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Par Passeport Avenir - Publié le 2 juillet 2015 - 15:33 - Mise à jour le 2 juillet 2015 - 15:40
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Patrons – Patronnes en 2050 : qui seront-ils ?

Quels leaders seront les patrons – patronnes en 2050 ? Dans un monde que l’on imagine toujours plus globalisé et plus connecté aux nouvelles technologies, les leaders de demain seront-ils différents dans l’exercice de leurs responsabilités au sein des entreprises ? Réinventeront-ils nos modèles économiques pour mieux les orienter dans l’intérêt des générations futures ? Pratiqueront-ils le même leadership que leurs prédécesseurs ? Seront-ils en mesure de gérer les entreprises sans se restreindre au court terme, en tenant compte de l’impact économique mais aussi social, territorial et environnemental ?

Patrons – Patronnes en 2050 : qui seront-ils ?
Patrons – Patronnes en 2050 : qui seront-ils ?

Pour répondre à ces questions, l’association Passeport Avenir a réuni dans les locaux d’Accenture France, le temps d’une table ronde, Frédéric Taddeï, journaliste – animateur de télévision et de radio, avec :

  • Stéphane Richard  : Président-Directeur général du Groupe ORANGE
  • Najoua Arduini ElAtfani  : Présidente du Club du XXIe siècle
  • Thibaut Guilluy  :Directeur Général du Groupe ARES
  • Valérie-Claire Petit  : Professeur de leadership à l’EDHEC Business School

Frédéric TADDEI : Quelles sont les qualités intangibles des patrons ?

Valérie-Claire PETIT explique que les rôles assignés aux patrons, parmi lesquels la prise de décision et l’exercice du leadership, n’évolueront pas. En revanche, l’environnement s’est complexifié.

Stéphane RICHARD affirme que le courage, l’écoute et le discernement resteront des qualités fondamentales. Les dirigeants sont désormais plus exposés, ce qui renforce leur devoir d’exemplarité. A titre personnel, il se déclare partisan d’un management par la conviction plutôt que par l’autorité. Enfin, les patrons du futur devront tirer parti de la diversité et du digital.

Najoua ARDUINI-ELATFANI estime que les dirigeants actuels devront porter un regard différent sur les jeunes qu’ils recrutent.

Thibaut GUILLUY considère que les patrons devront être plus transparents. Ils devront également faire preuve d’humilité. Il espère ainsi que les bénéficiaires de Passeport Avenir apporteront leur regard différent et leur qualité de résilience.

Frédéric TADDEI : Quelles évolutions des modèles de management en 2050 ?

Stéphane RICHARD déclare que la popularisation du tutoiement n’est pas représentative de l’évolution des rapports humains. Cependant, les réseaux sociaux ont introduit une plus grande proximité entre les employés et leurs dirigeants.

Valérie-Claire PETIT ajoute que les nouvelles technologies rapprochent les salariés. Toutefois, le dirigeant n’a pas le temps de se consacrer individuellement à chacun d’entre eux. Ainsi, le co-leadership pourrait résoudre ce problème.

Thibaut GUILLUY déclare qu’un manager doit animer différentes communautés et créer des dynamiques entrepreneuriales au sein de son entreprise.

Najoua ARDUINI-ELATFANI indique que la nouvelle génération aspire à être respectée.

Stéphane RICHARD précise qu’un dirigeant doit être pédagogue, car une stratégie d’entreprise s’avère inefficace si elle n’est pas intégrée par le plus grand nombre. Par ailleurs, la culture personnelle du dirigeant est importante.

Frédéric TADDEI : les rapports entre les salariés, les patrons et les actionnaires vont-ils êtres amenés à changer ?

Stéphane RICHARD estime qu’aucun succès d’entreprise ne peut se construire sans un équilibre entre ses grandes parties prenantes (salariés, actionnaires et clients).

Valérie-Claire PETIT observe que le dirigeant doit être capable de se positionner du côté des actionnaires en même temps que de celui des salariés. Par ailleurs, bien que le stéréotype du dirigeant demeure très étroit, ce dernier se doit de garder son authenticité.

Najoua ARDUINI-ELATFANI ajoute que l’entreprise doit se poser en vecteur d’intégration et de promotion. Cependant, les entreprises n’ont pas encore pris conscience de leur intérêt d’aller chercher les talents partout où ils se trouvent.

Thibaut GUILLUY suggère de revoir la constitution des élites, pour laquelle la diversité sera indispensable. Le dirigeant doit également faire preuve de pédagogie, car chaque individu peut être tour à tour consommateur, collaborateur et actionnaire.

Frédéric TADDEI : Comment sera le travail du futur ?

Stéphane RICHARD assure que les PME existeront toujours en 2050. Quant aux grands groupes, ils devront contribuer à améliorer le fonctionnement du tissu économique. Par ailleurs, certaines personnes pensent que le numérique détruit des emplois. Il convient toutefois de rester optimiste. Les emplois ne seront majoritairement pas créés par les grands groupes, qui conserveront tout de même leur rôle de formateur. Enfin, la question de l’accès à l’emploi demeurera majeure.

Valérie-Claire PETIT souligne que la relation de confiance demeurera indispensable.

Thibaut GUILLUY note que 50 % des métiers actuels disparaîtront dans un avenir proche. Il convient donc de former des personnes en mesure de se trouver en situation de réapprentissage permanent. En outre, les dirigeants devront tenir leurs engagements pour retenir leurs salariés.

Frédéric TADDEI remarque que la mise en concurrence des salariés a rompu le contrat de confiance.

Thibaut GUILLUY indique que certaines personnes ont une perception négative du travail. Il convient donc de rebâtir le contrat de confiance entre les citoyens et les entreprises.

Najoua ARDUINI-ELATFANI rapporte que les membres de la nouvelle génération exerceront en moyenne 15 métiers différents au cours de leur carrière, ce qui est positif. Malheureusement, la mobilité au sein d’un grand groupe est souvent perçue comme une trahison. La culture doit donc évoluer.

Frédéric TADDEI : Quel sens donner à l’entreprise en 2050 ?

Stéphane RICHARD reconnaît que les entreprises devront être plus morales. Par ailleurs, la fusion entre communication interne et externe incite les jeunes à exiger davantage de valeurs. De plus, le monde change, ce qui oblige les entreprises à exercer une responsabilité sociale et environnementale.

Valérie-Claire PETIT affirme que les investissements réalisés dans les stratégies de marque employeur sont plus efficaces en externe qu’en interne.

Stéphane RICHARD ajoute que la fierté d’appartenance ne se confond pas avec la marque.

Najoua ARDUINI-ELATFANI note que la nouvelle génération a besoin de reconnaissance. Un autre paramètre important est l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

Thibaut GUILLUY explique qu’une attitude cohérente de la part de l’entreprise permettra aux collaborateurs de se réconcilier avec celle-ci.

Questions du public

Pourquoi la diversité n’est actuellement pas présente chez les patrons ?

Najoua ARDUINI-ELATFANI évoque un phénomène long de prise de conscience.

Valérie-Claire PETIT annonce que la diversité s’accélérera, car elle bénéficie à l’entreprise, sans pour autant être une finalité.

Le leadership est-il inné ou acquis ? Peut-il se perdre ?

Valérie-Claire PETIT rappelle que le leadership correspond au processus par lequel un individu influence un groupe pour atteindre un objectif commun. Celui-ci est à la fois inné, puisqu’il s’exerce au moyen de qualités intrinsèques ; et acquis, puisqu’il peut être amélioré. Il peut également se perdre, car il s’agit d’un processus de reconnaissance.

Stéphane RICHARD souligne l’importance de l’envie et de l’ambition personnelle. En effet, diriger une entreprise est une tâche difficile, sans être une fin en soi. Les patrons ne devront pas trop être malmenés, afin d’éviter une crise des vocations.

Valérie-Claire PETIT évoque la nécessité de désacraliser la fonction de dirigeant, sans pour autant désenchanter la population.

Thibaut GUILLUY met en garde contre l’autocensure. Les leaders ne doivent pas non plus se fabriquer une image inatteignable. Ainsi, la reconnaissance de ses faiblesses permet d’assumer plus sereinement son leadership.

Najoua ARDUINI-ELATFANI rappelle qu’il n’est pas nécessaire d’être directement concerné par la diversité pour la promouvoir.

Stéphane RICHARD invite à aimer la diversité plutôt qu’à la craindre. Enfin, les évolutions prennent du temps, ce qui justifie l’importance de la transmission.

Conclusion

Benjamin BLAVIER, fondateur et directeur général de Passeport Avenir, rappelle que les patrons de 2050 devront toujours posséder certaines qualités intangibles. Passeport Avenir transmet ces fondamentaux à ses jeunes, tout en les incitant à devenir des dirigeants différents, en raison de leur parcours « hors voie royale ». Ils mettront donc leur diversité en avant et auront la capacité de s’adresser à des interlocuteurs variés.

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