6 conseils de Mélanie Sueur Sy pour organiser une mesure d’impact
Objectif stratégique, outil de communication ou évaluation plébiscitée par les investisseurs… de plus en plus de structures sautent le pas de l’évaluation de leur mesure d’impact. Mélanie Sueur Sy, directrice générale d’Enactus France livre six conseils avant de se lancer dans la mesure d'impact.
Cet article est issu du Top 50 de l’entrepreneuriat à impact 2021. Initié par Carenews, piloté par HAATCH et l'ESSEC et soutenu par BNP Paribas, ce classement dévoile les 50 structures (entreprises, associations, coopératives) les plus impactantes de 2021.
Découvrez le détail de la deuxième édition du Top 50 et ses lauréats dans le livre de 136 pages qui présente la méthodologie, les critères d'évaluation, les portraits, les chiffres, les analyses et dossiers de fond sur les réseaux de l'ESS ou la mesure d'impact.
- 1. Identifier son impact principal
Cela peut paraître évident, mais c’est la base. Nous l’avons d’ailleurs vécu au sein d’Enactus, dont la mission est d’accompagner des jeunes à créer des projets à impact social et environnemental. Initialement, nous nous focalisions sur l’impact des projets des jeunes que nous accompagnons alors que notre impact majeur était sur les jeunes eux-mêmes.
- 2. Ne pas faire des évaluations par contrainte externe mais, au contraire, par motivation interne
Chez Enactus, nous avons établi notre propre agenda d’évaluation d’impact et ce, sans y être contraints par des investisseurs. Nous l’avons fait par motivation en interne. Lorsqu’un financeur nous a annoncé qu’il souhaitait financer une évaluation de mesure d’impact externe, nous n’avons pas été surpris.
- 3. Se faire accompagner et internaliser une partie de cette compétence
Il est indispensable de se faire accompagner en externe, cela apporte une réelle expertise. Enactus l’a d’ailleurs fait à plusieurs reprises. Cependant, lorsqu’une organisation arrive à un certain stade de maturité de développement, il faut être capable d’internaliser une partie de cette compétence
- 4. Intégrer la collecte de données dans ses process internes
Nous vivons dans une économie de la data. Les données servent à convaincre. Cela implique donc d’investir dans la compétence, la mesure d’impact, mais aussi dans les systèmes d’information qui permettent de collecter ces données. Auparavant, les financeurs considéraient la mesure d’impact comme une fonction support. Aujourd’hui, ils ont compris qu’ils ne pouvaient plus exiger de data ni de mesure d’impact sans financer les systèmes d’information.
Lorsque les prestations externes réalisent des études ad-hoc, sur trois ans par exemple, il est nécessaire d’avoir un dispositif intégré permettant de continuer à suivre les données collectées. Cela ne veut pas dire que nous allons les analyser chaque année, mais il est crucial de pouvoir avoir des données factuelles, objectifs pour démontrer nos impacts.
- 5. « Avancer brique par brique »
Il est important d’avancer étape par étape. Il est nécessaire de renforcer la mesure d’impact immédiat avant de pouvoir se lancer dans une étude de long terme. Il ne faut pas se tromper d’ordre.
- 6. Unir ses forces
Unir ses forces peut s’avérer très utile pour mesurer un impact social auquel on contribue, mais qui n’a pas d’effet immédiat sur nos bénéficiaires.
Enactus s’est associée, en 2021, à un collectif d’acteurs de la sensibilisation à l’entrepreneuriat des jeunes. Nous voulions renforcer nos arguments sur notre impact social et le lien entre les compétences que les jeunes développent en passant par Enactus et leur insertion socio-professionnelle. Aucune des structures n’ayant la capacité de financer une étude de recherche et développement, nous avons mutualisé nos ressources. Nous avons pu réaliser, ensemble, une revue de littérature scientifique cherchant à établir les liens de causalité entre les effets générés par nos programmes, appuyés par nos mesures d’impact et les effets pour la société sur l’engagement citoyen, l’insertion sociale et l’insertion professionnelle.
Lisa Domergue