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Par Association Française des Fundraisers (AFF) - Publié le 29 avril 2020 - 11:10 - Mise à jour le 29 avril 2020 - 11:16
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"Les fundraisers prouvent leur pleine utilité"…

Une première en 70 ans… Contrainte de cesser ses activités, et donc coupée de ses revenus, Emmaüs France lance pour la première fois de son histoire un appel à la générosité du grand public. Une campagne "Emmaüs en danger" qui aborde sans détour la menace que la crise sanitaire et ses conséquences économiques fait peser sur le secteur associatif, avec un mot d'ordre "Ne les laissons pas retourner à la rue". Retour sur cette initiative inédite avec Dorothée Balbo, Responsable de mission Mécénat et Collecte de Fonds, tout juste arrivée au sein de l'association en janvier dernier.

Cette crise vous a fait plonger directement dans le grand bain ?

Oui, la collecte de fonds était un sujet en maturation chez Emmaüs France. Avant mon arrivée en janvier, il y avait un service partenariats, qui gérait et développait des partenariats avec des entreprises sur des dons de marchandise, du mécénat de compétences, et du mécénat financier. Mon poste reprend ces fonctions, et avait pour objectif de développer la collecte grand public, alors que seule la Fondation Abbé Pierre faisait jusque-là appel à la générosité du public. L'enjeu était d'abord de travailler à un changement de culture en interne et de trouver comment articuler cette collecte avec celle de la Fondation. La crise a effectivement précipité les choses. Après avoir commencé par créer un fonds d'entraide entre nos 280 groupes, afin de voir quels étaient les besoins et les capacités de soutien, nous nous sommes rendus à l'évidence que l'appel à la générosité était nécessaire pour affronter cette crise.

 

Cette nécessité a-t-elle été difficile à accepter ?

Les fondements du mouvement, c'est qu'Emmaüs a toujours vécu en autonomie. Appeler à la générosité fait peur non pas en tant que tel mais parce que cet appel laisse entrevoir un monde sans Emmaüs et une possibilité de retour à la rue pour les personnes que nous accompagnons. Ce qui a été complexe était de trouver un message qui soit à la fois clair et simple pour l'externe – sachant que beaucoup découvrent à cette occasion que nous n'avions jamais collecté auparavant – et qui ne soit pas non plus trop alarmant pour ces personnes que nous accompagnons. Au final, c'est l'objectif que nous avons posé, 5 millions d'euros, qui légitime la collecte. Il correspond aux frais incompressibles - sur deux mois de confinement - de nos groupes, qu'il s'agisse des communautés Emmaüs, les structures originelles du mouvement, ou des chantiers et entreprises d'insertion.

 

Quel est l'accueil de cette campagne ?

Les médias l'ont immédiatement reprise grâce au gros travail de notre service communication et de notre agence Hopening.  Après un démarrage en RP et sur les réseaux sociaux, la campagne a été lancée en radio. Les débuts sont très encourageants, et les donateurs au rendez-vous, nous allons capitaliser sur ces premiers soutiens, leur proposer de relayer cette collecte, et essayer de lancer dès que possible une campagne de mailing papier pour compléter la collecte en ligne. Autant vous dire que lorsque je suis arrivée en janvier je n'imaginais pas pouvoir déployer aussi rapidement un tel dispositif et mener une collecte de cette ampleur pour nos premiers pas l'appel à la générosité. Mais au final, ce contexte si particulier démontre la force de la marque et l'affection pour le mouvement Emmaüs. A titre plus personnel, j'avoue que je suis heureuse de pouvoir être là, dans ce moment-là, pour contribuer à apporter une solution. Dans ce métier où l'on doit toujours un peu justifier de nos choix de cibles, d'outils, etc., nous prouvons ici notre pleine utilité.

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