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Par Carenews PRO - Publié le 11 octobre 2017 - 16:18 - Mise à jour le 30 novembre 2017 - 14:30
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[INFO ENGAGÉE] Annabelle Baudin, initiatives citoyennes pour un nouveau monde

Cet automne, carenews.com vous propose une série d'entretiens avec des journalistes "engagé.e.s". Nous constatons, depuis quelques petites années, l'émergence d'un courant de journalisme engagé. Quel que soit le nom (journalisme d'impact, de solution, positif...) et qu'il soit porté par un média généraliste ou par un média spécialisé, c'est avec plaisir que nous observons la montée en puissance de nos confrères et consoeurs motivés par l'intérêt général, le mécénat, l'économie sociale et solidaire, l'innovation sociale, la Tech for good, le développement durable etc. Aujourd'hui, rencontre avec Annabelle Baudin, journaliste qui cherche à voir le monde par l'angle des solutions.

[INFO ENGAGÉE] Annabelle Baudin, initiatives citoyennes pour un nouveau monde
[INFO ENGAGÉE] Annabelle Baudin, initiatives citoyennes pour un nouveau monde

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je travaille à la télévision et plus largement dans les médias depuis une quinzaine d’années. Je n’aime pas trop « définir » mon activité car définir, c’est limiter et mettre les gens dans des cases. Je peux simplement vous dire qu’une partie de mon temps, je l’utilise pour dénicher des pépites ! Traquer les initiatives constructives et innovantes dans le but de les faire connaître, de les amplifier et de leur permettre d’essaimer.

 

Pourquoi êtes-vous devenue journaliste ?

J’aime l’idée de trouver « son verbe » pour pouvoir avoir un job qui résonne, dans la mesure du possible, avec la personne que nous sommes. Si je devais choisir un verbe ce serait « transmettre, » qui est déclinable à l’infini ! Le journalisme est un métier qui se vit. Il se nourrit de rencontres que la curiosité appelle. Il me permet de développer mon empathie, mon intuition aussi.

 

Pourquoi traiter ces sujets engagés ?

Par envie d’assumer un discours positif car je ne supporte pas cette vision qui consiste à ramener tout le monde à la médiocrité, qui clive et qui divise.

Mon constat, c’est que les solutions abondent et les exemples positifs fleurissent de tous les côtes. Ils viennent majoritairement de la société civile et ne demandent qu’à être encouragés, médiatisés et soutenus. Il m’apparaît aussi que mettre en lumière ces solutions, c’est activer la puissance que chacun d’entre nous peut avoir sur lui-même et sur son environnement direct. C’est une responsabilité plurielle et à la portée de tous. 

 

Comment éduquer le public à ces sujets "nouveaux"?

Ces sujets ne sont pas « nouveaux ». C’est la façon de les aborder qui est nouvelle. Accepter de « voir le monde sous l’angle des solutions », ce n’est pas être naïf. C’est comprendre et accepter que le regard que l’on porte sur le monde induit la manière dont il évolue.

Le journalisme d’impact ou de solutions n’est pas le journal des bonnes nouvelles ; j’ai presque envie de vous dire qu’il s’agit du contraire. Car pour parler des solutions, il faut bien commencer par regarder ce qui ne va pas. Un bon diagnostic est la moitié du remède ! Je parle de journalisme d’impact car cette façon de traiter l’information  a un effet réel et mesurable sur le monde qui nous entoure

 

Une rencontre marquante ?

Ma rencontre avec Christian de Boisredon, fondateur de l’agence Sparknews, illustre à merveille mon propos. Un jour, Christian et son frère tombent sur un article du Monde mettant en lumière l’impact du micro-crédit sur les populations les plus pauvres du Bangladesh. Nous sommes dans les années 80 et cet article les inspire au point qu’ils décident de dupliquer l’initiative du micro-crédit au Chili. Cette banque génère aujourd’hui plus de 100 000 emplois. Donc pour changer le monde, il faut changer la manière dont on le raconte, car n’y a pas de petit impact !

 

L'avenir des médias selon vous ?

Aujourd’hui, la surabondance d’informations entraîne beaucoup d’opacité sans parler du nivellement de la qualité ;nous traversons ce que l’on appelle une crise de confiance.

Je pense que l’avenir des médias viendra d’une nouvelle approche du traitement de l’information, une approche beaucoup plus transversale. La seule véritable question qui se pose maintenant est donc la suivante : « Comment avoir de l’impact ? » à une époque où tout le monde peut prendre la parole et se créer sa propre audience. Les médias ont donc intérêt à profiter de cette révolution pour susciter un véritable sentiment d’engagement avec leur public, celui-ci doit être en mesure de s’impliquer en devenant acteur et non plus seulement commentateur.

 

Le mot de la fin ? 

Être optimiste au XXIe siècle, c’est une forme de leadership ! C’est prendre les choses en main, agir plutôt que laisser faire.

Et je suis convaincue qu’aujourd’hui, nous avons tous les moyens de nos rêves si nous mettons le digital au service de la convergence.

Face aux enjeux que nous allons devoir relever collectivement, les médias du futur seront ceux qui nous pousseront à construire le monde de demain et non à désespérer du présent.

 

 

Le site d'Annabelle Baudin.

 

 

 

 

 

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