Gilles Vermot Desroches (Schneider Electric) : « Choisir d’agir sur ce qui crée le plus de progrès »

• Pourquoi est-ce important de créer plus de cohérence entre impact et business ?

La stratégie d’une entreprise se construit en réfléchissant au monde tel qu’il est, mais aussi au monde tel qu’il devient. C’est une projection de l’entreprise dans le futur, une plongée dans les grands enjeux qui mobiliseront demain la société dans nos manières de consommer, d’habiter et de vivre. Il existe donc une grande cohérence entre le développement durable et la raison d’être d’une entreprise.

Schneider Electric a participé à la construction de réseaux électriques dans le monde entier, et donc aux progrès que l’énergie a apportés, aujourd’hui encore à l’œuvre dans la numérisation de nos usages. Les enjeux de durabilité ont transformé notre entreprise. Nous devons avancer sur deux jambes : la transition écologique, qui est l’affaire du siècle, et l’accompagnement des hommes et des femmes, particulièrement les nouvelles générations pour qu’ils aient les compétences nécessaires. Les technologies nous aideront à contribuer aux transitions, mais nous avons besoin d’emmener les gens, en particulier les jeunes qui n’ont jamais été aussi nombreux, sur ce chemin. Leur apporter des compétences fait partie de la responsabilité de l’entreprise.

• Quel est l’engagement de Schneider Electric envers la jeunesse à travers le Corporate Citizenship ?

Schneider Electric a défini six engagements d’ici 2025, à savoir le climat, la gestion des ressources, l’égalité des chances, la mobilisation de toutes les générations, le soutien aux communautés locales et l’ambition de créer des relations de confiance avec toutes ces parties prenantes. Pour mettre en œuvre ces engagements, nous avons établi onze indicateurs précis avec un objectif à 5 ans, suivis tous les trimestres. Il n’y a pas de progrès sans mesure et transparence.

Parmi eux, deux indicateurs sont focalisés sur nos efforts pour impacter la jeunesse et s’enrichir de son enthousiasme et de sa capacité d’innovation. Le premier consiste à multiplier par deux notre capacité d’accueil des jeunes en apprentissage, en stage ou en doctorat, et ce à l’échelle du groupe. Le second est un défi : nous voulons former d’ici 2025 un million de jeunes en situation sociale fragile aux métiers de l’énergie. Leur donner ces compétences, c’est leur permettre de construire leur futur tout en contribuant à la prospérité de leur pays, et c’est aussi développer l’accès à l’électricité pour tous avec des solutions plus pérennes.

• Comment cet engagement contribue-t-il à mobiliser les jeunes vers la transition écologique et sociale ?

Nous venons de publier un livre blanc sur la jeunesse. La mobilisation des jeunes est très importante sur le sujet de la transition. La question n’est donc pas tant de les mobiliser que de les accompagner et de leur permettre d’accroître leur impact. Nous ne ferons pas la société sans eux et nous avons besoin d’eux pour aller vers toutes les transitions.

C’est pourquoi nous soutenons des structures comme Ticket for Change ou Ashoka, qui ont des programmes d’impact dédiés à la jeunesse. En plus de ces financements, notre école Schneider Electric à Grenoble forme des jeunes en difficulté scolaire jusqu’au bac pro et au BTS. Notre responsabilité sociale envers la jeunesse s’exprime aussi à travers notre engagement de doubler le nombre d’apprentis, qui facilite la transmission intergénérationnelle et les échanges avec les jeunes, à pomouvoir le mentorat pour tous nos collaborateurs. Ces interactions font évoluer l’entreprise dans son ensemble, c’est du gagnant-gagnant.

Pour ceux qui sont le plus éloignés de l’emploi, nous avons créé l’ONG 100 Chances 100 Emplois, dans laquelle plus de 2 000 entreprises sont engagées pour être le réseau des jeunes qui n’ont pas de réseau.

• Pourquoi est-ce important pour Schneider Electric de venir à l’Impact Week ?

La question de l’impact est la clé. Que doit-on mettre en place pour contribuer le plus possible aux transitions ? Ces défis sont multiples, climat, biodiversité, accompagnement des plus précaires, y compris sur l’énergie où nous sommes très engagés… Une entreprise, si elle ne peut pas être sur tous les fronts, doit choisir d’agir sur ce qui crée le plus de progrès. Nous entrons dans une nouvelle logique. L’impact n’est plus une conséquence de l’activité de l’entreprise, que l’on mesure après, mais un paramètre à part entière qui bouge la ligne de sa stratégie. Il ne s’agit plus de connaître l’impact de l’entreprise, mais de savoir quelle entreprise nous voulons être. L’Impact Week est un beau creuset pour réfléchir à ce schisme, personne ne peut gagner seul !