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Par FONDATION DE LA 2e CHANCE - Publié le 11 décembre 2015 - 17:13 - Mise à jour le 14 décembre 2015 - 07:00
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Élevage de chèvres dans les Corbières avec la Fondation 2e Chance / Faire un don

Marc, 58 ans, a été lauréat de la Fondation en 2013 pour son projet de création d'une exploitation agricole d'élevage de chèvres avec production laitière, transformation en fromages, et commercialisation de ces produits en mode circuit court dans un petit village des Corbières. Site-relais de Toulouse

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« Né à Paris, ne supportant pas de vivre dans cette mégapole, je suis parti vivre dans les Hautes Pyrénées. J’ai acheté une exploitation à l’aide d’emprunts importants de 1986 à 2009. En 2005, séparation avec mon épouse et ma fille qui repartent vivre sur Paris. En 2007, ma fille unique Julie décède brutalement et mon chagrin sera insurmontable. Suite au jugement de divorce en 2009, la vente et le partage de l’exploitation en 2010 m’anéantiront.

Pour aider à ma reconstruction, je décide de changer de région. J’achète une modeste maison dans un petit village de 250 habitants dans les Corbières, à Servies en Val. Ce village est à 15 km de Lagrasse, classé l’un des plus beaux villages de France. J’ai vécu de petits contrats jusqu’en janvier 2013.

J’étais éleveur de brebis dans l’exploitation que j’avais dans les Hautes Pyrénées. Comme dans les Corbières cela n’est pas possible et que je maîtrise le métier d’agriculteur et d’éleveur, je décide d’acheter 7 hectares de garrigue et je prends en fermage 30 autres hectares que je défriche. J’ai installé un tunnel d’élevage, les 7 hectares sont semés en prairie de luzerne pour le fourrage, les autres hectares sont de la garrigue terrain idéal pour les chèvres et le lait. Je décide de me lancer dans l’élevage de caprins et j’achète un cheptel de 37 bêtes pour démarrer mon activité.

J’ai été aidé par l’A.D.E.A.R (Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural de l’Aude) à Limoux, par la Chambre d’Agriculture de l’Aude et par BGE de l’Aude que Pôle Emploi m’avait conseillé de rencontrer. J’ai aussi bénéficié de l’aide d’un technicien agricole de CER France Sud Méditerranée. Ils m’ont aidé pour faire un dossier de demande de financement auprès de l’ADIE et un auprès de la Fondation de la 2ème Chance http://www.deuxiemechance.org.

J’avais besoin de financer les travaux d’aménagement de ma grange pour en faire le laboratoire et d’acheter le matériel pour la fromagerie.

Les banques, comme je n’avais pas de revenus suffisants depuis 2010, avaient refusé de me faire un prêt. J’avais investi l’argent de la vente de mon exploitation des Hautes Pyrénées dans l’achat du foncier et du cheptel de 37 chèvres. Il me restait aussi du matériel récupéré sur mon ancienne exploitation.

L’ADIE a répondu favorablement pour le financement des travaux en m’accordant un prêt de 5 270 €.

La Fondation m’a accordé un don de 5 168 € qui m’ont permis d’acheter une vitrine pour les marchés  et le monobloc de réfrigération pour la pièce froide.

Mon parrain, Bernard Bouissou, Expert Comptable Honoraire, m’apporte des conseils sur la comptabilité, la gestion et tous les deux,  avec Danielle Sourbes, sur le développement de mon activité « vente » des fromages. Quand ils viennent ils repartent toujours avec des fromages achetés : crottins et tomes de chèvre.

Dernièrement Bernard Bouissou est venu visiter notre fromagerie avec un groupe d’Experts Comptables de 30 personnes qui passait la journée dans notre région. Notre local n’étant pas très grand nous avons essayé de faire au mieux pour les recevoir et expliquer mon métier. C’était la première fois que nous recevions un groupe. Ils sont repartis avec des achats de fromages qu’ils avaient goûtés.

C’est certainement une expérience à renouveler, cela permet de se faire connaitre et de vendre une partie du stock.

La fromagerie se trouve dans la grange aménagée en laboratoire, attenante à mon habitation. Comme j’ai fait les travaux moi-même, ils ont pris plus de temps que prévu et ne sont terminés que depuis quelques mois.

J’ai suivi une formation sur la fabrication des fromages en novembre 2014 auprès de la Chambre d’Agriculture afin de confirmer mon savoir.

Dans mon activité, il y a le soin des animaux, la distribution du fourrage, le gardiennage du troupeau dans la garrigue pour son alimentation ainsi que la traite pour la production laitière et la transformation fromagère…

J’assure également la production du fourrage Bio pour l’exploitation. Quand ma production n’est pas suffisante, j’achète le foin à un producteur Bio des environs. Toute ma production de fromages est en mode Bio.

Mes chèvres produisent environ 80 litres de lait en pleine saison et pour 1 kg de tomes il faut 7 à 8 litres de lait, donc je n’ai pas de problèmes de production. Mon prix de vente est de 18 €/kg aux revendeurs et 20 €/kg  sur les marchés.

Toute la partie livraison des fromages et commercialisation est assurée par ma compagne.

Elle livre les fromages le matin de bonne heure chez des revendeurs de Trèbes, Lézignan Corbières, Carcassonne … dans les épiceries de la région, les fromageries-crèmeries et assure la vente sur les marchés de Trèbes, de Montlaur… Sans elle je ne pourrais pas m’en sortir.  Elle est très présente et m’aide beaucoup moralement et physiquement.

Aujourd’hui, mon chiffre d'affaires progresse doucement, mais il est limité par le nombre restreint de marchés et de points de vente. Nous devons mettre en place toute la démarche commerciale.

Nous sommes à la recherche d’affineurs et de fromagers en gros sur Toulouse pour nous permettre d’augmenter notre activité et avoir un stock qui tourne plus rapidement.

Je suis en train de faire le dossier pour obtenir l’aide de la PAC qui complètera nos ressources.

Nos conditions de vie restent modestes mais nous suffisent dans notre cadre montagnard.

Sans l’aide de la Fondation de la 2ème Chance, je n’aurais pas eu les moyens de financer le matériel pour la pièce réfrigérée et pour la vitrine, indispensable pour la vente sur les marchés. Donc je n’aurais pas pu commencer mon activité de fromager. Les journées sont bien remplies et fatigantes, mais j’aime ce travail d’éleveur et de fromager. J’aime ma vie dans cet environnement.

Cette création d’entreprise me permet de me reconstruire tout doucement…

Je parle souvent autour de moi de la Fondation de la 2ème chance et de l’aide qu’elle peut apporter aux personnes en difficulté et qui veulent s’en sortir.

Je vous remercie encore une fois. »

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