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Par Entourage - Publié le 28 juin 2017 - 09:39 - Mise à jour le 28 juin 2017 - 09:44
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Zéro SDF d’ici 10 ans : comment on fait ? Le plan de la Fondation Abbé Pierre.

En février 2017, dans son 22ème rapport annuel, la fondation l’Abbé Pierre a fait le bilan sur l’état du mal logement en France. Le constat est alarmant mais l’organisation n’y voit pas une fatalité et publie quelques mois plus tard “SDF Objectif Zéro”, un plan qui s’adresse directement aux politiques, avec un objectif ambitieux : parvenir à zéro personnes sans-abri. Ni plus. Ni moins. On vous explique le plan en 4 points.

Zéro SDF d’ici 10 ans : comment on fait ? Le plan de la Fondation Abbé Pierre.
Zéro SDF d’ici 10 ans : comment on fait ? Le plan de la Fondation Abbé Pierre.

1) Le logement d’abord

Pour remédier au problème du mal-logement la Fondation suggère d’étendre des solutions comme:

Les pensions de famille : des structures de 15 à 25 logements avec des espaces collectifs et la présence quotidienne d’un responsable ayant une qualification sociale. Elles sont destinées à des personnes exclues à faible niveau de ressources et dont la situation sociale et psychologique ou psychiatrique, rend impossible leur accès à un logement ordinaire.

Le programme “Un chez soi d’abord”  : il donne accès à un logement indépendant, moyennant un accompagnement social et sanitaire intensif. Ces logements sont proposés à des personnes sans abri ayant des troubles psychiques sévères, des addictions, et/ou sortants de prison : un public particulièrement marginalisé, pour lequel les solutions traditionnelles ne sont pas adaptées.

Les accueils de jour : un accueil inconditionnel qui permet aux personnes d’accéder durant la journée à des services de première nécessité : douche, buanderie, vestiaire…, et de participer à des activités. Le dispositif à toute personne accueillie de cheminer vers une resocialisation progressive.En bref :

Ce plan suggère de repenser la façon de venir en aide aux sans-abris. Le logement doit devenir “le point de départ de l’insertion”plutôt que la finalité. Il faut cesser de multiplier les solutions d’hébergement d’urgence et se concentrer sur des logements plus adaptés. Chacun doit se voir proposer un logement sans délai ni condition. Cet accès direct à un logement est nécessaire pour voir la situation des personnes en grande exclusion, s’améliorer durablement, au-delà des préjugés sur leur « capacité à habiter ».

2) Plus de logements, moins chers, pour les gens qui en ont le plus besoin

Les logements sociaux doivent être accessibles à ceux qui en ont vraiment besoin.

Il faudrait arriver à attribuer 25% des HLM aux ménages prioritaires, c’est-à-dire à très bas revenus. Pour ce faire, on doit commencer par aider les bailleurs en prévoyant des garanties contre les impayés, des subventions et en cessant de rogner les APL. Ainsi, on pourra augmenter le nombre de logements vraiment sociaux (PLAI et PLUS). Il faudrait arriver à en avoir 150 000 de plus par an.

On doit aussi développer le parc immobilier disponible : le parc social ne peut pas à lui seul accueillir tous les ménages en difficultés, il faut mobiliser le privé. Pour les bailleurs privés intéressés, la Fondation Abbé Pierre propose de mettre en place:

des mandats de gestion (un acte qui permet de déléguer à une personne la gestion de son patrimoine)

des packages avec des aides simplifiées (indemnisation, travaux, gestion locative adaptée, prise en charge en cas de dégradation ou de vacances, etc).

Ainsi on rassure les acteurs du privé qui auront plus de facilité à accepter de mettre leurs logements au service du social. Cela donne la possibilité d’accueillir principalement des ménages prioritaires en difficulté.

3) Un accueil digne pour les personnes migrantes

Les migrants font partie d’une nouvelle catégorie de personnes sans-abris, c’est une population qu’il faut gérer et accueillir dignement. À l’heure actuelle les conditions de régularisation trop strictes les maintiennent dans une situation de mal-logement (à l’hôtel, en hébergement ou en bidonvilles) sans proposer de solution.

Pour eux on doit :

Faciliter les démarches des demandeurs d’asile en produisant davantage de places en Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA).

Assouplir les condition de régularisation pour les personnes dont la demande d’asile a été rejetée, pour intégrer ces personnes qui, bien souvent ne sont pas expulsables car ils travaillent ou ont des enfants scolarisés.

Rappeler et respecter, le droit à l’accueil inconditionnel en hébergement, quelle que soit la situation administrative des personnes.

4) En finir avec les expulsions

Les expulsions ne font qu’aggraver la situation ou déplacer le problème. Il faut arrêter d’avoir recours à cette mesure radicale et se tourner vers des alternatives qui sécurisent le logement. Pour cela il faut privilégier les aides comme:

La Garantie Universelle des Loyers (GUL) : protège les intérêts de chacun en cas d’impayé de loyer. Un établissement public règle aux propriétaires les montants des loyers non recouvrés. Sécurisés, les propriétaires ne pourront plus exiger de leurs futurs locataires des critères comme le niveau de salaire. Les locataires incapables de payer leurs loyers n'encourent pas, quant à eux, l’expulsion et sont déchargés du paiement de la caution et de la présentation de personnes garantes.

Les Fonds de solidarité pour le logement (FSL) : viennent en aide aux ménages en difficulté, prioritairement auprès des ménages qui ne parviennent pas à obtenir ou à conserver un logement. Dans cette optique, il prévoit un accompagnement social des familles et propose des aides destinées aux résidents.

L'aide à la quittance : c’est une subvention qui a un rôle éducatif et préventif. Elle couvre partiellement le montant du loyer d'un locataire qui est dans une situation problématique d'urgence (rupture familiale, sinistre, perte d'emploi, problèmes de santé, baisse de salaire, etc). Cette aide intervient en complément des APL ou en relais d'un FSL.

Avec ce plan, la Fondation Abbé Pierre propose d’investir aujourd’hui pour faire des économies demain et ainsi réduire considérablement et durablement le nombre de sans-abris. D’après les chiffres de l’Insee, le nombre de personnes sans domicile aurait augmenté de 50% entre 2001 et 2012, signant l’échec des politiques actuelles.

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