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Par Fondation de France - Publié le 13 juillet 2022 - 15:33 - Mise à jour le 13 juillet 2022 - 15:59
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Karine Meaux : « En Ukraine, 99% de l’aide est assurée par des acteurs locaux »

De retour d’Ukraine, Karine Meaux, responsable du département Solidarités internationales de la Fondation de France, fait le point sur la situation locale et les actions menées.

© Fondation de France / Lucien Lung
© Fondation de France / Lucien Lung

 

  • Vous revenez d’une mission de terrain en Ukraine, quelle est la situation sur place ?

Cette mission est la 4ᵉ que nous effectuons dans la région depuis le début du conflit en février dernier en Ukraine. Après s’être rendus en Pologne, en Roumanie et en Moldavie, nous sommes allés cette fois dans la partie ouest de l’Ukraine, dans les environs de Lviv, Ivano-Frankivsk et Oujhorod, des zones relativement éloignées des combats. On estime qu’il y a 7 à 8 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, ce qui est énorme. Et aujourd’hui, après quatre mois de conflit, des Ukrainiens qui avaient fui leur pays, commencent à revenir. La pression sur les centres d’accueil et les logements va aller en s’amplifiant, car beaucoup d’habitations ont été détruites dans l’est et le sud du pays. Sur le terrain opérationnel, l’aide est assurée à 99 % par les acteurs locaux : les associations et beaucoup de bénévoles. Pour autant, la grande majorité des fonds qui sont mobilisés vont aux agences onusiennes. Pour sa part, la Fondation de France a choisi de privilégier l’aide aux associations locales présentes sur le terrain, deux tiers des fonds engagés leur ont été attribués à ce stade, le reste va aux structures européennes qui agissent sur place.

  • Quel type d’actions soutient la Fondation de France ?

Nos deux axes prioritaires sont l’aide humanitaire et la défense des droits humains. Grâce à l’opération Solidarité Ukraine, qui a permis de collecter plus de 14 millions d’euros, 32 projets sont actuellement soutenus, dont la moitié en Ukraine. Cette mission avait justement pour but de rencontrer les associations avec lesquelles nous travaillons, de voir quelles étaient leurs difficultés et comment les actions étaient menées, mais aussi d’identifier les besoins restant à couvrir. Nous sommes allés entre-autres au stade Arena de Lviv, transformé en vaste centre de dispach co-géré par la East Europe Foundation. Nous nous sommes rendus sur un site d’Eco villages où des personnes très fragilisées par la guerre sont accueillies pour trouver un peu de répit, puis à Oujhorod, nous avons rencontré les volontaires de la Carpathian Foundation qui s’occupent du centre d’accueil où sont hébergées des familles ukrainiennes et roms. Nous soutenons aussi Magnolia, une association ukrainienne qui s’occupe de renseigner et d’enquêter sur les disparitions d’enfants. Elle a reçu autant d’appels en deux mois qu’elle en avait reçu en 20 ans ! Certaines familles ont été éclatées et sont toujours à la recherche de leurs enfants.

  • Quels sont les nouveaux besoins que vous avez pu identifier et comment comptez-vous y répondre ?

Il y a beaucoup à faire ! Dans l’immédiat, nous travaillons avec les membres du comité sur des projets d’activités à destination des enfants qui sont en vacances scolaires. Il faut prévoir à la fois des temps de rattrapage scolaire, du soutien psychologique, mais aussi des choses plus légères qui leur permettent de retrouver une vie d’enfant et de s’intégrer dans leur nouveau territoire d’accueil, en prévision de la rentrée. Nous allons aussi continuer à soutenir l’insertion professionnelle des femmes et poursuivre notre mobilisation pour permettre aux personnes les plus défavorisées, comme les minorités ou les personnes âgées, handicapées, d’être accueillies et mises en sécurité.  Un autre enjeu sera la question du logement pour les personnes déplacées ou celles qui rentrent au pays, mais n’ont plus où habiter. Nous allons probablement accompagner des projets d’aide à la réhabilitation/reconstruction en sélectionnant avec attention les projets pour évitant l’écueil de construire trop vite des logements temporaires dans lesquels les gens vont rester des années et qui deviendront vite insalubres. Enfin, nous allons également renforcer les soutiens pour les réfugiés présents en France, il y en a environ 100 000 arrivés d’Ukraine, et en particulier pour les étudiants, les chercheurs et les artistes.

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