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Par Le RAMEAU - Publié le 8 octobre 2018 - 13:14 - Mise à jour le 8 octobre 2018 - 13:19
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200 ans d’innovations sociétales !

La fête des 200 ans des Caisses d’Epargne organisée à Toulouse le 5 octobre dernier par la Caisse d’Epargne Midi Pyrénées a été l’occasion de rappeler les racines de cette institution bicentenaire, ainsi que les enseignements que son cheminement nous apprend.

200 ans d’innovations sociétales !
200 ans d’innovations sociétales !

Dans le cadre de ses travaux de recherche, Le RAMEAU a en effet eu le plaisir de pouvoir réaliser une analyse comparée de 200 ans d’évolution de l’intérêt général en France et de l’histoire des Caisses d’Epargne. Travail passionnant, riche d’enseignements. Cette analyse démontre que les Caisses d’Epargne peuvent légitimement se targuer d’être de véritables innovateurs sociétaux. Elles en ont en effet les 4 caractéristiques majeures : le concept disruptif, l’esprit d’entreprendre, la capacité de modélisations et la force de régénération.

Premièrement, le caractère disruptif du concept. Peut-on imaginer 200 ans après comment l’idée des fondateurs était révolutionnaire ? A cette époque, 20 ans après la fin des Assignats et la banqueroute des deux tiers, la confiance dans l’argent et dans l’Etat est au plus bas. Dire alors que l’argent peut être un outil de progrès social, surtout pour les plus fragiles, semble être incongrue… et pourtant ! L’idée de génie vient du fait de (re)créer la confiance à partir des territoires, en proximité avec les réalités de terrain… (toute comparaison avec la situation actuelle serait purement fortuite !!!). Cette innovation majeure sera pleinement reconnue en 1835 lorsque les Caisses d’Epargne seront reconnues d’Utilité Publique, l’une des toutes premières organisations à bénéficier de ce statut né en 1827.

Deuxièmement, l’esprit d’entreprendre. Un projet d’innovation doit tout inventer… mais il ne peut pas tout faire !  Il faut apprendre à choisir … et choisir c’est renoncer ! En 1829, un choix cornélien se pose : faut-il privilégier la collecte de l’épargne ou sa gestion ? Une vision courtermiste aurait naturellement privilégié la gestion, sans aucun doute plus simple et plus rémunératrice. Et pourtant, c’est le choix inverse que font les fondateurs : pour être fidèles à leur engagement, ils se focalisent sur la collecte en territoires, et confient la gestion à l’Etat. Choix visionnaire puisqu’en 1848 tous les autres établissements de crédit seront ruinés par la révolution, sauf les Caisses d’Epargne qui bénéficieront de la garantie d’Etat. Fidèle à leur Parole les fondateurs pourront se flatter d’avoir su préserver les plus pauvres ! L’esprit d’entreprendre, c’est en effet celui d’être cohérent avec son ADN.

Troisième caractéristique : la capacité à modéliser. Il ne faut pas confondre invention et innovation. Cette dernière n’est réelle que lorsque l’écosystème se saisit de son invention. C’est alors pour l’inventeur sa consécration. Pour les Caisses d’Epargne, elle date de 1881 lorsque la Poste, autre acteur multi-centenaire, reprend le concept de livret A pour le développer à son tour. Les Caisses d’Epargne auraient alors pu se flatter d’être reconnues comme innovantes, et se reposer sur ses acquis… C’est tout l’inverse qui se passe. Elles deviennent alors « serial innovatrices » sur leurs territoires : les logements sociaux, les jardins ouvriers, les bains-douches… autant d’innovations qui naitront sur les territoires grâce au soutien des Caisses locales. Elles deviennent progressivement de véritables « auxiliaires des pouvoirs publics », partenaires privilégiés des Collectivités Territoriales et des acteurs de leur territoire. Cette capacité de modélisation et de co-construction fera la puissance des Caisses d’Epargne.

Enfin, quatrième caractéristique : la force de se réinventer. L’influence des Caisses d’Epargne ne sera pas pour rien dans l’émergence après-guerre de l’Etat Providence. C’est alors que l’idée originelle des fondateurs est pleinement accomplie, et l’épargne n’a plus à être un outil assurantiel puisque l’Etat en assure la protection sociale. D’héritier d’une belle aventure de 120 ans, faut-il alors devenir rentier ? Ce n’est pas le choix des Caisses d’Epargne. Puisque l’épargne n’est plus un enjeu assurantiel, alors elle va devenir un outil de consommation. Comme il avait fallu faire la pédagogie de l’épargne, il faut donc s’attacher à celle de la consommation. Dès les années 50, cette nouvelle mission se traduit concrètement par des actions de pédagogie. Finance et Pédagogie puis, bien des années plus tard, Parcours Confiance naitront de cette nouvelle mission définie dès l’après-guerre.

Que retenir de cette histoire ? Trois valeurs : celle du temps, de la co-construction et des territoires ! C’est surtout sur cette dernière valeur qu’il est utile de s’étendre : (re)créer la confiance à partir des besoins et des acteurs des territoires. Plus que jamais cet enseignement est au cœur de l’actualité.

Souhaitons que les Caisses d’Epargne, fidèles à leur histoire, puissent continuer à être les « défricheuses de l’intérêt général ». Rendez-vous dans 200 ans pour le vérifier !

D’ici là, ce n’est pas un hasard si la Fondation pour la Co-construction du bien commun a demandé à Florence RAINEIX de venir témoigner lors de la cérémonie de (Re)Conniassance des « Artisans du bien commun », des « Projets Cèdres du Liban » et des « Territoires de confiance », le 1er octobre dernier, à l’Assemblée Nationale. Le récit des Caisses d’Epargne rappelle combien dans les moments de doute collectif, la force de l’engagement et l’esprit d’entreprendre sont les meilleurs armes pour (re)donner confiance dans l’avenir. Gageons qu’en cette année de leur bicentenaire, les Caisses d’Epargne s’y engagent résolument !

Pour aller plus loin :

  - L’analyse comparée de 200 ans d’évolution de l’intérêt général et de l’histoire des Caisses d’Epargne

  - Le livre « l’Alchimie du bien commun » dont un chapitre évoque l’histoire des Caisses d’Epargne

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