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Par Carenews PRO - Publié le 8 décembre 2016 - 15:53 - Mise à jour le 13 décembre 2016 - 15:48
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[Entretien] Isabel Toutaud, déléguée de la Fondation AFNIC

Isabel Toutaud travaille depuis 1993 pour l'Afnic (association française pour le nommage internet en coopération) et ses structures précédentes. La Fondation Afnic a été créée en 2015. Son but est que le numérique serve la solidarité.

[Entretien] Isabel Toutaud, déléguée de la Fondation AFNIC
[Entretien] Isabel Toutaud, déléguée de la Fondation AFNIC

Comment êtes-vous arrivée à cette responsabilité dans la Fondation Afnic ?

Je travaillais à l’Afnic (association française pour le nommage internet en coopération) avant même qu’elle ne porte ce nom puisque dès 1993 j’assurais la gestion de l’internet en France dans le NIC France, un service au sein de l’établissement public INRIA (Institut de recherche en informatique et en automatique). Un DESS d’aménagement du territoire en poche je m’investissais dans cette mission alors qu’internet en était qu’à ses balbutiements. Avec l’augmentation du nombre d’acteurs et de nom de domaine il est devenu nécessaire de créer une structure à part entière et c’est en 1999 qu’est née l’Afnic alors sortie du giron de l’INRIA. C’est une association qui gère pour la collectivité la ressource nationale qu’est le « .fr ». J’y travaille depuis et j’ai été amenée avec le développement des litiges, après m’être occupée du service des enregistrements de noms de domaine et du support client à créer le service juridique, que je gère depuis plus de sept ans.

Ma motivation première a toujours été l’intérêt général. Aussi j’ai tout de suite été intéressée dès qu’il a été question que l’Afnic s’engage dans une action de solidarité. Mi-2015, l’Afnic a créé la Fondation Afnic sous l’égide de la Fondation de France pour bénéficier de leur expérience et elle s’est engagée à reverser une partie des bénéfices dans ce fond de solidarité.

La Fondation Afnic me semblant tout à fait dans la continuité de mon travail, je me suis portée volontaire pour m’en occuper et ainsi laisser parler mon penchant. Je ne travaille pas seule. Je suis accompagnée par Denis Pansu, expert en innovation digitale et par un comité exécutif, présidé par M Jean Michel Hubert et composé de personnes émanant de l’Afnic mais également d’acteurs, praticiens de la médiation numérique depuis longtemps.

Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement de la Fondation et ses enjeux ?

Le but de la fondation est que le numérique serve la solidarité ; aussi l’Afnic s’est engagée à reverser 90 % de son bénéfice « .fr » chaque année à la  fondation pour que cette dernière finance des projets de solidarité numérique, des projets en faveur des populations qui en sont éloignées pour des raisons financières, géographiques mais aussi culturelles (soit 1 million d’euros), le tout pour des services de la vie quotidienne. Pour le premier appel à projet lancé au printemps dernier nous ne nous sommes rien interdit (sauf la santé parce qu’il y a déjà beaucoup de fondation sur les rangs  mais sans exclure le handicap).

Et nous avons été surpris par le nombre de dossiers reçus : 288 que nous avons étudié à l’aide d’un groupe d’experts extérieurs pour en présenter dans un premier temps  quinze au comité exécutif de la Fondation pour être financés en juin ; sept projets ont été finalement retenus parce que  considérés comme emblématiques et exemplaires pour la Fondation témoignant ainsi de l’apport innovant du numérique en différents contextes.

Il s’agit d’ APTIC, un projet permettant de bénéficier de chèques services numériques pour améliorer la maîtrise des outils et usages numériques. De la création avec les citoyens d’une Cartographie participative des services et informations diverses sur leur territoire. D’une Communauté on-line pour l’habitat des publics défavorisés pour s'aider entre usagers dans l'acquisition de compétences, afin d’améliorer son habitat via un compagnonnage numérique. De Corps Tangibles, il s’agit d’un dispositif scénique interactif - danse, théâtre gestuel et art numérique - élaboré avec des interprètes en situation de handicap. Du Tricodeur, un projet permettant d’explorer le lien entre Textile & Numérique pour mieux s’approprier les TIC et développer des relations intergénérationnelles. Et aussi de Reconnect, il s’agit d’offrir une solution de coffre-fort numérique aux personnes démunies pour sécuriser leurs documents administratifs importants. Enfin de     Recuplab qui vise à recycler et reconstituer des ordinateurs dans une logique d'économie d'énergie et de développement durable.

Le comité exécutif de la fondation a décidé d’attribuer une subvention à ces projets seulement la première année pour un montant moyen compris entre 25 à 30 000 euros. Mais nous souhaitons poursuivre la relation avec les responsables de projets financés et ne nous interdisons pas de mettre en place un système plus souple de demande de subvention complémentaire en 2017 pour eux  moyennant un bilan des premières actions.

Dans les prochaines semaines, nous annoncerons les lauréats des nouveaux projets qui avaient été sélectionnés au printemps pour être financés à la fin de l’année et là encore, il y a de vrais beaux projets, certains méritant même d’être repris par d’autres structures sur le territoire.

C’est une expérience des plus enrichissantes personnellement. Le sujet de la responsabilité sociétale est très à la mode aujourd’hui et il prend tout son sens à l’Afnic au travers de la fondation. Mais on peut certainement faire mieux : de nombreux acteurs communiquent toujours avec « .com » car les préjugés (caractère international imaginé, communication supposée meilleure, difficulté pour obtenir un « .fr ») ont la vie dure. J’aimerais qu’en me lisant, ils prennent aujourd’hui conscience qu’à chaque fois que l’on enregistre un nouveau « .fr » on sait que l’on va en redonner une part à notre société.

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