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Par Carenews PRO - Publié le 29 avril 2015 - 09:56 - Mise à jour le 18 mai 2015 - 15:13
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[ENTRETIEN] Mathilde Bois Dubuc, Fondation RAJA - Danièle Marcovici

La Fondation RAJA - Danièle Marcovici est au cœur de la politique de mécénat du Groupe RAJA. Ses missions s'articulent autour de trois axes : droits des femmes et lutte contre les violences faites aux femmes, formation et insertion professionnelle, éducation et action sociale. Mathilde Bois-Dubuc, est déléguée générale de la Fondation RAJA - Danièle Marcovici depuis l'année dernière.

[ENTRETIEN] Mathilde Bois Dubuc, Fondation RAJA - Danièle Marcovici
[ENTRETIEN] Mathilde Bois Dubuc, Fondation RAJA - Danièle Marcovici

Pouvez - vous décrire le parcours qui vous a menée à vous engager dans une fondation pour les femmes ?

J’ai découvert le mécénat en école de commerce à l’occasion d’un stage. En 2008 Pierson Export, une petite PME de 15 personnes spécialisée dans le commerce international pour représenter les entreprises européennes en Afrique m’a offert une très belle opportunité de me familiariser avec ce monde. Après une étude de faisabilité, j’ai mis en place un Fonds de dotation multi-entreprises (SEED Foundation) chargé de développer des actions de mécénat humanitaire en Afrique. J’en suis devenue la directrice générale en 2009. J’y suis restée jusqu’en juillet 2014 puis le besoin de m’ouvrir à de nouveaux horizons m’a conduite à la fondation RAJA où trois missions m’ont été confiées avec l’aide d’une équipe de trois personnes : la sélection, l’évaluation et le suivi des projets soutenus, la communication pour témoigner et dénoncer les violences faites aux femmes, la sensibilisation des collaborateurs, RAJA étant une fondation sous égide de la Fondation de France . Et ce sous l’impulsion de la présidente Danièle Kapel-Marcovici qui a décidé de placer la fondation au cœur de l’entreprise.

Comment la fondation RAJA Danièle Marcovici intervient-elle auprès des femmes ?

La société Raja créée dans les années 50 par Rachel Marcovici a été reprise par Danièle sa fille qui l’a développée puisqu’elle est aujourd’hui implantée dans quinze pays en Europe. Très impliquée dans la cause des femmes et militante féministe dès les années 70 Danièle Marcovici a voulu partager ses valeurs de solidarité et d’égalité professionnelle. D’où la création de cette fondation dédiée aux femmes en France et dans le monde parce qu’elles sont les premières victimes des violences et inégalités. Nous travaillons dans trois directions. D’abord le droit des femmes et la lutte contre les violences. Nous avons par exemple soutenu à quatre reprises le centre Primo Levi qui accueille et accompagne des victimes de tortures exilées en France. Au Congo, nous soutenons l’association Action de Solidarité Internationale qui prend en charge des jeunes filles à la rue à Brazzaville et à Pointe Noire grâce à un centre créé en 2006 et que l’État désormais reconnaît. Ensuite la formation et l’insertion professionnelle. Nous sommes partie prenante du projet Créatrices d’avenir qui récompense par un soutien financier des femmes entrepreneurs. Au Pérou nous accompagnons des femmes marginalisées de communautés andines pour les aider développer une activité artisanale source de revenus. Enfin l’éducation et l’action sociale. Nous aidons à Grenoble une structure permettant de recevoir dans la journée pour les resocialiser des femmes en situation d’errance. Très peu de structures leur sont dédiées. Aux Philippines nous aidons les femmes vivant dans les bidonvilles et à la recherche d’une vie meilleure. Au total 290 projets portés par 200 associations ont été soutenus par RAJA depuis sa création en 2006. Nous lançons trois appels à projets par an et en retenons 40 à 45 dont plus de la moitié en Afrique, Asie et Amérique latine. Et pour valoriser les initiatives, nous avons créé les Fondation RAJA Women's Awards qui récompensent depuis deux ans les meilleurs projets.

Comment voyez vous l’évolution du mécénat ?

Ma conviction est que l’entreprise a un rôle majeur à jouer au-delà de sa vocation économique. L’urgence sociale est telle que tous les acteurs État, associations, entreprises doivent tenter d’y répondre même si l’impact de ces dernières est souvent sous-estimé. Les fondations sont là pour être des laboratoires d’innovation, valider les modèles et les dupliquer. Pour faire effet de levier et prendre des risques que les institutions ne prennent pas. Nous avons récemment soutenu  À table citoyens, une association d’insertion dans la restauration. Il y a maintenant un comptoir (offre Baluchon) chez RAJA pour vendre des repas aux salariés. On est ainsi passé d’un modèle de subvention à un modèle financièrement viable.

Une évolution tout à fait positive aussi est la création de fondations dans les ETI (entreprises de taille intermédiaire) ou les PME alors qu’elles étaient autrefois réservées aux grands groupes. Certaines entreprises trop petites pour avoir une fondation efficace se mutualisent même pour avoir plus d’impact. Le mécène va alors au-delà du rôle de simple financeur pour devenir diffuseur de bonnes pratiques. 

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