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Par Fondation Generali – The Human Safety Net - Publié le 20 juin 2022 - 09:02 - Mise à jour le 20 juin 2022 - 09:02
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Avec J’accueille, des citoyens ouvrent leurs portes aux personnes réfugiées

Depuis 2015, le programme J’accueille, porté par l’association SINGA, met en lien des réfugiés en recherche de logement et des particuliers et les accompagne tout au long de leur cohabitation. Plus de 1 100 cohabitations ont ainsi déjà été rendues possibles. Avec la guerre en Ukraine, le dispositif accélère son déploiement pour répondre au mieux aux nombreuses demandes.

Avec J’accueille, des citoyens ouvrent leurs portes aux personnes réfugiées. Crédit photo : SINGA France.
Avec J’accueille, des citoyens ouvrent leurs portes aux personnes réfugiées. Crédit photo : SINGA France.

Tout est parti d'un double constat. D’un côté, des personnes qui bénéficient du statut de réfugié en France, mais qui ont du mal à trouver un logement stable. De l’autre, des citoyens qui disposent d’une chambre ou d’un logement et qui souhaitent ouvrir leurs portes, pour une durée allant de quelques semaines à un an.

« Notre rôle, c’est d’être un facilitateur », précise Vincent Berne, directeur du réseau d’accueil de SINGA. « Nous sommes là pour accompagner la rencontre et la cohabitation afin qu’elles se passent dans les meilleures conditions. Nous travaillons en complément des autres structures existantes, pour pallier la saturation du réseau d’hébergement et faire en sorte que chaque citoyen soit préparé et sécurisé dans sa démarche d’accueil. » 

Accueillir et être accueilli en toute sérénité

Les personnes intéressées par le programme sont d’abord invitées à une réunion d’information, non-engageante. « Cela permet à chacun de préciser ses attentes et ses motivations et d’être sensibilisé à l’interculturalité pour faciliter la communication au quotidien », explique Vincent Berne. Depuis le début de l’année, 1 069 foyers ont participé à ces temps de rencontre proposés par l’équipe J’accueille, pour affiner leur projet d’accueil. Lorsqu’ils confirment leur souhait d’accueillir, l’association procède à la mise en relation. Une convention de cohabitation est alors signée pour fixer les engagements de chacun ainsi qu’une charte qui précise les règles au quotidien. Et surtout, tout au long de la cohabitation, les équipes de J’accueille organisent un suivi régulier et des rencontres.

 

Réunion d'information sur le dispositif J'accueille de SINGA France

Les personnes accueillies bénéficient également d'un suivi personnalisé par un travailleur social pour les accompagner dans leurs parcours (étude, recherche de travail, de logement…). Pour elles, le dispositif offre un toit, mais aussi une immersion culturelle et une expérience humaine.

Pour réussir la mise en relation, l’association se base sur différents critères : logistique (localisation du logement, surface…), langues parlées, centres d’intérêt, affinités professionnelles, envies de chacun… « Mais il faut surtout que le feeling passe », ajoute Vincent Berne.

Une forte mobilisation pour les réfugiés ukrainiens

Dès le début de la guerre, « on a ressenti une volonté très forte de nos concitoyens, un énorme élan de solidarité avec plus de 7 000 propositions d’accueil à travers toute la France, juste sur notre plateforme », s’enthousiasme Vincent Berne. Pour accueillir dignement un maximum de personnes, SINGA travaille en lien avec les préfectures et les autres associations.

Près de Montpellier, Elisabeth et Jean-Pierre Barrial se sont mobilisés pour accueillir des réfugiés ukrainiens. « La mairie recherchait des familles d’accueil, on s’est juste dit : “pourquoi pas ?” », annonce simplement Elisabeth.  « Nous avons de la place, nous avons du temps car nous sommes retraités. Ce geste de solidarité, ça nous semble bien naturel », poursuit-elle.  Dans l’appartement au rez-de-chaussée de leur maison vit désormais un jeune couple ukrainien originaire de Kharkiv, arrivé mi-avril après un long périple. Quand la guerre a éclaté, Karyna et Mohamed se sont enfuis vers l’ouest de l’Ukraine, ils ont passé la frontière polonaise à pied, sont arrivés en Allemagne avant de demander à venir en France. La sœur de Karyna, qui vit à Montpellier, a pu les héberger au début, mais son studio est vite devenu trop petit. Alors le dispositif « J’accueille » a pris le relais. 

« La cohabitation se passe bien. Ils ont leur autonomie, mais ils savent que nous sommes là en cas de besoin », explique Jean-Pierre. Et pour échanger, aucun souci. « Mohamed parle un peu français et avec Karyna, on garde le traducteur à portée de main, c’est très pratique ! », ajoute-t-il. Jour après jour, une nouvelle vie se met en place pour tous. Karyna prend des cours de français trois fois par semaine dans le village, Mohamed poursuit ses études de pharmacie à distance.  « On partage certains repas, on discute ensemble. Karyna, qui était manucure en Ukraine, a proposé de s’occuper de mes ongles. Je crois que ça lui a fait du bien de retrouver son métier pour quelques instants », confie Elisabeth. « On fait tout ce qu’on peut pour qu’ils se sentent bien malgré les circonstances difficiles », précise Jean-Pierre. Grâce au travail et à l’encadrement proposé par SINGA, le couple de retraités est serein pour la suite de la cohabitation : « Les réunions d’informations, la charte de l’accueil, savoir qu’on peut contacter un référent en cas de soucis, c’est rassurant »

Depuis le début du conflit en Ukraine, l’association a multiplié ses capacités d’accueil et accélère son déploiement. Déjà présente à Paris, Lille, Lyon, Montpellier et Toulouse depuis 2015, elle a lancé en mai le programme à Marseille, Bordeaux et Nantes et prépare le lancement à Lille, Rennes et Grenoble. Pour cela, le soutien de ses partenaires, dont fait partie The Human Safety Net (THSN), est essentiel. 

Pour Vincent Berne, « on sent ces derniers mois une fenêtre de mobilisation citoyenne qui s’ouvre. Pour nous, c’est l’occasion de sensibiliser de manière plus générale sur l’asile en France et de travailler pour pérenniser cet engagement ».

 

 

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