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Par Ma Belle École - Publié le 29 mars 2017 - 10:26 - Mise à jour le 29 mars 2017 - 10:30
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Le centre « Arc en ciel » à Gaziantep, un cadre social et scolaire indispensable

Solene, bénévole au sein de Ma Belle Ecole s’est rendue à Gaziantep, au sud-est de la Turquie, pour suivre les projets du centre Arc en ciel soutenu par Ma Belle Ecole, qui accueille des enfants réfugiés syriens.

Le centre « Arc en ciel » à Gaziantep, un cadre social et scolaire indispensable
Le centre « Arc en ciel » à Gaziantep, un cadre social et scolaire indispensable

Rappel

Le centre Arc en ciel a été créé en août 2015 par une équipe de bénévoles syriens qui ont voulu remédier au fléau de la déscolarisation des enfants syriens en exil. En Turquie, ce sont en effet plus de 500 000 enfants syriens qui ne sont pas scolarisés. Etant donné que 95% environ des enfants vivant dans les camps sont scolarisés, la déscolarisation touche principalement ceux qui sont en dehors des camps. Ce sont aussi ceux qui sont le plus susceptibles de pratiquer la mendicité ou d’entrer très tôt dans le monde du travail (textile, récupération et tri des déchets, vente de mouchoirs, nettoyage des pare-brise aux feux).

Une initiative rare dans un contexte difficile

Dans le contexte turc actuel, le maintien et la pérennité d’une telle initiative en surprend plus d’un !

De façon générale, les démarches administratives pour régulariser l’existence du centre sont exigeantes et compliquées. Il est communément reconnu que les initiatives communautaires, gérées par les Syriens eux-mêmes sont loin d’être favorisées par l’Etat turc. Par conséquent, il est très difficile d’assumer les dépenses financières pour une telle structure, surtout lorsqu’elle refuse les offres des fondations religieuses. En ce moment, de plus en plus d’écoles syriennes sont poussées à la fermeture ; de même que certaines ONGs présentes à Gaziantep et qui intervenaient dans les zones kurdes.

Ainsi, le centre Arc en ciel est une initiative indépendante et laïque exceptionnelle que l’on doit continuer à soutenir. Le programme ne prévoit aucun cours de religion, contrairement à certaines autres structures locales qui prévoient chaque matin la récitation de certains versets du Coran avant de commencer la leçon. Au centre Arc en ciel, les classes sont mixtes et chacun vient habillé comme il veut, et ceci est valable autant pour les enfants que pour les intervenants.

Surtout, pour monter et maintenir un tel projet, il faut avoir la confiance des populations ciblées. C’est le travail de longue haleine du directeur Salim et de sa fidèle équipe d’intervenants réguliers ou ponctuels, qui permet de prendre contact avec les familles dont les enfants ont été repérés dans les rues du quartier ou de recruter des volontaires pour les cours et activités. Les familles sont impliquées dans l’éducation de leurs enfants et parfois convoquées par le directeur si besoin est.

Des volontaires motivés et des enfants qui ont soif d’apprendre !

Le centre Arc en ciel, par son existence même, permet d’offrir un cadre de vie indispensable aux enfants et aux familles. Il faut rappeler que la plupart des enfants vient d’Alep et certains ont des traumatismes psychologiques importants. Pour y remédier, le centre a prévu l’intervention de psychologues et spécialistes de l’enfance au moins une fois par semaine. Certains enfants ne sont jamais allés à l’école et présentent un niveau plus que faible et ne parlent pas un mot de turc.

Pour pallier à ces besoins, le centre offre un large panel de cours : anglais, turc, arabe, mathématiques, sciences, musique, activités manuelles de toutes sortes, sorties au parc, au zoo,…Au-delà de ces cours, des jeux et des sessions avec des psychologues sont organisées par des intervenants extérieurs. L’équipe du centre ne manque pas une occasion d’organiser des fêtes également !

Parmi les volontaires, nombre d’entre eux n’était pas dans l’enseignement avant mais, souvent parents eux-mêmes, ils ont éprouvé le besoin de venir en aide à ces enfants pour empêcher la formation d’une « génération perdue ». On compte aussi dans l’équipe de jeunes étudiants syriens qui viennent une fois par semaine pour donner un cours de turc ou de dessin.

Récemment, 34 enfants du centre ont pu intégrer des écoles publiques reconnues par les autorités turques ; une réussite qui montre encore une fois l’importance et l’efficacité du centre. La relève est bien entendu assurée : de nouvelles inscriptions sont en cours.

Agés entre 5 et 10 ans, ils sont tous très contents de venir le matin, et s’empressent de sortir leur cahier pour écrire quelques chiffres ou quelques lettres en arabe dès qu’on les sollicite ou de venir au tableau compter en turc devant toute la classe.

On constate aussi, avec amusement, qu’ils aiment bien avoir des devoirs en rentrant à la maison. Certains d’entre eux continuent à écrire même une fois que le cours est fini, pendant le temps de récréation.

Ce centre, auquel Ma Belle Ecole tient et qu’elle soutient depuis 2016, est aujourd’hui plus qu’indispensable pour offrir à ces enfants qui ont tout perdu un espace neutre et constructif dans lequel ils peuvent évoluer et oublier quelques heures par jour la vie difficile qu’ils mènent dans un pays dont ils ignorent tout.

Pour soutenir le centre, cliquez ici.

Vidéo d’une comptine en turc chantée par les enfants du centre.

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