Des ateliers de cuisine solidaire au Salon de l’agriculture

« Là on prépare une tarte aux poireaux et une compote pommes-poires. Nous y ajouterons ensuite un peu de vanille », s'enthousiasme Eva. Salariée aux Banques alimentaires, elle est accompagnée de Delphine, une collègue qui œuvre aussi au sein de l’association. Le duo découpe les fruits et légumes avec dynamisme.  

Ce matin du 26 février, les ateliers de cuisine solidaire se poursuivent à l’occasion du Salon de l’agriculture qui se tient à Paris jusqu’au 2 mars. L’animation s’inspire du programme « Bons gestes et bonne assiette », destiné aux personnes en situation de précarité, et initié en 2020 par la Fédération française des Banques alimentaires. « C’est un projet visant à favoriser le lien social et les habitudes nutritionnelles saines. L’objectif est de partager à nos bénéficiaires des astuces pour bien manger avec un petit budget », explique Élodie Tarby, responsable de l'accompagnement social pour l'association. 

Le stand à la couleur orangée qui symbolise l’association, accueille aussi Émilie, Justine et Charlotte, bénévoles chez COP1-Solidarités étudiantes. L’organisation lutte contre la pauvreté chez les étudiants en effectuant des distributions de nourriture et de vêtements. 

Les Banques alimentaires et l'association COP1-Solidarités étudiantes s'unissent pour le Salon de l'agriculture à l'occasion d'ateliers de cuisine solidaires. Crédit : Léanna Voegeli.

80 plats préparés pour les personnes sans domicile

Alors que les effluves des aliments se confondent avec le bruissement de la foule, elles racontent ce qui les a menées à devenir bénévoles. « Avec Justine, nous sommes allées à la première édition d’un festival de musique créé par COP1 en 2023. Ensuite, dans le cadre d’une recherche universitaire, nous avons pris contact avec eux », raconte-t-elle, le sourire aux lèvres. « Les valeurs de l’association nous ont parlé et de fil en aiguille, nous avons pris part à leurs actions », ajoute  Charlotte en remuant les morceaux de poireaux dans une poêle. Émilie indique que l’organisation planifie aussi des sorties culturelles et sportives.  

Les volontaires du jour s’attellent à la préparation de 80 plats salés et sucrés. Ces derniers sont distribués aux personnes sans domicile fixe, lors de maraudes, dans le quinzième arrondissement de Paris. La mission est réalisée par l’Ordre de Malte, association luttant également en faveur des droits des personnes défavorisées.   

Charlotte et Justine sont bénévoles chez COP1-Solidarités étudiantes. Crédit : Léanna Voegeli.

Des événements culinaires pour rompre l'isolement

L’heure de la pause est venue pour Eva et Delphine. Leur rôle au sein des Banques alimentaires consiste notamment à animer des ateliers « Bons gestes et bonne cuisine ». Toujours vêtues de leur tablier orange, elles gardent un œil sur leurs jeunes acolytes qui s’activent aux fourneaux. « Je suis diététicienne de formation », souligne Eva. « J’aime voir les liens qui se créent au fur et à mesure des rencontres », précise-t-elle. Ces initiatives suivent une « formule » pouvant atteindre six ateliers pour un même groupe. Ce qui est préférable pour « avoir un véritable impact sur les bénéficiaires que nous accompagnons et qui sont souvent isolés », avance Delphine en réajustant ses lunettes.  

Par ailleurs, elles apprécient construire les événements culinaires avec les associations partenaires, mais aussi les participants eux-mêmes. « Nous leur posons des questions sur leurs envies. Il est important de s’appuyer sur les compétences de chacun pour leur redonner confiance », fait valoir Eva.  

Il est maintenant temps de remettre les plats réalisés la veille à l’Ordre de Malte. Emilie, Justine et Charlotte quittent le stand en compagnie d’Elodie Tarby et les deux animatrices prennent le relais. Munies de sacs isothermes, elles traversent le Parc des expositions de la porte de Versailles et remettent la nourriture à deux bénévoles de l’association. 

L’expérience se poursuit jusqu’au 1er mars au Salon de l’agriculture avec des associations telles que Corot entraide ou Service social breton. 

Les plats sont remis à Christelle, une bénévole qui oeuvre au sein de l'Ordre de Malte. Crédit : Léanna Voegeli.

Léanna Voegeli