La santé au travail : quelles pratiques et quels objectifs dans l’ESS ?
L’UDES joue un rôle central dans l’amélioration des conditions de travail dans l’ESS. En tant qu’organisation patronale représentative, l’UDES participe à de nombreuses instances de dialogue social, tant au niveau national qu’au niveau régional. Pour porter à la connaissance des pouvoirs publics, des acteurs économiques et des entreprises de l’ESS ses positions en matière de santé, sécurité et conditions de travail, l’UDES publie un document de synthèse des positions et des actions de l’Union et de ses membres.
La santé au travail dans l’ESS : quelques enquêtes et données
Avec 74 % des établissements ayant moins de 10 salariés, les entreprises de l’ESS sont souvent confrontées à des défis particuliers pour la gestion de la santé au travail, notamment en raison du manque de personnel spécialisé pour ces questions.
Les employeurs de l’ESS considèrent la santé au travail comme une priorité essentielle (voir l’Appel des employeurs engagés). Ils mettent l’accent sur la prévention des risques psychosociaux (RPS), l’amélioration des conditions de travail et l'accès à une meilleure protection sociale pour les salariés.
Un baromètre réalisé en 2022 par Harmonie Mutuelle auprès de 4 623 salariés et 458 dirigeants montre que la qualité de vie et les conditions de travail (QVCT) dans l’ESS est évaluée à 6,3/10 en moyenne. Ce score reste stable depuis plusieurs années, malgré les perturbations causées par la crise sanitaire et la transformation du travail (télétravail, etc.).
Pourtant, ces mutations ont généré un sentiment d’incertitude chez 64 % des salariés qui perçoivent une dégradation de leurs conditions de travail. Les troubles psychosociaux (RPS) sont en hausse, principalement en raison de la charge de travail (63 % des répondants), des conditions d’exercice (43 %), et des relations avec la hiérarchie (40 %).
Le rôle de l'UDES dans l'amélioration des conditions de travail
L'UDES siège au Conseil d’orientation des conditions de travail (Coct) et dans les comités régionaux pour l’orientation des conditions de travail (Croct) en tant que "personnalité qualifiée".
Ces participations permettent à l’UDES de peser dans la négociation et la mise en œuvre de politiques publiques de prévention et d’amélioration des conditions de travail, bien que l’organisation ne soit pas encore pleinement intégrée aux instances interprofessionnelles. Cela reste un sujet de préoccupation pour l’UDES, qui demande à être intégrée officiellement dans le collège des partenaires sociaux de ces instances, ainsi que dans les comités nationaux et régionaux de prévention et de santé au travail (CNPST et CRPST).
L'UDES a mis en place plusieurs initiatives et dispositifs pour améliorer les conditions de travail dans l’ESS, dont :
- La négociation d’accords multiprofessionnels qui ont permis la signature de nombreux accords au sein des différentes branches de l’ESS pour promouvoir l’amélioration des conditions de travail,
- La mise en œuvre de sensibilisations, de formations et d’actions partenariales. Par exemple, en Auvergne-Rhône-Alpes, l’UDES a mis en place des sessions de sensibilisation et publié un guide à destination des entreprises de l’ESS, alors confrontées à la pandémie de Covid-19.
Malgré les progrès réalisés, plusieurs défis demeurent dans l’ESS en matière de santé et de conditions de travail, parmi lesquels :
- Le soutien aux métiers exposés à la pénibilité L'UDES est particulièrement préoccupée par les métiers exposés à la pénibilité, notamment ceux qui impliquent des manipulations manuelles ou un contact direct avec le public (par exemple, les salariés du secteur social et médico-social). Les dispositifs comme le Fipu et le compte professionnel de prévention (C2P) doivent être renforcés pour faciliter la transition professionnelle des salariés exposés à des conditions de travail difficiles.
- L’encadrement de l’intelligence artificielle (IA) Avec l’émergence de l’IA générative, l’UDES appelle à une régulation de son usage dans le monde du travail. Les impacts de l’automatisation et de la numérisation doivent être anticipés pour garantir que ces technologies ne dégradent pas les conditions de travail, mais au contraire, contribuent à une meilleure organisation et à une charge de travail allégée.
Vous pouvez consulter le document synthétisant les positions de l’UDES et de ses membres en matière de santé, sécurité et conditions de travail.