Faire un volontariat de solidarité internationale dans de bonnes conditions
Vous en avez assez de vous sentir impuissant·e face aux difficultés traversées par notre société et votre bonne résolution est de vous engager davantage ? Vous avez peut-être imaginé partir en volontariat de solidarité internationale. Afin de partir avec le bon état d’esprit et dans les bonnes conditions, il est important de bien se préparer. Explications.
Le volontariat de solidarité internationale, qu’est-ce que c’est ?
Le volontariat de solidarité internationale (VSI) permet à toute personne majeure, quelle que soit sa nationalité, d’effectuer des missions à l’étranger auprès d’organismes agréés dans des domaines liés à la coopération et à l’action humanitaire.
De l’Afrique subsaharienne, où se déroulent la majeure partie des missions, à l’Asie, qui réunit un tiers de ces pays où œuvrent les organismes agréés, en passant par l’Afrique du Nord et l’Amérique latine, de nombreuses régions accueillent des volontaires pour des missions dans des domaines tels que la santé, l’enseignement, les actions d’urgence ainsi que le développement rural et urbain. Il vous faut choisir un pays différent de votre pays d’origine et de lieu de résidence permanente. La plateforme France Volontaires, sous l’égide du ministère des Affaires étrangères, est l’organisme officiel qui chapeaute ce dispositif pour garantir la sécurité des volontaires.
Les conditions de départ
Afin de partir en VSI, il ne faut être lié par aucun contrat de travail. C’est pourquoi nombreux sont les volontaires qui choisissent de partir à l’obtention de leur diplôme de fin d’études. En effet, près de 60 % des volontaires ont moins de 30 ans et 75 % d’entre eux ont un niveau Bac +5 et plus. Cependant, les salariés peuvent également partir sous deux cas de figures : les congés de solidarité internationale, souvent organisés par le biais des actions de mécénat des entreprises, ou un congé sabbatique. Tous les candidats doivent toutefois envoyer un extrait de casier judiciaire à la structure qui les accueillera.
Durant la mission, le volontaire est lié à l’association qui l’accueille par un contrat détaillant la mission, l’indemnité perçue (qui doit être de 100 euros par mois minimum) et les congés mensuels auxquels vous avez droit. Selon les lieux et contrats, un logement peut être mis à disposition pour vous. Un contrat est signé pour au moins un an et renouvelable sur une période totale de six ans. Bon à savoir : l’indemnité n’étant pas considérée comme un salaire, en France, elle n’est soumise ni à l’impôt sur le revenu ni aux cotisations ou contributions sociales. Sachez également qu’à votre retour de votre année de volontariat, vous êtes éligible à des aides pour vous réinstaller en France.
Éviter le « volontourisme »
En vue de l’engouement pour le volontariat, de nombreuses structures tentent de profiter de la situation afin de prendre l’argent des volontaires et n’offrir que peu de retours (financiers ou humains) aux associations locales. Faites donc attention aux missions courtes de tourisme humanitaire qui demandent aux volontaires de payer leurs déplacements et des frais d’accueil en plus pour effectuer une mission. En 2015, on estimait que le volontourisme rapportait plus de 150 millions d’euros par an.
Les organismes agréés vous préparent au départ afin de garantir l’impact de vos actions et prévenir tout syndrome du « white saviour », le sauveur blanc venu d’Occident sans qui les populations locales ne sauraient avancer. En effet, les journées de préparation au départ, qui peuvent durer jusqu’à deux semaines selon les missions et destinations, sont faites pour vous permettre d’arriver dans une logique de co-construction et de coopération. Vous serez briefé·e sur la région d’intervention, le contexte géopolitique du pays, l’association qui vous accueille. Vous aurez également à vous familiariser avec les enjeux sur lesquels vous agirez, comme par exemple les objectifs de développement durable et les bonnes pratiques du travail dans un milieu interculturel.
