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Par Fondation Accenture France - Publié le 19 janvier 2018 - 17:20 - Mise à jour le 22 janvier 2018 - 10:15
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"Social, business et performance" - Christian Nibourel & Laurence Grandcolas

« Les entrepreneurs sociaux ont été parmi les premiers à placer les personnes défavorisées, vulnérables ou isolées au cœur de leur démarche avec une vraie viabilité économique »

On entend beaucoup parler de la révolution numérique et de disruptions technologiques majeures. Cette vague est là, mais elle ne doit pas faire oublier un autre bouleversement, source intarissable d’innovations : la transformation sociétale qui l’accompagne.

Aujourd’hui, une start-up française a réussi le pari d’être le premier ouvreur de comptes bancaires en France, avec 780 000 nouveaux clients acquis en quelques années. Compte-Nickel, récemment racheté par BNP-Paribas, rend accessible le compte bancaire à tous, sans condition de revenus. Elle touche une clientèle inédite, en distribuant ses produits chez les buralistes, une disruption majeure dans le secteur bancaire. Les innovations à impact social et environnemental transforment tous les secteurs de notre économie, et gagneraient à être davantage reconnues.

Une étude menée il y a quatre ans par Ashoka et Accenture dans 7 pays européens révélait que 16 % de la population vivaient dans la pauvreté, et dépensaient environ 220 milliards d’euros par an. Aujourd’hui, les 5 millions de Français les plus pauvres dépensent chaque année 50 milliards d’euros, pour des produits et services mal adaptés à leurs moyens et besoins (logement, nutrition, santé) et souvent manquer de l’essentiel.

Double peine. L’innovation, et les progrès technologiques notamment, nous permet aujourd’hui de produire et offrir des services de qualité à des coûts de plus en plus faibles. Ce progrès, les plus défavorisés doivent aussi en bénéficier, en tant que clients à part entière. Il s’agit d’étendre l’offre de biens et services qui leur sont adaptés et d’abolir la double peine dont ils sont victimes : plus ils sont démunis, plus ils doivent payer, sans pour autant bénéficier de meilleurs services.

Les entrepreneurs sociaux ont été parmi les premiers à placer les personnes défavorisées, vulnérables ou isolées au cœur de leur démarche avec une vraie viabilité économique. Leurs solutions ne sont pas encore à l’échelle des enjeux. Mais ils offrent une formidable source d’inspiration aux entreprises pour étendre le champ d’intervention. A l’instar du groupe Renault qui en partenariat avec Pôle emploi permet aux chômeurs, pour qui la voiture est une nécessité, de bénéficier d’une offre spécifique à prix coûtant : entretien, réparation, vente de véhicule d’occasion et location avec option d’achat de véhicules neufs. Ou comme l’entreprise mexicaine de matériaux de construction Cemex qui a développé un programme de construction ou de rénovation de logement pour les personnes défavorisées. Il s’agit d’une véritable offre commerciale, viable, déployée auprès de 500 000 familles, construite avec un écosystème de partenaires locaux.

Nous devons sortir d’une approche manichéenne qui oppose le business comme levier d’enrichissement d’une minorité et le social, prérogative de l’Etat ou de la société civile, ou encore du mécénat et de la philanthropie des entreprises privées. Social et business peuvent et doivent aller de pair pour que la performance de l’entreprise puisse être pérenne. Une entreprise ne peut croître sur le long terme que si son écosystème se porte bien, et si ses collaborateurs trouvent un sens à leur activité.

Comme toute démarche d’innovation, l’innovation sociale repose sur la capacité des Hommes à renverser les codes établis. C’est pourquoi nous invitons tout décideur, de la sphère privée ou publique, à nous rejoindre dans cette réflexion pour construire ensemble ces nouveaux modèles.

Christian Nibourel est président d’Accenture France et Benelux. Laurence Grandcolas est fondatrice de MySezame.

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