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Par Association française des hémophiles - Publié le 10 juin 2015 - 09:56 - Mise à jour le 13 juin 2015 - 06:00
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Journée patients chercheurs : Récit de la visite d’un laboratoire de recherche

Rencontre entre patients et chercheurs racontée par Jeanine Klein, membre du groupe de travail « Recherche »

Journée patients chercheurs : Récit de la visite d’un laboratoire de recherche
Journée patients chercheurs : Récit de la visite d’un laboratoire de recherche

Première journée « Portes ouvertes » dans un laboratoire de recherche : découverte du métier de chercheur.

Le groupe de travail « Recherche » de l’AFH a organisé la visite du laboratoire de recherches Unité 1176 de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), le vendredi 13 mars 2015 à l’hôpital du KREMLIN BICETRE.

Cette journée, mise en place avec le soutien de l’INSERM et du réseau ScienSAs’ (Scientifiques Seniors et Associations de malades), a réuni une vingtaine de patients hémophiles A et B mais aussi des patients atteints de la maladie de Willebrand venus des quatre coins de la France.

Après une introduction de Geneviève Piétu, animatrice du groupe de travail « Recherche » de l’AFH et l’intervention de Bernadette Bréant, responsable de la Mission INSERM Associations et du réseau ScienSAs’, Cécile Denis, directrice du laboratoire depuis 2010, a présenté l’unité 1176 de l’INSERM.

C’est le principal laboratoire en France dont les activités de recherche sont dédiées exclusivement aux maladies hémorragiques. Le laboratoire existe depuis 1976. Les thèmes de recherche, au départ concentrés sur la maladie de Willebrand et le facteur Willebrand, se sont élargis à l’hémophilie, puis à l’hémostase et aux vaisseaux. Depuis le 1er janvier 2015, le thème de recherche de l’unité 1176 est libellé ainsi : Hémostase – Inflammation – Thrombose.

Le laboratoire emploie de 30 à 40 personnes à savoir : 7 chercheurs INSERM qui consacrent 100% de leur temps à la recherche, 4 chercheurs hospitalo-universitaires (2 médecins et 2 pharmaciens) qui partagent leur temps à 50/50 entre une activité à l’hôpital et une activité de recherche en laboratoire, 2 enseignants chercheurs et 2 praticiens hospitaliers, 7 ingénieurs ou techniciens, 6 chercheurs Post-doctorant, 3 administratifs et une dizaine d’étudiants en master ou en thèse.

Le laboratoire est évalué tous les 5 ans par le Haut Conseil de l’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (HCERES) avec dépôt d’un dossier scientifique et la visite d’un comité d’experts (experts français ou étranger, représentant des institutions…). Les critères d’évaluation vont de la vérification de l’atteinte des objectifs fixés sur le contrat précédent, au rayonnement international du laboratoire, en passant par le nombre et la qualité des publications scientifiques, l’interaction avec l’environnement économique (obtention de brevets), la formation des étudiants (nombre de thèses).

Les recherches dans un laboratoire INSERM sont entièrement dédiées à la santé. Il s’agit de comprendre et d’améliorer la santé humaine. A l’unité 1176 la recherche s’articule autour de :

- La recherche fondamentale : il s’agit de comprendre le fonctionnement normal et pathologique des systèmes vivants. C’est produire de la connaissance, des fondements scientifiques.

- La recherche translationnelle : elle permet d’aboutir à de nouveaux modèles de médicaments, des thérapies innovantes. On aboutit à la recherche pré-clinique avec des tests sur les cellules et les animaux. A ce niveau, l’Inserm dépose un brevet. Depuis 2010, le laboratoire a déposé 6 brevets.

L’unité 1176 de l’Inserm n’a pas vocation à réaliser de la recherche clinique. Celle-ci est prise en charge par les laboratoires pharmaceutiques.

Au niveau du budget, le laboratoire a besoin de 1,5 à 1,8 million d’€/an, comprenant le fonctionnement et des salaires. Il bénéficie d’un financement institutionnel de 23.000€/an de la part de l’université Paris Sud et 180.000€/an de l’Inserm (290.000€ en 2010). Les 2/3 de ces sommes servent à couvrir les frais de fonctionnement (entretien et réparation des appareils, enlèvement des déchets biologiques, frais d’animalerie, petit matériel) et la rémunération des stagiaires. Il ne reste plus que 68.000€ à consacrer aux réactifs de recherche. A titre d’exemple en 2014, 350.000€ ont été dépensés en réactifs.

Avec la baisse du financement institutionnel de 40%, le laboratoire doit diversifier ses sources de financement et se tourner vers les financements privés avec les brevets et les prestations de service qu’il effectue pour les entreprises pharmaceutiques.

La fin de la matinée a été consacrée à la présentation des grands thèmes de recherche sur l’hémophilie et la maladie de Willebrand par Peter LENTING et Olivier CHRISTOPHE.

Pour la maladie de Willebrand, Peter LENTING, rappelle le fonctionnement de l’hémostase et le rôle du Facteur Von Willebrand (FVW) qui est crucial pour l’adhésion des plaquettes à la brèche vasculaire : c’est l’hémostase primaire. Le FVW est une énorme glycoprotéine. Dans le sang, il circule sous forme de pelote de laine recroquevillée sur lui-même mais, en cas de brèche vasculaire, sa structure se modifie, elle se déplie, comme à former une « corde à linge » pour attirer le plus de plaquettes possibles.

Pour l’hémophilie, Olivier CHRISTOPHE, rappelle que la coagulation est un mécanisme complexe où intervient des accélérateurs donc pro-coagulants tels le FVIII ou le FIX mais aussi des régulateurs ou des freins qui ont une action anti-coagulante comme l’inhibiteur de la voie du facteur tissulaire. Ainsi la suppression d’un frein de la coagulation permet d’améliorer le processus d’hémostase chez l’hémophile. L’anticorps anti-inhibiteur de la voie du facteur tissulaire en injection sous cutanée est en essai clinique de phase 1.

L’après-midi a été consacrée à l’évolution du groupe dans différents ateliers :

- Multiplication bactérienne comme outil pour amplifier un gène : intégration d’un gène d’intérêt dans une bactérie par choc thermique, puis culture à bonne température permettant la multiplication des bactéries qui le contiennent afin d’obtenir le gène en grande quantité.

- Electrophorèse des protéines sur gel d’acrylamide : cette technique permet de différencier les protéines de masses différentes. En effet, suivant leur taille les protéines migrent plus ou moins facilement au travers les pores d’un gel lorsqu’on applique un courant électrique.

- Facteur Willebrand observé au microscope dans les cellules de Weibel Palade qui apparaissent toutes scintillantes et presque en 3D… Fabuleux très esthétique… je dirais même artistique… A voir absolument.

- Test de coagulation avec un appareil qui mesure le temps de coagulation. Les échantillons sont placés dans des tubes avec une bille au fond. Le but de la coagulation est de fabriquer de la fibrine qui, lorsqu’elle sera formée, empêchera la bille de bouger dans le tube.

Le laboratoire était en activité. Nous avons été chaleureusement accueillis par tout le personnel qui nous a montré et expliqué les objectifs de l’atelier, la technique de recherche utilisée… Un grand merci à eux pour leur générosité, leur enthousiasme, leur écoute et leur disponibilité.

Merci encore à Cécile Denis et à son équipe pour cette première « journée portes ouvertes » à l’unité 1176.

 

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