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Par Carenews INFO - Publié le 27 février 2025 - 12:23 - Mise à jour le 27 février 2025 - 16:24 - Ecrit par : Léanna Voegeli
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Deux ONG dénoncent une accélération du recours à la peine de mort en Iran

Dans leur 17e rapport annuel sur la peine de mort en Iran, les ONG Iran Human Rights et Ensemble contre la peine de mort signalent une augmentation notoire de ce type de condamnation dans le pays.

Les ONG Ensemble contre la peine de mort et Iran Human Rights publie leur 17e rapport annuel sur la peine de mort en Iran. Crédit : iStock
Les ONG Ensemble contre la peine de mort et Iran Human Rights publie leur 17e rapport annuel sur la peine de mort en Iran. Crédit : iStock

 

« Une effroyable escalade ». C’est ainsi que les ONG Iran Human Rights (IHRNGO) et Ensemble contre la peine de mort (ECPM) qualifient le recours à la peine capitale en Iran pendant l’année 2024.  Dans un rapport publié le 20 février, les deux organisations mettent en lumière le plus grand nombre d’exécutions jamais enregistrées depuis 17 ans. Au moins 975 exécutions ont eu lieu en 2024, alors qu’elles s’élevaient à 350 en 2008. Cela représente également « une augmentation de 17 % par rapport aux 834 exécutions enregistrées en 2023 »

Ce 17e rapport annuel sur la peine de mort en Iran s’inscrit dans un contexte politique particulier avec l’élection en juillet du nouveau président, Masoud Pezeshkian, suite au décès d’Ebrahim Raïssi au printemps.  

 

Un outil de répression politique 

 

« En 2024, les autorités iraniennes ont violé leurs obligations internationales en exécutant des personnes pour des crimes qui n’entrent pas dans la catégorie des crimes les plus graves au regard du droit international », déplorent IHRNGO et ECPM. Cela en « procédant à des exécutions publiques et en exécutant au moins un mineur », précisent-elles.  

Par ailleurs, le rapport démontre que la peine de mort est un outil de répression politique en soulignant « la corrélation entre le nombre d'exécutions et les événements politiques ». « Ces exécutions font partie de la guerre que mène la République islamique contre son propre peuple pour se maintenir au pouvoir », fustige Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur d’Iran Human Rights. 

L’étude annuelle révèle également une accélération significative des condamnations à mort dans les affaires de stupéfiants avec 503 exécutions en 2024. Soit 20 fois plus qu’en 2020. IHRNGO et ECPM soulignent que dans ce type d’affaires, les personnes exécutées sont majoritairement issues de minorités ethniques comprenant les Baloutches, les Kurdes et les Arabes.  

En vue de contrer ce phénomène, les ONG appellent l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui selon le rapport « a poursuivi la mise en œuvre de son accord de coopération avec la République islamique d’Iran », à réagir. « L’ONUDC et les pays qui financent ses projets de mise en œuvre de la législation en Iran doivent reconnaître leur responsabilité dans l’exécution de centaines de personnes chaque année pour des délits liés à la drogue », a déclaré Raphaël Chenuil-Hazan, directeur exécutif d’ECPM.  

 

Un appel à la Communauté Internationale

 

En 2024, moins de 10 % des exécutions ont été annoncées par des sources officielles contre 15 % en 2023. Autre chiffre clé : « au moins 31 femmes ont été exécutées, soit le nombre le plus élevé depuis au moins 17 ans ». Aussi, « au moins 31 personnes […] été exécutées pour des motifs liés à la sécurité »

Le rapport aborde également une mobilisation plus marquée du peuple iranien contre la peine de mort au cours des quatre dernières années. Cela s’illustre notamment par l’initiative « Mardis sans peine de mort », lancés par des prisonnières et prisonniers en janvier 2024. Cette grève de la faim hebdomadaire s’est étendue à une trentaine de prisons en Iran.  

Dans ce contexte, « Iran Human Rights et ECPM appellent la communauté internationale à placer la peine de mort en tête de l’agenda de tout dialogue avec les représentants de la République islamique, et à jouer un rôle plus actif dans le soutien à l’amélioration de la situation des droits de l’homme, en particulier en promouvant l’abolition de la peine de mort en Iran »

 

Léanna Voegeli  

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