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Par Résonances Humanitaires - Publié le 20 février 2013 - 11:46 - Mise à jour le 17 juillet 2014 - 08:22
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Les salariés sont de plus en plus nombreux à être tentés par des missions de solidarité auprès d’ONG. Un phénomène qui semble de plus en plus susciter l’intérêt des employeurs.
« Résonances Humanitaires (est) l’une des rares structures spécialisée dans le retour et la reconversion des acteurs de la solidarité internationale. »

« Au départ, je n’ai absolument pas pensé à la manière dont mon expérience pourrait être perçue par de futurs employeurs au retour », se souvient Justine*, 39 ans. Après 15 ans d’activité professionnelle, cette chargée de veille stratégique dans le domaine de l’intelligence économique compte bientôt réaliser une envie qui la taraude depuis longtemps, sans jamais avoir osé la mettre en pratique. « Ce n’était pas courant à l’époque où j’ai commencé à travailler. » En cours de négociations, dans le cadre d’une rupture conventionnelle avec son actuel employeur, elle se prépare à partir au moins 6 mois à l’étranger dans le cadre d’un volontariat de solidarité internationale. Un an si possible. « Je me prépare actuellement à assumer financièrement ce départ et en fixerai la durée en fonction. » Au retour, elle pourra bénéficier des allocations chômage, le temps de retrouver un autre emploi. Une perspective ne semble pas l’effrayer. « J’ai la chance d’avoir déjà démarré ma carrière. Ca doit être plus difficile de s’insérer sur le marché du travail après un volontariat pour ceux qui n’ont encore jamais travaillé, car leur expérience est davantage perçue comme étant une parenthèse. Moi je compte mettre en pratique mes compétences actuelles et pourrai ensuite en mettre en avant de nouvelles : ouverture d’esprit et grande capacité à faire face à la pression. » Congés et volontariat A l’heure actuelle, la démarche de Justine n’est pas isolée. « Nous formons de plus en plus de quadragénaires ayant déjà fait carrière, et qui sont désormais à la recherche de ‘sens’ dans leur activité professionnelle, explique Hervé Dubois, le président-fondateur de l’Institut de coopération internationale (ICI), un organisme de formation et de conseil pour l’action humanitaire et la coopération internationale, qui s’adresse aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités. Il a également conceptualisé en 1999 le « congé solidaire », qui permet à chacun de partir en mission courte de deux semaines à un mois, sur ses congés payés, afin de respecter les contraintes des entreprises. Il se distingue du « congé de solidarité internationale » créé par une loi de 1995, qui a pour objet de permettre à un salarié d’au moins 12 mois d’ancienneté dans l’entreprise, de participer à une mission d’entraide à l’étranger pour une durée cumulée allant jusqu’à six mois. Laps de temps durant lequel son contrat de travail est suspendu et le salarié non rémunéré. Pour ceux qui n’ont pas d’activité professionnelle, reste le « volontariat de solidarité internationale », d’une durée allant de 6 mois à 2 ans. Quelles que soient les modalités de départ, il semblerait que les salariés soient de plus en plus nombreux à envisager cette possibilité, et que certains employeurs commencent à regarder cette opportunité avec intérêt. Certains intègrent même ces projets humanitaires dans leur politique RH, ou dans le cadre de leur démarche RSE. « C’est un moyen de créer une image positive, affirme Hervé Dubois. Et ce, en externe comme en interne, car ces expériences permettent de créer des liens entre salariés. C’est même parfois vu comme un outil de mobilisation interne. » Et de citer des entreprises telles que Schneider Electrics, « très impliquée », Danone, ou encore Bouygues Construction. C’est dans le cadre d’un partenariat avec France Volontaires que le groupe La Poste pousse ses salariés à réaliser leurs dessins humanitaires dans le cadre d’un congé solidaire. « Tous peuvent être concernés, et pas uniquement les cadres supérieurs », précise Lucie Argelies, chargée d’engagement solidaire à la Direction de la Responsabilité sociale et environnementale (DRSE) du groupe La Poste. « Les missions ont généralement lieu à l’étranger, en Afrique surtout, et durent de deux à trois semaines, que les salariés prennent sur leurs congés payés. Notre rôle est uniquement de faciliter ces départs, mais ce temps étant ‘privé’, nous ne nous immisçons pas dans la vie de nos salariés. Notre intérêt n’est pas de rechercher la valorisation de leurs compétences, mais de leur permettre d’incarner les valeurs de notre entreprise. »Toutes les missions sont relatives au développement économique et social : mixité sociale, accès à la formation, inclusion financière, aide au retour à l’emploi… Le retour : valorisation de l’expérience professionnelle Quid de ceux qui, après 6 mois ou plusieurs années de terrain, sont de retour ? « Ils sont plus exigeants et plus sensibles aux questions d’éthique, ce qui peut effrayer certains recruteurs », remarque Eric Gazeau, ancien de Médecins sans frontières et fondateur de « Résonances Humanitaires », l’une des rares structures spécialisée dans le retour et la reconversion des acteurs de la solidarité internationale. « Un employeur peut penser qu’après une expérience aussi dense, le salarié va saturer plus rapidement au sein de l’entreprise, confirme Hervé Dubois. Mais dans le privé, ils reconnaissent volontiers leurs avantages : bon niveau en langues, capacités interculturelles et résistance au stress des candidats, notamment. Ce qui peut intéresser certaines grandes entreprises comme Veolia, lors de projets de réhabilitation post-catastrophe naturelle. Les profils de logisticiens intéressent aussi beaucoup. » Eric Gazeau ajoute : « Leur grande adaptabilité est leur plus grande force. » Selon Hervé Dubois, il serait de la responsabilité des ONG de valoriser davantage l’expérience des personnes parties en mission. « Les torts sont partagés. Les entreprises ont longtemps eu un regard naïf sur l’humanitaire, domaine qu’elles pensent parfois encore comme étant uniquement dévolu aux bénévoles… Elles n’intègrent donc pas toujours la dimension très professionnelle de ces activités. C’est aux ONG de communiquer dans ce sens. Elles ont trop longtemps fonctionné en cercle fermé et pas assez travaillé avec les entreprises… qu’elles ont même longtemps diabolisées. Ca va mieux aujourd’hui, mais il faudra du temps pour changer les mentalités. » Une meilleure reconnaissance des savoir-faire propres aux métiers de l’humanitaire aurait alors le mérite de rassurer les salariés, à la fois désireux de partir en mission mais n’excluant pas une réintégration dans le secteur privé au retour. Par Audrey Minart– Lesinfluences.fr Source: http://emploiparlonsnet.fr/le-labo/en-conge-solidarite
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