[ILLETTRISME] [SOCIAL TECH] Lutter contre l’illectronisme avec Les Bons Clics
Le numérique est omniprésent dans notre quotidien : offres d’emploi, immobilier, achats, demandes de rendez-vous, démarches administratives… Et cette tendance va en s’accentuant, alors que le gouvernement avait annoncé dès novembre 2017 que l’année 2022 marquerait l’arrivée du “zéro papier” dans les services publics. Pour autant, même en 2018, le numérique n’est pas encore chose acquise en France : environ 14 millions de Français seraient encore en difficulté numérique ou en situation d’ “illectronisme”. C’est cette fracture numérique, qui se transforme aujourd’hui en fracture sociale, que tente de réduire We Tech Care avec sa plateforme Les Bons Clics.
Se familiariser au numérique avec un aidant ou une structure d’accompagnement
Utiliser son clavier et sa souris, accéder à Internet, ouvrir ou envoyer un mail… Des gestes qui peuvent paraître basiques, mais qui sont pourtant loin d’être une évidence pour les “non-internautes” ou les populations “distantes” du numérique. C’est là qu’intervient Les Bons Clics, une plateforme pédagogique mise en place en novembre 2017 et développée par la start-up sociale We Tech Care avec le soutien d’Emmaüs Connect, une émanation du réseau Emmaüs qui agit pour les personnes en précarité numérique. La plateforme des Bons Clics, qui accompagne aujourd’hui environ 850 structures, a pour vocation première d’accompagner les aidants et les professionnels de terrain (associations, collectivités territoriales…) dans l’enseignement des compétences numériques de base aux personnes prises en charge. Première étape indispensable : évaluer son “autonomie numérique”, c’est-à-dire la capacité à utiliser un ordinateur et les outils numériques de base.
Suite à cette évaluation, différents niveaux (débutant, intermédiaire, avancé) sont proposés à l’utilisateur pour continuer sa progression autour de plusieurs thématiques : compétences numériques de base, accès aux droits (CAF, Pôle Emploi, Impôts, assurance maladie…), insertion professionnelle des jeunes (rédiger un mail professionnel, faire son CV, chercher un emploi en ligne…), utilisation des services bancaires en ligne (en partenariat avec la Banque Postale). Un service d’accompagnement pour la demande de RSA a récemment été mis en place. Pour Coline Briday, responsable des partenariats chez We Tech Care, l’ambition est à terme de développer de nombreuses autres thématiques, comme la e-santé, la communication ou les achats en ligne. “L’urgence, à l’heure actuelle, est de développer les compétences numériques sur smartphone, qui sont très demandées”, précise-t-elle.
Les Bons Clics propose également une cartographie de toutes les structures physiques d’accompagnement partenaires sur tout le territoire, ainsi qu’un agenda des formations. Si l’Ile-de-France est l’un des pôles principaux avec près de 200 structures partenaires, la Bretagne, et notamment le département du Morbihan, se distingue également par l’importance de son réseau. Le département des Pyrénées-Atlantiques a également développé un important réseau de partenariats pour une meilleure inclusion numérique.
L’illectronisme, enjeu sociétal national
Le secrétariat d’État au numérique a fait de la lutte contre la fracture numérique l’une de ses priorités Un rapport de juillet 2018, commandé à France Stratégie par le secrétaire d’État chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, mesure les bénéfices sociaux et économiques d’une meilleure inclusion numérique. Les gains sont considérables : 60 millions d’euros par an de gains de pouvoir d’achats, notamment grâce à l’accès à des prix plus compétitifs, des promotions sur internet, et par le recours à l’économie collaborative (Leboncoin, petits services entre particuliers…), une augmentation de productivité au travail évaluée à 360 millions d’euros de revenus supplémentaires, ou encore 450 millions d’euros d’économie pour l’administration avec un meilleur développement des télé-procédures… Au total, la formation au numérique des 14 millions de Français en difficulté numérique générerait un bénéfice évalué à 1,6 milliard d’euros par an.
Merci @EmmausConnect pour cet appel pour lutter contre l’#illectronisme, aux enjeux énormes : 13 millions de Français à former et accompagner et une véritable filière de #InclusionNumerique à structurer au travers du Plan inclusion Numérique porté par @mounir pic.twitter.com/DPdIMwoF10
— Dominique DAVID (@DominiqueDavid_) 3 novembre 2018