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Par Carenews PRO - Publié le 21 janvier 2016 - 13:26 - Mise à jour le 25 janvier 2016 - 14:53
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[CARENEWS JOURNAL] Cas mécénat : la Fondation Colas

La Fondation Colas se consacre exclusivement aux artistes pour magnifier la route Si l’idée est originale, elle n’est pas nouvelle. Voilà plus de vingt ans que la Fondation Colas, sous l’impulsion du président directeur général d’alors Alain Dupont, fait la promotion de la peinture contemporaine. Comment ? En sélectionnant chaque année quinze artistes peintres à qui elle commande une œuvre. Mais pas n’importe laquelle. Car le groupe Colas spécialisé dans la construction et l’entretien des routes veut magnifier son métier à travers sa fondation. De sorte que le sujet imposé aux candidats est celui de la route, thèmequiàtraversl’œiletl’imagination d’un artiste prend toutefois des aspects très divers. Et il est d’autant plus riche que les artistes peuvent s’ils le souhaitent rencontrer les salariés du groupe et aller sur un chantier pour en comprendre le fonctionnement.

[CARENEWS JOURNAL] Cas mécénat : la Fondation Colas
[CARENEWS JOURNAL] Cas mécénat : la Fondation Colas

Comment ça marche ?

L’appel à candidatures lancé mi- novembre se fait avec l’aide des galeries qui proposent aux artistes exposés chez elles de se présenter et le bouche-à-oreille des artistes, très dynamique après plus de vingt ans d’existence. Il se fait aussi via les collaborateurs de l’entreprise qui s’intéressent à la peinture contemporaine. L’implantation de Colas dans une cinquantaine de pays permet d’ouvrir facilement le concours à l’international.

La fondation, désormais reconnue même des conservateurs de musée, reçoit entre 300 et 350 dossiers de candidature chaque année. Ceux-ci sont étudiés par un comité de sélection composé de dix personnes. Outre le président directeur général du groupe Colas et celui de la fondation en font partie des galeristes, des journalistes

spécialisés et des collaborateurs de l’entreprise. Le poids de ces derniers est jugé très important, car ce sont eux qui vivront au milieu des toiles.

Les dossiers reçus sont donc examinés dans un premier temps individuellement par chaque membre du comité qui attribue une note sur une échelle de 0 à 3. Après cette notation individuelle, une cinquantaine de dossiers est sélectionnée en faisant la moyenne des dix notes attribuées. Puis le comité se réunit début janvier pour échanger sur ces dossiers et en garder seulement quinze après discussion entre tous les intervenants.

La fondation commande alors fin janvier aux artistes sélectionnés une œuvre qui doit être remise fin juin. Celle-ci est achetée aux artistes qui proposent un prix le plus souvent de quelques milliers d’euros et ne dépassant jamais les 10 000 euros. Peuvent aussi bien se présenter de tout jeunes artistes que des artistes à la réputation déjà établie. Et bien sûr de toutes nationalités.

Où vont les œuvres ?

Les œuvres n’ont absolument pas vocation à être vendues, c’est d’ailleurs interdit par les statuts de la fondation. Elles sont au contraire insérées dans la vie courante de l’entreprise et accrochées sur les lieux de travail des collaborateurs. « Comment je vais vivre avec telle ou telle œuvre, tous les jours, à mon travail? » est la question que se pose un collaborateur du comité de sélection.

Les 350 toiles constituant aujourd’hui la collection voyagent dans les différents lieux d’implantation du groupe et vont donc d’un bureau à l’autre d’un pays à l’autre. Et l’implication des collaborateurs est si importante pour la fondation qu’elle propose à ses 60 000 collaborateurs de décrypter les codes de l’art contemporain avec l’aide de journalistes spécialisés comme Élisabeth Couturier, également auteur de L’Art contemporain, mode d’emploi. Au fil des ans, la fondation a ainsi permis non seulement de constituer une vraie collection, mais aussi de fédérer hommes et femmes du groupe autour de valeurs culturelles partagées. Une forme de mécénat aussi rare qu’originale puisque l’art et la culture ne représentent guère plus de 5 % des domaines d’action des fondations françaises.

 

Paroles d’artistes sur la route

« De mon travail sur les Maisons j’ai retenu le motif même de la maison, qui s’associe pour moi à la route, car c’est par la route que l’on rentre chez soi. » Piotr Klemensiewicz

« Le mouvement du pinceau sur la toile dessine naturellement une sorte de route. » Jacob Brostrup

« Le godet que j’ai peint pour la fondation se demande quel chemin il va emprunter dans le paysage infini qui l’entoure. Le champ des possibles est grand. » Odile Ferron-Verron

 

Bonne route! de Vincent Bioulès

« La route serpente d’abord à travers un austère paysage de garrigues puis, à la lumière noire de la lune, se transforme en route céleste et transparente. J’ai pensé à ce cri de ralliement, issu de la langue du moyen-âge, avec lequel les pèlerins se saluent quand ils se croisent : “Ultreïa”. Il signifie “aller plus loin, plus haut”, c’est-à-dire partir pour se perdre d’abord, puis se trouver soi-même. J’ai voulu illustrer cette symbolique du dépassement de soi que vit celui qui se met en route, quelle que soit la direction objective qu’il se choisit au départ. »

Vincent Bioulès

 

Photo : COLAS - Hervé Fabre

 

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