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Par Carenews PRO - Publié le 7 juin 2018 - 09:15 - Mise à jour le 11 juin 2018 - 08:10
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[ENTRETIEN] Malik Badsi, fondateur et PDG de Yoola

Les voyageurs handicapés ont désormais leur agence. Créée en 2010 par Malik Badsi, alors encore étudiant, Yoola a désormais permis plus de 5000 départs, dans 50 destinations partout dans le monde. L’agence, qui désire changer le regard du monde sur les personnes handicapées, est également très active dans les secteurs culturels et sportifs et vient d’ouvrir une plateforme de billetterie spécialisée, Yoolabox.com. Rencontre avec son fondateur.

[ENTRETIEN] Malik Badsi, fondateur et PDG de Yoola
[ENTRETIEN] Malik Badsi, fondateur et PDG de Yoola

 

 

Pouvez-vous revenir sur votre parcours et la création de Yoola ?

Je suis passé d’étudiant en informatique à entrepreneur à 24 ans. J’ai commencé à travailler sur Yoola durant mon année de licence, et je suis parti en Afrique du Sud pour préparer la Coupe du Monde avec l’agence le soir de ma soutenance. J’ai profité de cet évènement pour monter une offre totalement accessible pour les supporters handicapés. Nous avons ensuite rapidement développé l’offre tourisme tout en gardant une orientation forte vers le sport car alors que ces grands évènements font rêver tout le monde, ils ne sont pas accessibles à tous. En ce qui concerne le tourisme, nous avons vraiment poussé l’offre, car le secteur était très associatif et les personnes handicapées n’avaient pas vraiment le choix de leurs vacances. Nous avons donc développé une offre qui permet de partir à la carte dans le monde entier , ainsi qu’une offre pour les professionnels essentiellement tournée vers le consulting. Enfin, notre offre de conseil se développe actuellement avec une plateforme de billetterie, Yoolabox.com : nous proposons des billets pour des matchs de rugby, de basket ou de football, mais aussi  des spectacles, des concerts ou des pièces de théâtre.

 

Pourquoi avoir opté la cause des personnes handicapées ?

Je suis touché personnellement, car ma maman a la maladie de Parkinson depuis 30 ans, le handicap a toujours fait partie de mon quotidien. Mais le déclic est venu suite à une discussion avec un autre proche, handicapé et fan de football comme moi. J’ai compris que je voulais m’emparer du sujet car personne ne s’y intéressait. Lorsque j’ai fait mon étude de marché, les personnes handicapées étaient le seul public qui n’avait jamais d’offre packagée pour les grandes compétitions sportives.

 

Quel est votre modèle économique ?

Nous sommes une société privée totalement indépendante, aussi nous ne recevons pas de fonds publics ni de subventions. Nous achetons au meilleur prix et proposons de revendre au meilleur prix. Notre particularité en tant qu’agence de voyage, c’est que nous conseillons, encadrons et assistons sans surcoût. Nous voulons mettre notre logique économique au service d’un modèle social. C’est pour cela que les grands évènements ont un intérêt particulier pour nous, ils permettent de donner de la visibilité à ce public que l’on ne remarque pas au quotidien. Une personne handicapée dans un stade de football, on la remarque. La médiatisation a un vrai impact que je constate en permanence.

 

Vous êtes une entreprise ESS. Quel est votre regard sur le secteur ?

Je l’ai vu naître. Ca n’existait pas quand j’ai débuté, pas plus que le social business dont on commençait vaguement à parler en Angleterre, ou l’entrepreneuriat social qui ne voulait pas encore dire grand chose. J’ai vu le secteur se développer avec des bons et des mauvais côtés, les pouvoirs publics ont beaucoup donné et pas forcément aux bons projets. Pour qu’une entreprise sociale soit viable, il faut que l’entreprise tout court soit viable. Elle doit pouvoir s’autofinancer sans les subventions qui ne sont que des perfusions pour certains modèles et qui lorsqu’elle s’arrêtent, provoquent la mort des modèles. Mais l’ESS, c’est le futur de l’économie. Le social business devrait être un modèle économique pour l’ensemble des entreprises au-delà des démarches RSE. Toutes les entreprises devraient réfléchir à l’impact qu’elles ont et peuvent avoir. L’heure est aujourd’hui à la structuration, et c’est bien, mais il va falloir du temps pour voir ce qui est mis en place, comment sont gérées les choses, par qui, quelles sont les idées… Mais c’est bien que ca existe et que ce soit poussé par l’État.

 

 

 

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