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Par Carenews PRO - Publié le 14 décembre 2015 - 15:06 - Mise à jour le 22 janvier 2016 - 14:24
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[ENTRETIEN] Carole Orchampt, DG du réseau national des maisons des associations

Carole Orchampt est «  tombée dans la marmite  » à l’âge de 8 ans. Pratiquante en danse sur glace, puis engagée en tant qu'encadrante sportive, elle baigne dans la vie associative. Une formation en école de commerce  :  «  rare pour [sa] génération  ». Elle a 22 ans d'expérience professionnelle, dont 18 dans le secteur associatif  : éducation populaire, formation, insertion professionnelle et dans un centre de ressources pour la vie associative, une maison des associations. Ses deux expériences dans le privé ne sont pas des intruses car elles se sont déroulées dans le secteur de la formation (Wall Street Institute et Vivendi).

[ENTRETIEN] Carole Orchampt, DG du réseau national des maisons des associations
[ENTRETIEN] Carole Orchampt, DG du réseau national des maisons des associations

Elle a intégré le Réseau national des maisons des associations (RNMA) en 1999 en tant que membre. À l'époque, elle dirigeait la maison des associations (MDA) de Lorient (7 ans), ce qui lui a offert une première expérience de direction dans un centre de ressources.

Ce qui l'a rassurée dès le début, c'est qu'on lui a dit qu'elle trouverait en le RNMA un «  vrai réseau d'entraide  ». Ce réseau est né en 1994 à l'initiative de 8 directeurs de MDA qui ont constitué un réseau d'échange de pratiques «  très informel  » et composé de techniciens essentiellement.

En 2010, elle a été recrutée comme chargée de mission par le réseau  ; elle en a pris la délégation générale en 2011.

C'est une petite structure, avec 3,5 équivalents temps plein. L'originalité de ce réseau, c'est la volonté de ne pas avoir de siège parisien, le réseau «  trouvant sa force sur les territoires  ». D'ailleurs, il n'y a «  pas de locaux tout court  » puisque c'est un réseau «  hors sol et partout chez lui  ». Carole est toujours basée à Lorient où elle travaille, comme ses collaborateurs, en home office, même si elle passe 60% de son temps en déplacement... L'assistante du réseau travaille à mi-temps, le reste du temps de travail est réalisé pour la MDA d'Amiens. Un chargé de mission est basé à Lille, il développe des projets de coopérations et anime la démarche nationale d’observation locale de la vie associative .  Un autre chargé de mission est basé à Valence, il a en charge l’animation territoriale du RNMA

Carole dit qu'avec 36 000 communes françaises, on peut considérer qu'il y a «  36 000 MDA  », qui, si elles ne sont pas formalisées, consistent au moins en une mise à disposition d'espaces pour les associations. Sous leurs formes plus développées, les MDA proposent également des animations par des professionnels. Leur point commun est que les associations sont toujours parties prenantes  des MDA: «  elles vivent dans les maisons  et elles les animent».

La position très forte du réseau «  prônée et défendue  » c'est que les MDA sont autonomes vis-à-vis du secteur public. En 1994  : 90% de MDA étaient issues d'initiatives privées, aujourd'hui le ratio est inversé, très largement  : il y a actuellement 60% de MDA d'initiative publique. Il y a une nette «  tendance vers une institutionnalisation ». Le RNMA comporte 85 MDA de toutes tailles et sur tous les territoires. Rurales ou urbaines, elles ont une variété d'équipements et d'emplois salariés  : de 0 à 33.

Les missions de Carole sont variées. Elle se voit avant tout comme un «  aiguilleur du ciel  ». Le management d'équipe en télétravail est spécifique. Elle insiste sur des composantes essentielles selon elle  : coopération, collaboration et consultation.

Ensuite, elle doit agir comme une «  caisse de résonance  », ascendante et descendante. En effet, le RNMA est «  bien identifié par les pouvoirs publics et les associations  ». La preuve  : il est maintenant consulté sur des sujets comme la circulaire Valls ou les mesures de simplification pour les associations. Des consultations, les membres deviennent des contributeurs, «  tout est toujours concerté, de la commune au national  ».

Après, plus évident, Carole anime l'association et sa gouvernance qui depuis un an est collégiale. Le conseil d'administration est composé de 25 membres et de leurs suppléants, et le bureau a 5 co-présidents qui participent à l'administration et à la prise de décision au sein de l'association.

Au-delà de l'animation, il s'agit de «  mettre les élus en capacité de réflexion  ».

Elle gère en sus certains dossiers en propre, comme celui des associations employeurs et bien sûr représente l'association dans les différents conférences ou évènements.

Sa vision de l'évolution du monde associatif peut être résumée ainsi  : «   on est sorti de l'État providence pour le secteur associatif  ». Dans le secteur, les situations sont disparates et soumises aux changements d'acteurs et d'équipes politiques, sans lien avec la couleur politique de celles-ci. Ces changements sont plus liés «  à une conviction propre sur les secteurs et à sa connaissance  ».

Le partenariat avec les collectivités territoriales est «  indispensable  », les associations sont leurs «  partenaires privilégiés sur tous les territoires  ». Pour Carole Orchampt, «  les activités des associations sont complémentaires de l'action publique  ».

La vocation du RNMA est de développer une «  interconnaissance  », de faire tomber les freins et les réticences et de faire croître les échanges. «  L'association n'est pas morte, le modèle non plus  » ; mais il faut l'aider à «  évoluer, c'est la responsabilité de tous  ».

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