Étude sur les enjeux de l’engagement solidaire en entreprise en 2022
Aligner la vision des collaborateurs et des décisionnaires pour réussir la mise en place d’une démarche sociétale en entreprise, c’est possible ! Day One vous donne les 3 points clés de son étude dans cet article.
78 %, c’est la part que représente le don financier sur le mécénat d’entreprise en 2021, d'après le Baromètre Admical 2020 : le mécénat d’entreprise en France. La même année, Day One et Félix Burtman – étudiant à l’IÉSEG School of Management, en Projet de Consulting – ont mené une grande étude auprès de 360 décisionnaires et collaborateurs. Le constat est sans appel : il existe bel et bien une volonté partagée de s’engager en entreprise. Néanmoins, celle-ci fait naître un certain nombre d’enjeux côté responsables et salariés. L’objectif de l’étude ? Comprendre comment mettre en place efficacement des actions solidaires en entreprise, en tenant compte des souhaits mais aussi des freins de chacun.
Des réalités divergentes, mais une réelle envie de s’engager de part et d’autre
La mise en place d’actions solidaires en entreprise exige de faire converger les attentes des collaborateurs et les propositions des décisionnaires. L’étude dresse un constat rassurant : les freins et motivations de chaque parti diffèrent sans se contredire pour autant.
Du don financier au passage à l’action : quelles divergences ?
90 % des collaborateurs interrogés se disent favorables à d’autres formes de participation solidaire que le don financier, comme le mécénat de compétences. Les sondages ont fait ressortir l’envie des salariés de passer à l’action à travers des missions solidaires.
Rappelons d’abord ces quelques définitions :
- Qu’est-ce que le mécénat de compétences ? Cette démarche permet de mettre ses compétences à disposition d’une association, sur son temps de travail.
- Qu’entend-on par actions solidaires ? Elles regroupent le don de compétences et de don en nature (par exemple, des ordinateurs, du mobilier ou du matériel de bureau).
Des sources de motivation variées mais une envie partagée de s’engager
Selon l’étude, la cohésion d’équipe est le principal objectif recherché par les décisionnaires lors de la mise en place d’actions solidaires. Pour les collaborateurs – même s’ils apprécient le moment de convivialité en équipe – c’est davantage l’envie de se sentir utile qui ressort. Ils souhaitent avant tout « donner du sens à leur quotidien » ou encore « découvrir de nouveaux secteurs ».
En 2020, 91 % des jeunes diplômés déclaraient chercher du travail dans une entreprise qui corresponde à leurs valeurs. Étude BCG, IPSOS, 2020
Ce chiffre s’explique par l’envie de cette nouvelle génération de travailleurs de rendre service à la société. Celle-ci se sent « redevable » des opportunités qui lui sont données. Mais cela ne concerne pas seulement cette jeune génération. La crise du Covid-19 a été le moment d’une véritable introspection pour de nombreuses personnes voire un point de rupture, d'après l'ouvrage «Revue française de gestion» de Pauline de Becdelièvre et François Grima.
En parallèle, 49 % seulement des responsables cherchent à répondre à la quête de sens des salariés. Leur objectif est plutôt tourné vers l’équipe ou le renforcement des valeurs de l’entreprise. En tant que décisionnaire, il est important d’apporter des arguments individuels pour motiver ses équipes. Cela a des conséquences lors de la mise en place de missions solidaires. Selon une étude de Porter et Kramer, dans ces démarches, le plus grand défi pour une entreprise est d’impliquer ses salariés : il faut maintenir une cohésion à tous les niveaux de la hiérarchie.
De l’envie à l’action, des freins persistent de chaque côté
Le manque de temps est la contrainte majeure citée par les collaborateurs. Ils pointent particulièrement du doigt le rythme en flux tendu et le peu de temps accordé par l’entreprise. Pourtant, 82 % des salariés sondés qui se sont déjà engagés aimeraient le faire plus souvent. Autrement dit : essayer l’engagement en entreprise, c’est l’adopter !
Les collaborateurs témoignent également manquer d’information. Ils ne savent pas comment s’engager. Nombreux sont ceux qui, par exemple, n’associent pas d’emblée leurs compétences métier aux besoins des associations. Une fois engagés, les volontaires témoignent du plaisir ressenti lorsqu’ils donnent du sens à leurs compétences.
Côté responsable également, la contrainte du temps est la préoccupation majeure. Ils font aussi face au manque de réactivité des équipes (26 %).
Durant les entretiens qualitatifs avec des professionnels des ressources humaines, ils ont pour la plupart affirmé qu’il ne suffit pas de proposer des actions ponctuelles pour donner envie aux collaborateurs de s’engager. Ce dispositif prend tout son sens lorsqu’il s’inscrit dans une politique RH et RSE.
Bernard Coulaty, ancien directeur des ressources humaines chez Pernod-Ricard, estime qu’il est important de « donner des objectifs, donner du sens dans leur travail par rapport au business ». C’est ce qu’il appelle l’engagement social d’une entreprise. D’après lui, il va de pair avec l’engagement sociétal, le mécénat.
Grâce à ces témoignages, l’étude a formulé des solutions pour réussir à engager son entreprise dans une démarche sociétale. Rendez-vous à la fin de cet article pour les découvrir.
Entreprises, collaborateurs et associations : tous témoignent bénéficier de l’engagement solidaire
À travers les sondages, les entretiens et le travail de recherche, l’étude dresse un panorama fidèle des bienfaits de l’engagement sociétal et, en particulier, du mécénat de compétences.
Un dispositif win win win
L’étude met en avant le modèle «win-win-win». Ce concept reflète le cercle vertueux généré par les actions volontaires dans le cadre du travail.
Bienfait n°1 pour les entreprises : fidéliser ses salariés
- 1er : Souder les équipes 68 %
- 2e : Renforcer les valeurs d’entreprise 55 %
- 3e : Participer à la quête de sens des collaborateurs 49 %.
Le mécénat de compétences présente de multiples avantages pour l’entreprise. Ce dispositif lui permet d’impliquer davantage ses collaborateurs. 68 % des décisionnaires ont vu cette expérience renforcer les liens entre les collègues ; et plus de la moitié affirment que leurs salariés comprennent mieux les valeurs de l’entreprise.
Depuis 2010, Pernod Ricard a mis en place la Responsib’All Day, une journée solidaire par an octroyée à tous les salariés de l’entreprise, et ce dans le monde entier. Pendant son entretien avec Félix Burtman, Bernard Coulaty a prudemment relevé une corrélation entre la baisse du taux de départ des salariés et la mise en place d’actions solidaires. Il qualifie le mécénat de compétences « d’outil de marque employeur ».
Rappelons qu’une entreprise dispose d’une bonne marque employeur lorsque sa gestion RH et son recrutement sont bien perçus, à la fois en interne et en externe.
Bienfait n°1 pour les collaborateurs : s’épanouir au travail
- 1er : Servir une cause et se sentir utile 74 %
- 2e : Donner du sens à son quotidien 48 %
- 3e : Développer ses compétences 29 %.
Participer à des missions solidaires dans le cadre de son travail génère de l’engagement envers l’entreprise. Pour 74% des collaborateurs, elles leur permettent de vivre une expérience épanouissante et de se sentir utile.
De plus, 29 % des collaborateurs ont déclaré revenir avec des compétences nouvelles ou plus solides. Ils affirment qu’ils arrivent mieux à résoudre les problèmes complexes et développent leurs qualités managériales.
« Le sens du travail permet aux collaborateurs de s’engager et l’engagement apporte à l’entreprise, que ce soit en performance financière ou extra-financière ».
Bernard Coulaty, ancien directeur des ressources humaines chez Pernod-Ricard
Bienfait n°1 pour les associations : répondre à ses besoins de compétences
De leur côté, les associations bénéficient gratuitement des compétences dont elles ont besoin pour développer leur activité. Les apports sont variés : aide informatique, création de newsletter ou comptabilité par exemple. Elles considèrent à 97 % que ces volontariats issus du secteur privé sont pertinents.
Deux exemples concrets de l’engagement sociétal
L’étude montre que les pays anglophones, notamment les Etats-Unis, ont un coup d’avance dans leurs démarches d’engagement sociétal. En témoignent les exemples de Tauck et 3M, dont les bénéfices apportés par ces initiatives en entreprise sont avérés.
Mieux comprendre le produit, l’expérience de Tauck
Agence de voyage familiale, Tauck a proposé à ses collaborateurs de partir en congé dans les destinations proposées à leurs clients. Durant ce séjour, les salariés ont assisté à des conférences autour du tourisme équitable, tendance croissante de leur marché.
⇒ Les collaborateurs sont revenus avec une meilleure connaissance de leurs produits et sont devenus meilleurs commerciaux.
Améliorer l’innovation, le modèle de 3M
3M est un géant américain spécialisé dans le matériel de bureau, qui compte 91 000 salariés dans le monde. En 2018, les collaborateurs ont réalisé que les deux tiers du chiffre d’affaires étaient issus de produits inventés les cinq dernières années. Ils ont alors corrélé ce regain d’innovation à la mise en place d’actions solidaires.
⇒ Les collaborateurs sont revenus à leur poste avec plus d’inventivité et de nouvelles solutions pour leur entreprise.
Des solutions innovantes pour réussir à engager son entreprise, ça existe !
Quelques propositions pour pallier le manque de temps
Don de jours par l’entreprise ou journée nationale dédiée à l’engagement solidaire
« Pour que les choses avancent, cela doit être fait par le gouvernement et que le changement soit institutionnel. »
Anne-Sophie Descamps
La démarche sociétale de l’entreprise permet de donner du sens, une utilité et un sentiment d’appartenance aux salariés. Réunis, tous ces facteurs améliorent l’expérience collaborateur. C’est d’ailleurs pourquoi de plus en plus d’entreprises donnent du temps à leurs salariés pour aider un organisme d’intérêt général. Une fois engagées, 40% d’entre elles donnent 2 à 5 jours à leurs collaborateurs, selon l'ouvrage «Revue française de gestion» de Pauline de Becdelièvre et François Grima. Les bienfaits de cette solution mènent à s’interroger : au-delà d’une initiative individuelle, l’engagement sociétal ne devrait-il pas devenir un devoir citoyen pour les employeurs ?
Lors de son entretien, Anne-Sophie Descamps suggère d’instaurer une journée dans l’année dédiée à l’engagement sociétal en entreprise. Cette idée s’inspire du modèle de la journée de Solidarité aux personnes âgées et handicapées mis en place en 2004.
La semaine de 4 jours
Le don de compétences et la semaine de 4 jours présentent des similarités. Ces dispositifs permettent tous deux d’améliorer le bien-être des collaborateurs et leur productivité. L’étude propose de compléter la semaine de travail par du don de compétences, afin d’inclure le temps donné aux associations dans le rythme de l’entreprise.
Exemples d’initiatives pour engager les collaborateurs
L’intrapreneuriat ou l’apprentissage pratique
L’intrapreneuriat consiste à créer un projet voire une startup à l’intérieur même de son entreprise. Le mécénat de compétences peut avoir lieu dans ce type de structure via un incubateur ou une fondation. Par exemple, les collaborateurs peuvent contribuer à la création d’une solution sociale. Cette démarche permet de rendre actifs les salariés dans la politique d’engagement de l’entreprise. Grâce à l’intrapreneuriat, les collaborateurs développent leurs compétences par la pratique plutôt que par des formations théoriques.
La fondation d’entreprise ou les actions solidaires en lien avec son champs d’expertise
Lors de son échange avec Félix Burtman, le directeur des ressources humaines d’un zoo a témoigné du refus catégorique des collaborateurs à s’engager en dehors du cadre de leur travail, que ce soit en dehors du temps ou des problématiques de leur entreprise. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils rejettent l’idée de s’engager !
Les collaborateurs participent à des projets en Indonésie dans le cadre de la fondation du zoo. Ces derniers sont très impliqués dans ces « aventures humaines » pendant lesquelles ils sont en contact avec les animaux. Cela leur permet de renouveler leur approche et leurs techniques. Cet exemple souligne l’importance de la culture d’entreprise lorsqu’on décide de proposer des missions solidaires.
Une solution clé en main pour réaliser des missions solidaires en entreprise
Cette étude a permis à Day One de mieux comprendre les besoins des responsables RH/RSE et PDG. Les sondages des décisionnaires ont mis en avant trois options qui faciliteraient l’engagement en entreprise :
- un catalogue des associations disponibles
- une plateforme où chaque collaborateur peut gérer ses actions de volontariat
- un dashboard général synthétisant l’investissement des collaborateurs et leur impact.
Ça tombe bien, Day One a déjà tout en quelques clics !
Alors, prêt·e·s à aligner vos visions de l’engagement en entreprise ? Et à passer à l’action ?
Retrouvez l’infographie complète de l'étude !
