écoles collaboratrices du projet, des entrepreneurs humanistes... J’espère que les gens ont aimé l’écouter, car moi j’ai aimé le faire. L’histoire est belle.

 

Votre journalisme idéal ?

 

Traiter tous les sujets qu’on a envie de traiter sans restriction de budget, de ligne éditoriale, de puissance économique. Notre monde est beau, regardons-le de manière belle avant de voir ses mauvais côtés. Je vais prendre deux exemples, les actus chaudes de Las Vegas et du Bataclan, ce sont des horreurs, mais à côté de ça il y a eu des choses formidables, comme des gens qui se sont mis au service d'autres personnes, comme le hashtag #Voisinssolidaires, ou des projets comme l’association Coexister. Le journalisme idéal serait de se dire : « oui il y a de l’horreur dans ce monde, mais regardons aussi la beauté. »

 

L’avenir des médias ?

 

« Les médias ont l’avenir devant eux et dans le dos chaque fois qu’ils se retournent », en parodiant Pierre Dac. Il y a aura toujours des gens qui voudront informer d’autres gens. Les médias ne vont pas disparaître, ça, c’est certain. La manière de consommer les médias va se modifier et on le voit déjà. On est rentré dans la désynchronisation des médias. On lit le journal tout au long de la journée, pas le matin. On n'écoute plus la radio, mais des podcast, on regarde la télé en VOD et en replay, quand on en a envie et besoin, pas en direct. Les nouvelles technologies vont apporter une autre manière de consommer et c'est cette nouvelle manière de consommer va faire muter les médias.

 

Le mot de la fin ?

 

Une citation de Saint Augustin, car je l'aime beaucoup et c'est à la fois une philosophie de vie et de travail : « aime, et fais ce que tu veux ». Les gens retiennent souvent « fais ce que tu veux », mais le fait d'aimer comme préalabe met beaucoup de contraintes car si on aime vraiment on ne peut pas faire n'importe quoi.

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