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Par Entourage - Publié le 10 avril 2018 - 09:30 - Mise à jour le 26 avril 2018 - 09:13
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“Rêvez: vous êtes au XXIè siècle...Bienvenue dans le monde des citoyens engagés"

« Le numérique peut-il sortir les gens de la rue ? » :  c’est sur ce thème des pratiques numériques des personnes SDF que s’est tenue la table ronde organisée par Entourage le 13 mars 2018. Cette soirée s’est tenue au Liberté Living Lab, dans le cadre de la Social Good Week, qui met en avant les initiatives qui allient le web et la solidarité.

Rêvez: vous êtes au XXIè siècle...Bienvenue dans le monde des citoyens engagés"
Rêvez: vous êtes au XXIè siècle...Bienvenue dans le monde des citoyens engagés"

Vous pouvez retrouver le compte-rendu de la table ronde ici :

La soirée s’est déroulée en 3 temps :

L’introduction de Marianne Trainoir, Docteur en Sciences de l’éducation à l’Université Rennes 2 sur les cultures numériques de la rue a permis de contextualiser le débat.

La table ronde réunissant Aurélie El Hassak, directrice adjointe d’Emmaüs Solidarités,  Pierre Digonnet, fondateur de Reconnect, le coffre-fort numérique et Kenny, membre du “Comité de la rue d’Entourage” a donné lieu à un échange riche entre trois acteurs à la vision complémentaire.

Enfin, Olivier Lebel, co-fondateur de Proximus, ancien Directeur Général de Médecins du Monde et de la Croix Rouge, et membre du Conseil d’Administration d’Entourage a conclu la soirée.

 

Nous vous proposons de retrouver le texte d’Olivier Lebel qui a clôturé cette soirée ci-dessous.

"En guise de conclusion, je prendrai plutôt le contre-pied de ce qui a été dit. Pour moi, le numérique n’est pas un outil, mais le numérique est d’abord une transformation sociologique - Marianne Trainoir le dit implicitement lorsqu’elle parle de conformation. J’irai jusqu’à dire qu’une révolution est en marche.

Jeremy Rifkin le dit dans « La troisième révolution industrielle » ; il annonce la fin des classes laborieuses et le commencement d’une ère collaborative, en réseau.

Sociologiquement on parle souvent des Générations Y et Z ou des Millenials. Leur relation à l’autorité et leurs attentes sont différentes. Ils attachent une plus grande valeur au respect qu’à l’argent, à l’intérêt général plutôt qu’à la croissance. Ils aiment travailler pour plus d’un employeur ou projet simultanément et préfèrent des contrats de courte durée à l’emploi à vie. Il s’agit là d’une transformation profonde de la société, des attentes, du rapport au travail. On le voit bien sûr avec les Uber, Aibnb, BlablaCar et toutes les applications collaboratives qui foisonnent.  

C’est un mouvement mondial, comparable à la libération qui a mené à mai 68. De telles transformations surviennent tous les demi siècles environ (1789, 1848, 1901, 1936, 1968). Que sera cette première moitié du XXIéme siècle ? Aujourd’hui quelques leaders appellent à un renouveau de nos approches, vers un plus grand partage, si nous voulons surmonter le risque populiste (le Pape, Justin Trudeau, Angela Merkel, …).

Et pour nous ce soir ? Pour les personnes à la rue ? Quelles sont les conséquences de la transformation digitale ?

 

C’est d’abord une nouvelle approche de l’engagement. Une étude des services du premier ministre sur le bénévolat montre des « bénévoles Zapping », qui ne veulent pas s’engager dans la durée.

Pour ma part, je les appelle des acteurs du 3ème type, des « Citoyens engagés » ; Aurélie El Hassak d'Emmaüs Solidarités les appelle « les habitants ».

Le digital répond aux nouvelles attentes ; attentes de servir l’intérêt général avec un temps limité, attente de servir plusieurs causes à la fois.

On le voit chez SINGA, dans les cercles Entourage. On le voit chez Change.org ou Avaaz. On le voit même chez U-Shahid ou chez Crisis mappers.

Le digital permet de faire société, il permet de savoir et de s’engager à court terme sans trop s’impliquer. Et il faut apprendre à animer ces communautés, comme sait le faire Entourage. Et les associations doivent apprendre de ces transformations. Elles doivent même faire leur révolution. On ne peut plus faire seulement avec des professionnels de l’action sociale. On ne peut même plus se limiter aux bénévoles. On doit répondre aux attentes des nouvelles générations. Et ce sera un formidable vecteur de transformation, qui permettra, sinon de sortir les gens des rues, du moins de répondre à leur première attente : changer le regard.

Alors quand vous penserez « digital » ne pensez pas site internet, réseau social ou formation des intervenants, pensez révolution, changement de société, réseau, collaboration, partage, ne pensez pas solution mais usage, ne pensez pas adaptation mais changement de paradigme, ne pensez pas renforcement des capacités mais pensez ouverture, ne pensez pas aide sociale mais pensez changer le regard, ne pensez pas travailleur social mais pensez citoyens engagés, je dirai même ne pensez pas réseau mais pensez Entourage, ne pensez pas formation mais transformation complète, ne pensez pas menace mais avenir radieux.

En un mot, rêvez, vous êtes au 21ème siècle, vous êtes dans l’avenir du présent, un monde nouveau est déjà là. Bienvenue dans le monde collaboratif, le monde des citoyens engagés."

Retrouvez l'intervention en vidéo :

 

 

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