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Par Carenews INFO - Publié le 8 avril 2025 - 16:16 - Mise à jour le 9 avril 2025 - 09:29 - Ecrit par : Léanna Voegeli
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Associations : une situation financière particulièrement fragile en 2025

54 % des associations employeuses et 37 % des associations non-employeuses indiquent rencontrer, de manière ponctuelle ou récurrente, des problèmes de trésorerie, selon une enquête du Mouvement associatif sur la santé financière des associations. Parmi les subventions déjà attribuées pour 2025, près de la moitié sont en baisse légère ou importante. Ces tendances ont déjà un impact sur l’activité des associations, qui sont contraintes de s’y adapter, au risque de ne plus répondre de manière satisfaisante aux besoins sociaux.

Carenews s'est penché sur un rapport qui décrypte les difficultés financières que rencontrent les associations en 2025. Crédit : Carenews.
Carenews s'est penché sur un rapport qui décrypte les difficultés financières que rencontrent les associations en 2025. Crédit : Carenews.

 

31 % des associations employeuses et 9 % des associations non-employeuses disposent d’une trésorerie couvrant moins de trois mois d’activité ou d’aucune trésorerie. Au contraire, 10 % des associations employeuses et 35 % des associations non-employeuses ont une trésorerie couvrant au moins une année d’exploitation. Globalement 37 % des associations non-employeuses et 54 % des associations employeuses, toutes tailles confondues, indiquent rencontrer, de manière ponctuelle ou récurrente, des problèmes de trésorerie. 

C’est ce que révèle une enquête sur la santé financière des associations, réalisée en février et mars 2025 par le Mouvement associatif, le Réseau national des Maisons des associations, l’Observatoire régional de la vie associative (ORVA) des Hauts de France et Hexopée. Le rapport s’appuie sur les réponses de 5 557 structures, comprenant des associations employeuses et non-employeuses.   

 

 

Rapport santé financière des associations

 

Dons et mécénat au cœur des solutions envisagées 

 

Parmi les associations qui rencontrent des difficultés financières, 61 % des structures employeuses et 14 % des structures non-employeuses envisagent de recourir à des négociations ; 35 % des structures employeuses et 3 % des non-employeuses envisagent le recours à l’emprunt bancaire. En revanche, 34 % des associations non-employeuses et 38 % des employeuses déclarent ne pas savoir vers quelle solution se tourner. « Face au manque de solution, nombre d’associations nous indiquent rechercher des dons, du mécénat ou des financements privés, elles cherchent également de nouveaux financements publics », soulignent les auteurs de l’étude.  

Ils ajoutent que des structures évoquent « adopter des stratégies internes de réduction des activités ou de mobilisation des fonds propres. Avec d’inévitables conséquences sur les activités. »

 

Des fonds propres souvent fragiles  

 

L’étude s’intéresse également à la question des fonds propres des associations. 57 % des associations employeuses perçoivent le montant de leurs fonds propres comme fragile et 12 % comme nul. Ils sont cependant perçus comme « solides » ou « très solides » par respectivement 28 % et 3 % d'entre elles.   

Dans le détail, 39 % des associations œuvrant dans le secteur du sport déclarent disposer de fonds propres solides ou très solides contre 24 % dans le domaine de la culture. 63 % des structures associatives du secteur culturel déclarent disposer de fonds propres fragiles et 13 % de fonds propres inexistants. 

 

Des subventions incertaines ou en baisse  

 

En ce qui concerne les subventions, 61 % des associations non-employeuses et 68 % des associations employeuses  affirment être financées chaque année par une ou plusieurs communes. Le financement par l’Etat concerne quant à lui 10 % des associations non-employeuses et 60 % des associations employeuses ; celui des départements 22 % des structures non-employeuses et 60 % des employeuses.  

25 % des associations employeuses et 17 % des non-employeuses indiquent par ailleurs percevoir des financements d’une ou plusieurs entreprises privées (mécénat, sponsoring), et respectivement 17 % et 3 % des financements d’une ou plusieurs fondations privées.  

Concernant les demandes de subventions pour 2025, 46 % des associations indiquent qu’elles leur sont déjà attribuées et 43 % qu’elles sont encore en attente mais que la situation est normale. Pour 6 % des associations les demandes sont encore en attente, avec une situation anormale, et pour 5 % des structures, elles ont été refusées.  

Parmi les subventions déjà attribuées, 55 % sont stables, mais 25 % sont en légère baisse et 20 % en forte baisse. Le secteur le plus concerné par les fortes baisses ou les refus de financement est celui de l’action caritative, humanitaire, sociale et de la santé : 23 % des associations de ce secteur sont concernées. Il est suivi par le secteur du sport (19 % des structures touchées) et celui de la culture (17 %).  

67 % des structures employeuses et 31 % des non-employeuses estiment que la conjoncture actuelle (incertitudes budgétaires, arrêt de dispositifs, etc.) impacte déjà l’activité de leur structure, en les conduisant, selon les cas, à des diminutions ou annulations de certaines activités, une révision globale du projet associatif, une augmentation des cotisations ou de la participation des usagers, etc.  

« Face au manque de solution à court terme, des association (notamment employeuses) se livrent à des réorganisations contraintes, souvent durables, au détriment du projet associatif et des activités et services rendus à la population », conclut l’enquête, qui souligne que des baisses d’effectifs sont envisagées dans de nombreuses associations.  

 

Léanna Voegeli  

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