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Par Carenews INFO - Publié le 6 juin 2019 - 10:20 - Mise à jour le 7 juin 2019 - 08:35
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Les mouvements écolos en France : sont-ils radicaux ?

Le dimanche 12 mai 2019, certains membres de Extinction Rebellion France déversaient du faux sang sur les marches du Trocadéro à Paris. Leur objectif ? Alerter contre le déclin de la biodiversité. En France, ils sont de plus en plus nombreux à se mobiliser et pour certains, à mettre en place des « mesures radicales ». D’ailleurs, le parti Europe Écologie-Les Verts a créé la surprise en obtenant la troisième place des élections européennes 2019. Qui sont ces personnes, mouvements et ces associations biens décidés à faire bouger les lignes face à l’urgence climatique ?

Les mouvements écolos en France : sont-ils radicaux ?
Les mouvements écolos en France : sont-ils radicaux ?

 

Selon le dernier rapport des experts de l’ONU sur la biodiversité (IPBES), publié le 6 mai 2019, un million d’espèces sur 8 millions est menacée d’extinction. Le 8 septembre 2018, suite à la démission de Nicolas Hulot, un internaute prend l’initiative d’organiser une grande marche pour le climat dans tout l’hexagone pour lancer un cri d’alarme. Le résultat fut sans précédent : 130 évènements ont été organisés avec des dizaines de milliers de manifestants. Cette marche s’inscrit dans un mouvement de plus grande ampleur, baptisé “#RiseForClimate qui a entraîné d’autres marches telles que la « Marche du siècle » en mars dernier. Plusieurs mouvements citoyens et associations sont à l’origine de ces signaux du réveil écologique avec des figures marquantes comme Greta Thunberg, l’adolescente suédoise à l’origine de la « Skolstrejk för klimatet », « grève étudiante pour le climat » en français.

 

Le mouvement citoyen Action non-violente COP 21 : conjuguer radicalité et non-violence

 

« Il faut revenir au sens étymologique du mot radicalité qui signifie “revenir à la racine” pour prendre le problème à la source. Face à l’urgence climatique, on parle de changer fondamentalement et radicalement nos sociétés », explique Marion Hesnault, activiste au sein du mouvement citoyen, Action non-violente COP 21 avant de préciser qu’ « il n’y a pas de transition écologique sans justice sociale ». Comme d’autres mouvements citoyens, Action non-violente COP 21 a pour objectif de faire émerger un mouvement de mobilisation sur le climat avec des actions de désobéissance civile. Celui-ci a d’ailleurs réalisé des actions aux côtés du mouvement Alternatiba pour bloquer des « projets climaticides » et interpeller les décideurs politiques et économiques sur l’urgence de s’emparer de ces solutions.

 

Alternatiba : faire la promotion d’initiatives concrètes

 

Né à Bayonne en 2013, Alternatiba est un mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale. Son constat ? Le dérèglement climatique s’accélère menaçant les populations les plus pauvres de la planète et pourtant, des solutions existent. Celui-ci réunit des milliers de citoyennes et citoyens engagé·e·s face à l’urgence climatique dans la promotion et la mise en place d’alternatives concrètes avec par exemple, l’organisation des villages des alternatives.

 

Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France donnent naissance à L’Affaire du Siècle

 

L’Affaire du Siècle, c’est l'histoire de la plus grande pétition jamais connue en France, lancée le 18 décembre 2018 qui recense aujourd’hui plus de deux millions de signataires. Celle-ci est à l’initiative de quatre associations ; Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France, qui ont décidé, au nom de l’intérêt général : « d’attaquer l’État français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits ». Car c’est bien de cela dont ’il s’agit : la réponse insuffisante des décideurs politiques et économiques face à l’urgence climatique.

 

« Entre les mouvements citoyens et les associations, il est indispensable de travailler main dans la main. Sur le terrain, il y a un vrai travail de coordination chacun dans son domaine. Nous devons activer tous les leviers en même temps ! », explique Marion Hesnault. « De nouvelles organisations se créent de jour en jour avec des citoyens qui prennent les devants par rapport aux corps intermédiaires institués. Les associations doivent composer avec un paysage du mouvement climat tout à fait différent. Nous essayons de travailler en bonne intelligence collective », complète Marie Pochon, coordinatrice Générale de Notre Affaire à Tous. De nombreuses personnalités comme Marion Cotillard, Juliette Binoche, Aurélien Barrau, les chanteuses L.E.J, le cinéaste Cyril Dion et  le chanteur Abd Al Malik, ont soutenu cette pétition dans une vidéo, lui donnant un élan médiatique. D’autres associtions comme Attac, Bloom et 350.org sont impliquées dans cette mobilisation pour le climat. D’ailleurs, les mouvements 350.org et Attac ont lancé un appel pour cesser l’extraction des fossiles et en finir avec les crimes climatiques en 2015.

 

Deep Green Resistance et Extinction Rebellion France rejoignent la théorie de l’effondrement

 

L’organisation écologique, Deep Green Resistance, fondée par Derrick Jensen, Lierre Keith et Aric McBay en 2011 estime que pour sauver cette planète, un véritable mouvement de résistance en mesure de démanteler l’économie industrielle est nécessaire. Deep Green Resistance (DGR) fait le constat suivant : la civilisation industrielle est manifestement incompatible avec la vie sur Terre. Face à l’urgence de la situation, les « technosolutions » et les achats écoresponsables ne sont pas une solution. Dans la même lignée, Extinction Rebellion France, né en 2018 en Grande-Bretagne prône également la désobéissance civile. Plus connu sous le nom de “XR”, ce mouvement souhaite contraindre les gouvernements et responsables à agir face à la crise écologique et climatique.

 

Des personnalités comme Pablo Sevigne ou Aurélien Barrau prônent des mesures radicales

 

La collapsologie, c’est quoi ? Cette étude de l’effondrement de notre civilisation thermo-industrielle provient d'une théorie initiée par Jared Diamond, biologiste évolutionniste réputé et auteur de l’essai Effondrement (2005). L’effondrement est « le processus à l’issue duquel les besoins de base ne sont plus fournis à une majorité de la population par des services encadrés par la loi ». Parmi ses figures, on trouve Pablo Servigne, auteur de Comment tout peut s’effondrer, publié en 2015, ou Aurélien Barrau, un astrophysicien. Suite à la démission Nicolas Hulot, ce dernier a décidé de passer de l’astrophysique à l’écologie. Conscient de l’urgence climatique, il appelle également à des « mesures radicales ». D’ailleurs dans l’une de ses interviews sur BRUT, il laissait entendre que : « Il faut des mesures coercitives. On ne peut pas continuer à faire semblant, de laisser entendre que tout est compatible avec tout. Une croissance débridée n’est pas possible sans avoir des conséquences dramatiques sur la vie sur Terre, la vie humaine et la vie animale. Autrement dit, vraisemblablement, il faut s’opposer à un peu de notre liberté, à un peu de notre confort. Mais c’est finalement pour avoir la possibilité de continuer à jouir d’une planète habitable. »

 

« Il y a de fortes chances que si les décideurs politiques et économiques ne prennent pas la mesure de la radicalité, les mouvements pourraient devenir plus virulents », affirme Marion Hesnault. En attendant, « nous devons construire des stratégies collectives pour faire basculer les leviers grâce à une multitude de modes d’actions. C’est l’écriture de récit commun qui est intéressante », précise Marie Pochon avant de rappeler que « chacun peut activer l’ensemble des leviers à sa disposition en appliquant la non-violence ».

 

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