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Par Fondation Transdev - Publié le 6 janvier 2021 - 14:09 - Mise à jour le 6 janvier 2021 - 15:14
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Aux Ulis, l’association Leux Tech utilise le numérique comme levier de mobilité sociale

Depuis 2014, l’association Leux Tech, soutenue par la Fondation Transdev, utilise le numérique comme levier de mobilité sociale pour les habitants des quartiers populaires. Implantée aux Ulis dans l’Essonne, la structure engagée dans la lutte contre la fracture numérique a joué un rôle crucial d’accompagnement des jeunes, des adultes et des séniors du territoire pour s’adapter au tout à distance imposé par la crise sanitaire.

Crédit photo : DR.
Crédit photo : DR.

« Il y a quatre ans, lorsqu’on a lancé l’association, le département de l’Essonne nous a dit que notre action n’était pas une priorité, se souvient Irène Lindoubi, directrice du développement de l’association Leux Tech. Ces derniers mois, avec la crise sanitaire, il y a eu une prise de conscience globale de la centralité du numérique dans nos vies et la nécessité pour tous de savoir l’utiliser. » École à distance, télétravail, téléconsultations, déclarations et commerce en ligne, accès à la culture sur Internet… Avec la crise sanitaire, la fracture numérique s’est rappelée au bon souvenir des pouvoirs publics.

Le problème n’est pourtant pas nouveau. Selon une étude de l’Insee de 2019, l’« illectronisme » toucherait au moins 16,5 % de la population française. Depuis des années, de nombreux acteurs associatifs luttent à leur échelle contre la fracture numérique dans les territoires. C’est le cas d’Irène Lindoubi et des membres de Leux Tech, une association implantée depuis 2014 sur la commune des Ulis dans l’Essonne. En partant des besoins concrets exprimés par les populations du territoire – soutien scolaire, recherche d’emploi, accompagnement des séniors pour les démarches en ligne -  Leux Tech accompagne les habitants dans l’appropriation des outils numériques.  

Partir des besoins concrets des habitants

Leux Tech part des besoins sociaux des habitants. « On regarde où sont les difficultés, poursuit Irène Lindoubi. Par exemple : je cherche du travail, je n’en trouve pas. Je n’ai pas d’argent pour m’acheter ça. Je n’arrive pas à aider mes enfants à faire leur devoir. Nous allons chercher des ressources digitales et leur apprendre à les utiliser pour leur permettre  de reprendre la main sur la gestion de leur vie. » En plus des ateliers liés à l’appropriation des outils numériques, Leux Tech organise la rencontre entre le tissu économique local et les populations en recherche d’emploi. « Les Ulis, c’est un îlot sur un territoire ultra dynamique. On s’est demandé comment on pouvait connecter et croiser ces univers. On a mobilisé des chefs d’entreprises et des salariés qui ont effectué des transferts de compétences et de connaissances sur le digital aux populations en difficulté. »

Le confinement a eu l’effet d’une loupe sur l’étendue de la fracture numérique en France et sur les inégalités d’accès au numérique. « Les publics en fracture numérique ont besoin du face à face, insiste Irène Lindoubi. Cela permet de se déplacer, d’aller quelque part, de faire rupture avec l’environnement quotidien. » La question de l’équipement numérique a également posé problème. « Si aujourd’hui, tout le monde a un smartphone, poursuit Irène, la fracture apparaît lorsque l'on regarde l’utilisation qu’on en fait. » Aussi, de nombreuses familles ne disposaient pas d’ordinateurs ou n’en avaient qu’un seul pour l’ensemble du foyer. Pour les enfants issus de familles nombreuses, il était impossible de suivre l’ensemble des cours à distance pendant le confinement. 

Toutes les générations touchées pendant le confinement

En lien depuis plusieurs années avec les structures éducatives du territoire, les bénévoles de l’association Leux Tech se sont mobilisés et ont assuré des cours de soutien scolaire auprès des collégiens des Ulis sur Whatsapp. « Nous mobilisions généralement un bénévole pour quatre enfants de même niveau ; il s’appuyait sur les cours envoyés par les enseignants aux jeunes par Internet. » Au fil des semaines, des ordinateurs ont été offerts et distribués aux jeunes par la mairie, facilitant les interventions de l'association. 

Afin de maintenir le lien social avec les séniors isolés, Leux Tech a mené de nombreux ateliers auprès des anciens du territoire : apprendre à utiliser Facebook, sécuriser ses données  en ligne, ouvrir un compte paypal, réaliser une présentation powerpoint. « Bizarrement, les séniors sont beaucoup plus débrouillards que les jeunes, note Irène Lindoubi. Ils n’ont pas peur de tester. Pendant le confinement, ils assistaient surtout au cours pour briser l’isolement. » Jeunes et séniors n’ont pas été les seuls à devoir se former aux outils numériques. L’association a également été sollicitée pour mener des ateliers de formation auprès des agents des services de l’État.

« Eux aussi sont frappés par la fracture numérique... Au lendemain du confinement, beaucoup ne savaient pas utiliser Skype, ou Meet. Ils étaient très frileux sur l’utilisation de ces outils. »

Irène en est convaincue, le numérique peut permettre de réduire les inégalités. Satisfaite que le combat de Leux Tech soit désormais reconnu par la municipalité, la directrice de développement espère maintenant engager d’autres acteurs publics et privés pour accompagner le développement de l’association. Depuis sa création il y a six ans, Leux Tech s’appuie exclusivement sur des bénévoles. L’association souhaite pouvoir  financer l’embauche d’une personne chargée de mission et d’une autre pour lancer ses propres outils numériques et applications. « Les outils numériques permettent d’avoir accès au monde. Mais la question centrale est :  quel est le sens que je donne à ma présence sur ces outils ? »

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