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Par EVPA - The investing for impact community - Publié le 28 novembre 2022 - 14:41 - Mise à jour le 28 novembre 2022 - 17:10
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Antoine Sire, directeur de l’engagement de BNP Paribas « L’impact est au cœur des stratégies d’investissement et de financement que nous déployons »

Le réseau européen des investisseurs à impact, l’EVPA (European Venture Philanthropy Association), organise l’Impact Week, du 30 novembre au 2 décembre à Bruxelles. En favorisant les rencontres, il donne aux participants issus de toute l’Europe l’opportunité d’échanger idées et bonnes pratiques pour amplifier leur impact environnemental et social. Rencontre avec Antoine Sire, directeur de l’engagement de BNP Paribas, partenaire de l’événement.

Antoine Sire, directeur de l’engagement de BNP Paribas « L’impact est au cœur des stratégies d’investissement et de financement que nous déployons ». Crédit photo : kasto80 / iStock.
Antoine Sire, directeur de l’engagement de BNP Paribas « L’impact est au cœur des stratégies d’investissement et de financement que nous déployons ». Crédit photo : kasto80 / iStock.
  • Quelle est votre vision de l’impact ?

 

Pour un acteur tel que BNP Paribas, l’enjeu est de générer le plus d’impact positif possible par notre stratégie d’investissement et de financement. Concrètement, nous devons faire converger l’utilité du service que nous apportons à un client - à une personne donc, qu’elle soit physique ou morale - avec un bénéfice d’intérêt général. Le critère-clé à avoir à l’esprit est l’intentionnalité de la démarche, le fait de rechercher explicitement un impact environnemental ou social positif.

Cette « marque de fabrique » de la finance à impact la distingue de la finance dite durable ou responsable. Cette dernière est bien plus large : elle regroupe toutes les pratiques qui visent à la fois la rentabilité financière et la prise en compte de critères ESG, soit l’environnement (réduction de la consommation d’électricité, recyclage des déchets, etc.), le social (baisse du nombre d’accidents du travail, respect de la parité, etc.) et la gouvernance (lutte contre la corruption, présence des femmes dans les conseils d’administration, etc.).

 

  • Comment BNP Paribas se transforme-t-elle et réoriente-t-elle ses investissements ?

 

Du fait de la taille de BNP Paribas, première banque de la zone Euro, et de l’antériorité de notre engagement sur ce sujet de l’impact, c’est une très vaste question, qui mériterait une longue réponse mais je vais m’efforcer d’être synthétique.

Tout d’abord, notre activité de gestion d’actifs, assurée par BNP Paribas Asset Management (BNPP AM), mène une stratégie d’investissement durable, articulée autour de trois axes : la transition énergétique, la croissance inclusive et la préservation de biodiversité. Nous proposons aux épargnants une large gamme de 145 fonds certifiés par un label européen, qui représentent près de 132 milliards d’actifs sous gestion fin 2021. À cette même date, les fonds ouverts classés Article 8 (faisant la promotion de caractéristiques environnementales et/ou sociales) ou 9 (ayant un objectif d'investissement durable) au sens de la réglementation sur la publication d’informations en matière de développement durable dans le secteur des services financiersSustainable Finance Disclosure Regulation » ou SFDR) représentaient plus de 80 % du total des actifs des fonds européens gérés. Et son objectif est d’atteindre 90 % dès 2025. Selon Morningstar, BNPP AM arrive en tête des gestionnaires pour les actifs sous gestion de fonds Article 9.

Ensuite, la banque a alloué une enveloppe d’investissements à impact pour compte propre de 200 millions d’euros et d’une enveloppe d’innovation dans la transition écologique de 250 millions d'euros, dans des champs diversifiés allant de l’adaptation climatique à la revitalisation des territoires en passant par l’égalité des chances ou la biodiversité. Nous avons, par exemple, lancé avec la Fondation Solar Impulse, le fonds « BNP Paribas Solar Impulse Venture Fund », pour aider des startups engagées en faveur de la transition écologique à passer à l’échelle. Nous soutenons notamment NatureMetrics, qui permet de quantifier la trace de toute activité économique sur la nature et Phenix qui lutte contre le gaspillage alimentaire en recyclant les invendus de la grande distribution au profit d’associations pour les plus démuniés. Nous nous positionnons également sur les contrats à impact, des partenariats novateurs entre le public, le privé et l’économie sociale et solidaire (ESS). En 2016, lorsque l’État les a lancés en France, nous avons structuré le premier prototype avec l’Adie (association pour le droit à l’initiative économique) afin de financer la création d’entreprise et l’insertion dans les zones très rurales isolées. Ce projet « Regain » a déjà permis de financer 561 personnes pour la création ou le développement d’entreprises, et d’en insérer 200 à ce stade. Autre exemple à l’international : nous avons remporté l’appel d’offres de l’Agence française de développement (AFD) pour lutter contre la précarité menstruelle, avec un programme pilote en Éthiopie. Il s’agit du premier contrat à impact de développement français !

 

  • En quoi est-ce important, selon vous, d’échanger entre pairs de différents pays ?

 

Les projets à impact nécessitent de nouvelles formes de coopération. Entre acteurs engagés dans l’impact, nous partageons tous les mêmes objectifs mais nous avons chacun notre propre façon de faire, construite au regard des spécificités notamment culturelles de nos pays d’origine. En confrontant nos regards et en partageant nos expériences, nous amplifions la dynamique de l’investissement à impact. Les contrats à impact, dont je parlais à l’instant, sont d’abord nés en Angleterre pour réduire le risque de récidive des détenus à leur sortie de prison. C’est en voyant le succès de cette politique publique outre-Manche que nous avons été inspirés d’importer cette pratique en France, avec les résultats déjà probants que l’on connaît. Aujourd’hui, nous assistons au même partage d’expériences vertueux concernant la « blended finance » (finance publique-privée ou finance mixte), qui consiste à utiliser des fonds et d’autres ressources publics (personnes, expertises…) pour mobiliser les investissements du secteur privé en faveur de l’atteinte des objectifs de développement durable de l’ONU (ODD) dans les pays émergents ou en développement. En ligne avec l’ODD 17, sans échange, rien de cela ne serait possible !

 

EVPA Impact Week 2022

L’EVPA (European Venture Philanthropy Asssociation), le réseau européen des investisseurs sociaux et à impact, organisera l’ « Impact Week » à Bruxelles du 30 novembre au 2 décembre 2022. L’Impact Week rassemblera les acteurs de la philanthropie et de l'investissement social et à impact de toute l’Europe pour échanger des idées et bonnes pratiques pour maximiser leur impact social et environnemental. Nous mettrons en avant des nouvelles tendances et solutions pour permettre une transition environnementale et sociale juste et inclusive, en encourageant des approches collaboratives.

Dans un contexte où la crise du climat et les inégalités se creusent, plus que jamais les financeurs à impact veulent accroitre l’efficacité de leurs actions. C'est l’objectif de notre EVPA Annual Conference à Bruxelles qui va réunir plus de 700 Impact Leaders européens : découvrir les dernières tendances et innovations de notre secteur en Europe, échanger avec ses pairs pour plus de collaboration et d impact grâce à l’intelligence collective !

Sophie Faujour, EVPA Corporate Initiative Lead

Consulter le programme de l'EVPA Impact Week 2022.

 

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