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Par Carenews PRO - Publié le 15 janvier 2013 - 10:51 - Mise à jour le 11 février 2015 - 13:14
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Haïti à la croisée des chemins

Depuis plus de deux décennies l’État haïtien vit sous perfusion. Cette aide humanitaire, bien que nécessaire, handicape également le développement du pays. Explications.

Haïti à la croisée des chemins
Haïti à la croisée des chemins
A l’hiver 2010, un terrible séisme frappe l’île des Caraïbes. Bilan: plus de 250 000 morts, des villes et villages dévastés, un pays entier à reconstruire. Trois ans plus tard, le pays est sorti de l'urgence, les tentes et les bâches disparaissent petit à petit. Que l’on ne s’y trompe pas : Plus de 80 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et 370 000 survivants du tremblement de terre se trouvent toujours dans des camps de déplacés. Et ces camps ne sont pas la panacée en termes de conditions de vie. Leur état se dégrade, les structures se délabrent. L’habitat, déjà précaire, devient véritablement insalubre. Si la France promet de tenir ses engagements vis-à-vis du peuple haïtien, avec toutefois une volonté de responsabiliser les administrations locales, d’autres pays, comme le Canada, se désengagent progressivement de cette cause humanitaire qui n’a que trop duré. Le ministre canadien de la coopération internationale annonçait récemment qu’il avait été déçu par le peu de progrès enregistrés malgré l’apport massif d’aide humanitaire, et « que le Canada n’allait pas prendre soin d’Haïti à tout jamais ». Bien que cette décision soit qualifiée de « radicale » dans notre pays, et que l’interruption des programmes en cours serait évidemment contre-productif, les responsables étatiques du développement en France estiment que les dirigeants haïtiens doivent désormais prendre leurs responsabilités. Car ce n’est pas avec une assistance constante que l’on développe un pays. Un proverbe chinois bien connu ne dit-il pas « Si un homme a faim, ne lui donne pas de poisson, apprends-lui à pêcher » ? C’est ce travail de responsabilisation durable que tentent certaines ONG dans ce pays. « Entrepreneurs du Monde », par exemple, gère un vaste projet de constructions d’habitations antisismiques et écologiques. Et pour ce faire, l’organisation soutient avant tout des entreprises de construction locales grâce à des mécanismes de microfinance. Et pour rester respectueux de l’environnement et maintenir de faibles coûts de fabrication, la plupart de ces habitations sont construites avec les débris du séisme. En 2011, 55% de l’activité d’Entrepreneurs du Monde a été réalisée en Haïti. Grâce au travail d’organisations de ce type, on peut considérer qu’Haïti est à même d’entrer dans une nouvelle ère. Celle où ce pays pourra se défendre lui-même face aux catastrophes naturelles qui jusqu’ici ne l’ont jamais épargné. Suite au séisme, pas moins de deux cyclones, dont l’ouragan Sandy, ont ravagé les habitations. Et l’on peut bien-sûr craindre que d’autres évènements similaires mettent à nouveau en danger les populations de l’île. Et c’est sur la capacité d’Haïti à se défendre de manière autonome que va se jouer le future du pays. Aujourd’hui nous ne sommes plus dans une optique humanitaire pure, mais, en Haïti, l’humanitaire couplé au développement doit mener à une solution durable.
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