Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 14 juin 2017 - 08:42 - Mise à jour le 23 juin 2017 - 12:58
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

[LU] L’OMS sous l’influence des donateurs ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) voit depuis 1990 la part des dons privés augmenter significativement dans son budget. L’année dernière, les contributions volontaires ont représenté près de 80% de ses financements. Une générosité salutaire mais qui influencerait les priorités de l’organisation.



[LU] L’OMS sous l’influence des donateurs ?
[LU] L’OMS sous l’influence des donateurs ?

Les dons privés en forte hausse

Si, à l’origine, les cotisations des États membres étaient majoritaires dans la composition du budget de l’OMS, l’explosion des dons, durant ces dernières années, a complètement rééquilibré la balance. Bilan : en 2016, 80 % des financements de l’organisation provenaient de contributions privées, soit près de 1,7 milliard de francs suisses pour un budget total de 2,4 milliards. Parmi les plus généreux, les États-Unis et la Grande-Bretagne qui accordent des subventions supplémentaires au-delà de leurs cotisations, mais aussi la fondation Bill & Melinda Gates ainsi que la fondation GAVI Alliance.

 

La politique de l’OMS sous influence ?

Bien que l’action du philanthrope Bill Gates soit essentielle au financement de l’OMS (86 milliards de francs suisses), cette dernière n’en demeure pas moins controversée. Les observateurs s’interrogent sur le manque d’indépendance de l’OMS, qui alignent ses priorités sur certains intérêts privés. Exemple sans appel : la lutte contre la polio, programme pour lequel le budget de l’organisation est le plus élevé, atteignant 870 millions de francs suisses pour les années 2016/2017. Or, l’éradication de la maladie se révèle être le cheval de bataille du célèbre fondateur de Microsoft. Une proximité troublante qui met en lumière l’influence grandissante de certains donateurs sur l’agenda de l’OMS. Antoine Flahault, directeur de l'Institut de Santé Globale de la Faculté de Médecine à l'Université de Genève, souligne à ce propos : "Si un jour on éradique la polio de la planète, on pourra le devoir en grande partie à la Fondation Bill Gates. En revanche, l'OMS est moins libre, parce que les dons vont orienter la politique là où le donateur souhaite l'orienter, puisqu'il donne pour une cause. Il ne donne pas pour l'OMS".

 

Définir la politique de santé mondiale 

Autre difficulté, la hiérarchisation des objectifs de l’OMS, en fonction des intérêts particuliers, pose en même temps la question de la pertinence des combats menés. Jean-Marie Kindermans, président de l’Agence Européenne pour le Développement et la Santé (AEDES), interrogé par le média suisse RTSinfo, considère que l’enveloppe budgétaire de l’OMS devrait être destinée à la lutte contre des maladies qui tuent davantage aujourd’hui comme la tuberculose, le VIH ou encore l’hépatite C. Pour résoudre ces problématiques, le spécialiste estime nécessaire l’ouverture d’un débat public pour définir une politique de santé mondiale, véritablement ordonnée aux exigences de bien commun. 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer