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Par Le RAMEAU - Publié le 29 mars 2018 - 09:38 - Mise à jour le 30 mars 2018 - 07:15
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Apprendre à capitaliser l'expérience !

En 2006, Le RAMEAU est né d’une intuition : les alliances allaient devenir un outil puissant pour réduire les fragilités et inventer de nouveaux moteurs de croissance et d’emploi. Pourtant à l’époque c’était loin d’être une évidence, et pour le prouver, il faillait commencer par inventer une méthode de recherche adaptée, partant de l’observation du terrain pour voir émerger le mouvement de co-construction. Il fallait aussi se donner du temps, et la démarche empirique de recherche fut donc conçu avec des projets sur 5 à 7 ans minimum. Fondée sur des dialogues de gouvernance avec des organisations publiques et privées au moment de leur projet stratégique, la méthode de recherche permettait de capter les « signaux faibles » et de suivre le cheminement des projets d’innovation sociétale. Elle a prouvé son efficacité : de la création de l’Observatoire des partenariats à celle de l’ADASI, en passant par la co-construction du réseau des pionniers des alliances en territoires, du fonds d'innovation AG2R LA MONDIALE ou encore du fonds d’ingénierie de la Caisse des Dépôts.

Apprendre à capitaliser l'expérience !
Apprendre à capitaliser l'expérience !

En 2013, fort des enseignements de 7 ans de recherche de terrain, il a fallu réinventer une nouvelle démarche. Certes, les résultats des travaux de recherche étaient éclairants sur les impacts des alliances innovantes au service du bien commun, mais comment en partager la « preuve de concept » ? Il fallait non seulement inventer une démarche d’appropriation adaptée, mais se donner le temps de la co-consttuire avec les organisations et les territoires. Il fallait aussi en avoir les moyens, et c’est la Fondation Bettencourt Schueller qui les a donnés en acceptant d’investir 1,5 Million d'euros dans la capitalisation de l’expérience acquise par Le RAMEAU. L'objectif : la mettre à la disposition de tous en « open source ». Il aura fallu 3 ans, de 2014 à 2016, pour découvrir progressivement les clés d’une démarche adaptée pour permettre à chacune des cibles (territoires, entreprises, fondations, associations, collectivités territoriales, acteurs d’accompagnement, …) de disposer des outils adaptés à leurs besoins pour s’informer, se former et agir avec pertinence. Après avoir pensé que c’était par type d’organisation qu’il fallait structurer la démarche, puis par niveau décisionnel au sein de chaque organisation, il a fallu se rendre à l’évidence que cela ne suffisait pas. Il était nécessaire d’aller plus loin, et de prendre en compte le niveau de maturité des organisations concernées. De plus, plus complexe encore, il est rapidement devenu évident qu’il n’y avait pas de « méthode universelle ». Il était donc indispensable de créer une diversité d’outils, et de laisser chacun libre de choisir son propre cheminement pour découvrir les richesses de la capitalisation mise à disposition. Dans le parcours de découverte propre à chacun, Le RAMEAU a détecté 4 profils d’apprentissage. Le premier, systémique, consiste à vouloir comprendre le sujet de ses enjeux à sa pratique de terrain; il commence alors par la prise de connaissance d’un document de référence qui éclaire le sujet. Un second profil, pragmatique, préfère commencer par des exemples concrets qui illustrent le récit et les résultats des pionniers ; il commence par se projeter dans l’exemple avant d’identifier les outils qui peuvent lui être utiles. Le troisième profil, méthodique, s’inspire de la méthode pour définir son plan d’action avant de s’engager dans une démarche apprenante pour découvrir par l’expérience les fruits du cheminement. Le quatrième profil, utilitariste, va préférer piocher dans une boîte à outils celui qui lui sera utile au moment opportun. Chacun d’entre nous peut relever de ces quatre profils selon le besoin, le moment et le niveau de maturité. Il ne s’agissait donc pas de choisir l’une des approches mais de créer 4 « portes d’entrée » pour laisser chacun libre d’utiliser celle adaptée à son envie et ses besoins. Ceci établi, encore fallait-il définir une démarche de capitalisation active qui permette progressivement d’animer le savoir pour le rendre vivant et adapté à des niveaux différents de maturité.

Après 3 ans de capitalisation, puis 18 mois d’animation des connaissances qu’en retenir ? Tout d’abord, l’importance de l’amont et de l’aval de la démarche de capitalisation. En amont, la capitalisation est d’autant plus facile que la phase d’écoute attentive a été longue et nourrie d’expériences multiples. Cela crée une légitimité du savoir. Le savoir doit être qualifié, c’est à dire à la fois modélisé à partir de l’expérience, illustré à travers des exemples et chiffré pour dimensionner l’ampleur des pratiques actuelles. En aval, après la démarche de capitalisation, il est important que le savoir soit animé et entretenu au travers de l’animation d’une communauté d’utilisateurs qui puisse le faire vivre et l’enrichir. Ceci établi, la démarche de capitalisation expérimentée par Le RAMEAU repose sur 5 étapes :

Modéliser les résultats de l’observation : Il ne suffit pas d’observer, encore faut-il pouvoir ensuite analyser puis modéliser les résultats. Il ne s’agit en effet pas seulement de rendre compte de l’observation, mais d'aider les organisations et les territoires à se projeter eux-mêmes et de pouvoir utiliser le savoir comme un véritable outil d’aide à la décision. Loin d’enfermer dans les cases de l’existant, il faut au contraire ouvrir le champ de l’imagination pour que chacun puisse valoriser sa propre originalité et ses spécificités.

Formaliser un document de référence : La capitalisation n’a de réelle utilité que si elle est systémique, c’est-à-dire qu’elle peut éclairer le lecteur des enjeux à la pratique au travers d’un fil conducteur et d’un continuum qui permettent de comprendre la cohérence et le sens de l’action. Plus l’enjeu est fort, et la mise en œuvre complexe, plus le lecteur doit être rassuré par la « récompense » de l’effort. Il n’est pas facile de lever les inerties et de conduire les changements d’une transformation. Il est donc naturel de devoir faire la preuve de l’utilité de changer. Le document de référence doit aussi traiter l’ensemble des dimensions d’un projet structurant : sa dimension opérationnelle (comment faire ?) mais aussi stratégique (pourquoi le faire ?), et politique (avec qui le faire ?).

Décliner les outils et les rendre accessibles : Les deux premières étapes réalisées, il convient ensuite de décliner les outils pour répondre aux différents besoins des 4 profils d’utilisateurs (systémique, pragmatique, méthodique et utilitariste). Le RAMEAU a ainsi décliné toute une typologie de publications. Une fois réalisé, il convient ensuite de les mettre à disposition de manière ordonnée au travers d’une diversité de « portes d’entrées ». Le RAMEAU a choisi comme option d'accès au savoir la mise en place  de Centres de Ressources Numériques, véritables plateformes de capitalisation de l’expérience des pionniers mises à disposition de tous en « open source ».

Assurer une pédagogie adaptée : La capitalisation des outils est une condition nécessaire mais pas suffisante. Il convient ensuite de les mettre en pratique. La première étape consiste à faire des modules de sensibilisation, puis des contenus académiques pour pouvoir les dispenser lors de formations initiales et continues. A notre époque où l’accès au savoir se diversifie, il faut aller plus loin. Les MOOC deviennent des outils indispensables pour partager le savoir plus largement. Il convient alors de conjuguer la pertinence d’un contenu avec une compétence pédagogique reconnue. C’est pourquoi Le RAMEAU s’est allié à l’ESSEC pour réaliser ses MOOC.

Démultiplier les formats d’appropriation : Le contenu du savoir modélisé, le socle de référence formalisé, les outils des pionniers capitalisés et la formation pédagogique réalisée, il reste ensuite à animer la dynamique. Pour cela, il convient de multiplier les formats d’appropriation. De la création d’un réseau de pairs à la réalisation de Webinaires, il est indispensable de trouver les occasions pertinentes pour partager les bonnes pratiques, voire pour mettre en place des sessions de co-développement. C’est par exemple le but de l'action menée par Le RAMEAU avec le CGET, la Caisse des Dépôts et la FNCE pour permettre aux « catalyseurs territoriaux » de faire émerger de nouvelles méthodes de co-construction territoriale.

N'hésitez pas à nous faire part de votre propre expérience de capitalisation. Pour en svoir plus sur le retour d'expérience du RAMEAU, consulter notre dernière newsletter.

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