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Par Carenews PRO - Publié le 27 mai 2019 - 14:23 - Mise à jour le 28 mai 2019 - 14:46
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[ÉCLAIRAGE] L’économie de demain sera-t-elle bleue ?

Le 10 mai dernier, c’était le Jour du Dépassement pour l’Europe, jour à partir duquel les pays européens vivent « à crédit » sur les ressources naturelles disponibles. Surconsommation et gaspillage font désormais partie intégrante de nos habitudes et de nos modèles économiques, mais des alternatives plus respectueuses de l’environnement existent. C’est le cas de l’économie bleue, un modèle économique construit dans les années 1990 par Gunter Pauli, basé sur l’économie circulaire, l’économie locale et le respect de la nature.

[ÉCLAIRAGE] L’économie de demain sera-t-elle bleue ?
[ÉCLAIRAGE] L’économie de demain sera-t-elle bleue ?

 

Le « Steve Jobs du développement durable », le « Che Guevara de la durabilité »... Les surnoms ne manquent pas pour qualifier Gunter Pauli, l’entrepreneur et ancien industriel belge à l’origine du concept d’économie bleue.

 

Son ambition ? Bâtir un modèle économique qui allie économie locale, économie circulaire, respect de la nature, santé, plein emploi et bonheur. Gunter Pauli définit l’économie bleue en trois critères essentiels : utiliser ce qui est disponible à l’échelle locale, ne générer que des plus-values, et répondre aux besoins de tous, de l’être humain comme de la nature.

 

Un modèle plus poussé encore que le développement durable

 

L’inverse de l’économie bleue, c’est l’économie dite « rouge », l’économie industrielle basée sur l’idée d’une croissance exponentielle comme solution au chômage, et sur la croyance que les ressources naturelles sont disponibles en quantité infinie.

 

L’économie bleue se rapproche donc de l’économie « verte », en ce qu’elle défend une approche respectueuse de l’environnement et de la biodiversité. Mais elle va plus loin encore, puisqu’elle se veut être accessible à tous. Gunter Pauli dénonce en effet l’économie verte comme une économie « pour les riches », où il faudrait accepter de payer cher pour des produits respectueux de l’environnement.

 

L’économie verte n’est par ailleurs « pas suffisante », selon Gunter Pauli : « Polluer moins, c’est polluer quand même ! » explique-t-il. L’économie bleue va plus loin en ce qu’elle intègre pleinement l’économie circulaire, le recyclage et la relavorisation des déchets dans son modèle. Comme dans la nature, rien n’est déchet au sens “moderne” du terme, puisque tout retrouve une nouvelle utilité : « L’économie bleue ne recycle pas, elle régénère », explique Gunter Pauli.

 

Les entreprises de l’économie bleue

 

Une belle utopie, l’économie bleue ? Loin de là : quelques entreprises et startup ont réussi à trouver un business model (dont la viabilité doit encore être mise à l’épreuve) basé entièrement sur l’économie circulaire et la valorisation de déchets. En France, on pense aux entreprises La boîte à champignons, qui collecte le marc de café des entreprises pour cultiver des champignons, et Resurrection, qui utilise les déchets de la fabrication de la bière pour faire des crackers, ou encore au collectif Cocott’arium, qui récupère les déchets ménagers pour alimenter des poulaillers urbains. Plus audacieuse, l’entreprise Armen Paper, en Bretagne, a développé en France la technologie du papier de pierre.

 

Gunter Pauli a créé, en parallèle de la construction du modèle de l’économie bleue, la fondation ZERI (Zero Emissions Research and Initiatives) avec la collaboration du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), dont l’objectif est de développer des solutions de production zéro émission et zéro déchet, et de prouver l’efficacité et la viabilité de l’économie bleue.

 

Son livre phare, L’Économie Bleue, vient de sortir dans une nouvelle édition : L’économie bleue 3.0.

 

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