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Par Carenews PRO - Publié le 10 octobre 2016 - 16:06 - Mise à jour le 21 octobre 2016 - 14:27
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[ENTRETIEN] Dominique Blanchecotte, déléguée générale de la fondation La Poste

Fidèle aux entreprises publiques, Dominique Blanchecotte est facilement passée de la RATP à La Poste. C’est au sein du cabinet du président qu’elle a touché du doigt la richesse de l’engagement sociétal du groupe et s’est passionnée pour la Fondation d’entreprise dont elle est aujourd’hui déléguée générale.

[ENTRETIEN] Dominique Blanchecotte, déléguée générale de la fondation La Poste
[ENTRETIEN] Dominique Blanchecotte, déléguée générale de la fondation La Poste

Comment êtes-vous devenue déléguée générale de la Fondation La Poste ?

Après avoir travaillé à la RATP je suis arrivée dans le groupe La Poste fin 2002 comme directrice de cabinet du président Jean-Paul Bailly alors que la Fondation reportait au directeur de cabinet pour le président. J’ai dû, en l’absence de délégué général, assurer l’animation de la Fondation à l’époque engagée essentiellement dans la culture et cela m’a beaucoup intéressée. Au point de demander au président de me confier le poste de déléguée générale de la Fondation en conservant celui de directrice de cabinet. Et j’ai assuré ces deux fonctions pendant douze ans.

Aujourd’hui je suis déléguée générale de la Fondation et médiatrice de la vie au travail dans le groupe la Poste. Je n’étais pas prédisposée à assumer cette fonction au sein de la Fondation, mais cela a été une opportunité en même temps qu’un vrai challenge. Parce qu’une entreprise doit être engagée.

Depuis l’origine en 1995 la Fondation est fortement engagée dans le culturel en soutenant l’écriture sous toutes ses formes. Jean-Paul Bailly a enrichi cette orientation en lui apportant un nouvel axe plus solidaire. Et le nouveau président Philippe Wahl, tout en conservant les deux premiers axes, veut privilégier les liens de proximité.

La Fondation d’entreprise La Poste va être prorogée en janvier prochain pour cinq ans avec une raison d’être : « favoriser le développement humain et la proximité à travers l’écriture, pour tous, sur tout le territoire et sous toutes ses formes ». Celle-ci me semble tout à fait légitime pour un acteur important du territoire comme La Poste qui dispose de surcroît d’un capital confiance important.

La Fondation veille à ce que les actions qu’elle soutient soient réparties dans les territoires et y associent les postiers. 

 

Quelles sont les priorités de la Fondation ? 

La Fondation La Poste, qui dispose d’un budget de 1 million d’euros par an, développe son action dans trois directions.

D’abord l’ écriture épistolaire : nous aidons à l’édition de correspondances de personnes connues ou inconnues. L’idée est de valoriser et faire partager des textes ayant un intérêt sociétal, mais qui n’auraient pas pu être lus autrement. Un comité de sélection se réunit tous les deux mois pour faire les choix. Nous avons par exemple, sur le sujet de Dien Bien Phu, choisi de publier des lettres de correspondance de familles restées sur place adressées à leurs proches sur le lieu des combats. Nous soutenons aussi les ouvrages qui aident à mettre en valeur ces correspondances. C’est le cas du livre France Mexique relatant les histoires de migrants célèbres ou inconnus.Nous soutenons les manifestations aidant à mettre en valeur les correspondances comme le Printemps des Poètes ou Le Festival des mots à la Charité sur Loire.

Ensuite l’écriture vivante et novatrice. Nous soutenons les nouvelles formes d’écriture via des prix littéraires comme le prix Sévigné destiné à un auteur d’une édition de correspondances inédites, le prix Clara auquel concourrent des adolescents de douze à dix sept ans. La recette de la vente des nouvelles est versée à l’hôpital Necker pour la recherche sur les maladies orphelines touchant les foetus. Nous avons aussi mis en place le Prix des Postiers écrivains qui s’adresse aux 267 000 postiers plus 500 000 retraités afin de valoriser les nouveaux talents. 

Enfin l’écriture pour tous. L’aspect solidaire de la Fondation se manifeste grâce aux ateliers d’écriture développés avec le tissu associatif en milieu carcéral, à l’ hôpital et aussi dans les Ephad, de nombreuses personnes âgées ayant beaucoup à transmettre, mais ne pouvant pas souvent le faire seules. 

On essaie aussi d’explorer les nouvelles formes d’écriture avec le digital. Nous n’en sommes qu’aux prémices et pourtant l’on parle déjà d’illettrisme digital.

 

Comment voyez-vous évoluer le mécénat ?

Je le vois dans les territoires sur les différents évènements que nous soutenons, le mécénat est indispensable, car les subventions dans le domaine culturel sont très difficiles à obtenir. Même sur de petites opérations nous donnons plus que le Conseil général.

Nous nous sentons de plus en plus attendus et ce sentiment s’est accru depuis la crise de 2008 avec le désengagement de l’État vers les régions qui coupent dans les budgets faute de moyens elles aussi. 

En même temps moins de moyens ne veut pas dire moins d’actions. Cela oblige surtout à faire plus attention, à être plus créatif, à faire différemment.. En six, sept ans nous avons doublé le nombre d’ évènements avec le même budget. Ceux qui demandent font plus attention eux aussi.

Et puis il y a une vraie envie d’aider dans notre société. On a beaucoup parlé des entreprises qui s’y sont mises pour racheter leurs erreurs. Mais on a un milieu associatif formidable avec des gens magnifiques dans des endroits reculés à qui l’on doit rendre grâce. La crise a amené une façon différente de faire des choses avec beaucoup plus d’initiatives. Ceux qui donnent le plus sont ceux de la région Nord–Pas-de-Calais qui n’est pourtant pas la plus riche.

Le mécénat repose beaucoup sur des personnalités. Beaucoup de postiers sont très engagés en milieu associatif c’est pourquoi nous voulons que la Fondation soit « La Fondation de tous les postiers ».

 

 

Crédit photo : Fondation La Poste

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