Nouveau panorama national des générosités : découvrez les cinq grandes tendances
8,5 milliards d’euros : c’est le montant de la générosité en France en 2019. Pour sa deuxième édition, le Panorama national des générosités, réalisé par l’Observatoire de la philanthropie de la Fondation de France montre cinq grandes tendances de long terme :
Une progression du montant global des dons des particuliers, malgré un nombre de donateurs en baisse
Depuis 2015, le nombre de foyers déclarant des dons au titre de l’impôt sur le revenu ainsi qu’au titre de l’impôt sur la fortune (ISF) et sur la fortune immobilière (IFI) connaît une baisse continue : 4,9 millions de foyers fiscaux ont déduit des dons en 2019 contre 5,7 millions en 2015 – une baisse renforcée par le passage de l’ISF à l’IFI en 2018. Néanmoins, l’augmentation du don moyen, qui passe de 450 euros en 2015 à 560 euros en 2019, permet de maintenir le volume global des dons : près de 2,8 milliards d’euros de dons ont été déclarés dans le cadre de l’impôt sur le revenu en 2019, soit 5 % de plus qu’en 2015. Cette croissance est portée par les foyers les plus aisés. L’âge est également un facteur déterminant : en 2019, 32 % des donateurs étaient âgés de 70 ans et plus, versus 11 % de donateurs entre 30 et 39 ans.
Une forte croissance du mécénat d’entreprise, particulièrement marquée chez les petites entreprises
Le montant des dons déclarés au titre du mécénat, tout comme le nombre d’entreprises mécènes, a fortement augmenté au cours des 10 dernières années, avec une croissance exceptionnelle du montant des dons des entreprises de 119 % entre 2010 et 2019. L’engagement des entreprises au titre du mécénat déclaré et non déclaré est ainsi estimé en 2019 à 3,5 milliards d’euros, avec un fort développement du mécénat des petites entreprises. Les entreprises d’un à neuf salariés ont ainsi multiplié le montant de leurs dons par trois en huit ans.
Si les grandes entreprises restent les plus grosses contributrices au mécénat, leur poids dans le total des dons a reculé de 8 points en huit ans : en 2010, le montant de leurs dons déduits représentait 62 % du montant total, contre 54 % en 2018.
Des libéralités (legs, donations, assurances-vie) en hausse
D’après les données recueillies auprès de plus de 300 organisations, le montant des libéralités est estimé à plus d’1,25 milliard d’euros en 2019, un montant qui a connu une progression continue entre 2007 et 2019, au même titre que les dons. L’analyse croisée des libéralités et des dons courants des organismes étudiés met en évidence la complémentarité de ces deux formes de générosité : alors que les dons courants sont plus souvent orientés vers des organismes à vocation humanitaire ou religieuse, les libéralités sont plus souvent destinées à des organismes spécialisés dans la recherche ou la solidarité.
La solidité des canaux de collecte traditionnels, même si les modalités de collecte se diversifient
Si les collectes en ligne permettent de diversifier les levées de fonds et de toucher de nouveaux donateurs, les modes de collecte traditionnels restent prépondérants pour les organismes sans but lucratif : quêtes sur la voie publique et dans des espaces privés, collecte de rue (pour des dons réguliers via un prélèvement bancaire), événements de collecte de fonds… Malgré une baisse du nombre de plis envoyés, le publipostage occupe toujours une place importante pour recueillir des dons.
Bien qu’en pleine expansion, les collectes en ligne n’occupent pas une place prépondérante dans les levées de fonds aujourd’hui, même si la crise sanitaire de 2020 a conforté l’utilisation d’Internet pour recevoir des dons.
D’autres modalités de collecte sont en progression, comme les dons « sans bourse délier » (visionnage publicitaire ou abandons de points de fidélité), ou la générosité embarquée (micro-dons effectués en arrondissant son achat en caisse ou sur Internet, son salaire à la fin du mois ou le solde de son compte bancaire).
Les dons en nature demeurent une ressource non négligeable pour certaines associations
Nourriture, vêtements, meubles, mais aussi œuvres d’art… Selon les comptes d'emploi des ressources de 54 organisations étudiées, les dons en nature en 2019 sont estimés à 598 millions d’euros a minima, auquel il faut ajouter 7,7 millions d’euros de dons en nature aux organismes publics. Les Banques alimentaires, le Secours populaire et les Restaurants du cœur restent les principaux bénéficiaires.
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