Philippines : la réponse à la crise alimentaire s’organise
Alors que les doutes subsistent sur le nombre de victimes du typhon Haiyan (3 000 selon le gouvernement, plus de 10 000 selon les agences humanitaires), toutes les conditions sont réunies pour une crise alimentaire de grande ampleur qui risque d’affecter les survivants de l’une des plus importantes catastrophes qu’aient connues les Philippines.

En déplacement aux Philippines, Valérie Amos, la directrice des affaires humanitaires de l’ONU a lancé un appel aux dons afin de récolter les 301 millions de dollars nécessaires afin d'apporter une aide d’urgence en matière notamment de santé, d’abris et de nutrition. 28% de cette somme devraient aller à l’aide alimentaire d’urgence fournie par le Programme Alimentaire Mondial (PAM).
L’agence humanitaire onusienne a mis en place une action d’urgence pour les 6 prochains mois, visant à organiser des distributions générales de vivres mais aussi des activités de reconstruction des moyens de subsistance. De plus, le PAM mettra en place une chaîne logistique pour le transport des vivres ainsi qu’un système permettant de rétablir les télécommunications détruites par le cyclone.
Ces activités de reconstruction permettront, en plus de l’aide alimentaire, de repousser les risques d’une crise alimentaire majeure dont l’ombre se profile au-dessus de ceux qui ont tout perdu.
Selon Action Contre la Faim, « Les gens ont perdu leur petit commerce, il faut les aider à retrouver les moyens de gagner leur vie. Les agriculteurs ont vu leurs champs dévastés, il va falloir les nettoyer, leur redistribuer semences et outils, pour qu’ils cultivent à la prochaine saison agricole. Il faut au moins un an pour le "basique" et il faudra reconstruire tous les bâtiments administratifs, les maisons en dur, l’aéroport. Cela prendra au moins cinq ans. »